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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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première tasse de thé à sa mère. Elle but une
gorgée et ses yeux perdirent de leur vacuité lorsque la chaleur se répandit
dans son vieux corps.
    — Que cherches-tu, Temüdjin ? demanda-t-elle enfin,
l’appelant par le nom qu’il portait enfant et que plus personne dans le camp n’osait
utiliser.
    — Vengeance pour ma sœur, répondit le khan d’une voix
presque inaudible.
    Hoelun ferma de nouveau les yeux comme s’il l’avait frappée.
    — Je ne veux pas entendre parler de ça. Reviens demain,
je serai plus vaillante.
    Il prit la tasse vide des mains de la vieille femme et
secoua la tête.
    — Non, mère. Habille-toi, ou si tu préfères j’enverrai
une servante le faire pour toi. Aujourd’hui, tu accompagnes tes fils.
    — Va-t’en, Temüdjin, répliqua-t-elle d’une voix plus
assurée. Emmène tes frères avec toi. J’attends la mort, tu ne comprends pas ?
J’ai joué mon rôle dans ta vie et celle de ton peuple. J’étais là dès le début,
et cela ne m’a apporté que souffrance. Va-t’en et laisse-moi, comme tu l’as
toujours fait.
    — Je ne te laisserai pas, répondit Gengis avec douceur.
Kachium ? Dis à Temüge qu’il devra nous attendre un moment. Je vais la
laver et l’habiller.
    Vaincue, Hoelun retomba en arrière sur le lit. Elle demeura
sans bouger tandis que son fils lui passait un chiffon mouillé sur le visage et
les cheveux. Il trouva par terre un peigne en os et fit asseoir sa mère, le
passa dans la masse grise emmêlée de sa chevelure avec d’infinies précautions, pour
ne pas la faire souffrir davantage.
     
     
    Le soleil était complètement levé quand ils eurent fini d’habiller
leur mère. Elle n’avait pas prononcé un mot, tapotant simplement le flanc du
chien pour lui souhaiter la bienvenue lorsqu’il avait repris sa place auprès d’elle
à la première occasion. Toute volonté de résistance semblait avoir déserté Hoelun
quand Gengis et Kachium l’aidèrent à monter sur le cinquième cheval et
glissèrent ses pieds dans les étriers. Khasar passa la bride par-dessus la tête
de l’animal et la noua autour du pommeau de sa propre selle.
    Gengis monta lui aussi en selle et regarda les survivants de
la famille qui s’était cachée de ses ennemis dans une caverne lointaine et
solitaire quand il n’était qu’un enfant. Ils avaient alors côtoyé la mort
chaque jour. Il imagina que l’esprit de Bekter était avec eux et que le frère
qu’il avait tué de ses mains les aurait approuvés. Temülen aussi manquait au
petit groupe, elle qui n’était qu’un bébé vagissant quand ils avaient été contraints
de fuir. Kökötchu chevauchait en silence et observait le khan sous ses
paupières lourdes à demi baissées. Lorsque Gengis mit son cheval au trot pour s’éloigner
du camp, il entendit des faucons piailler dans le ciel. Leurs cris aigus lui
rappelèrent ceux de Temülen, quand chaque repas était une victoire et que les
grandes batailles étaient encore à venir.
     
     
    Ils se dirigeaient vers le sud-est dans la chaleur du jour, buvaient
l’eau des outres que Gengis avait fait accrocher à chaque monture. Il avait
aussi fait remplir les sacs de selle de mouton séché et de fromage durci. Dans
l’après-midi, lorsque le sol commença à s’élever, Gengis fit halte pour casser
le fromage sur une pierre plate, écrasa les morceaux avec la poignée de son
sabre avant de les jeter dans une outre d’eau tiède. Le breuvage amer les
sustenterait quand ils s’arrêteraient de nouveau dans la soirée, principalement
pour sa mère, qui n’avait pas l’habitude des longues chevauchées.
    Hoelun était sortie de son hébétude matinale, mais la douleur
la faisait encore grimacer et elle vomit une fois en chemin. Son regard chercha
Gengis, qui menait le groupe, et elle aussi se rappela les temps difficiles des
commencements, quand tous étaient contre eux. Elle était alors entourée de cinq
garçons et d’une fille et il ne lui restait plus à présent que quatre fils. N’avait-elle
pas consenti assez de sacrifices pour les rêves et les ambitions de Gengis ?
Les montagnes se dressaient devant elle et son cheval choisissait avec soin l’endroit
où il posait les sabots quand les sentiers de chèvres eux-mêmes eurent disparu.
Tandis que le soleil se couchait, la pente devenait de plus en plus raide et Hoelun
ne parlait toujours pas aux hommes qui l’entouraient.
    Kökötchu suait abondamment et buvait plus que Gengis et
Khasar

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