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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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dans une ville, fût-elle Samarkand. Il jura en
songeant que pendant des mois ses ennemis avaient exactement su où le trouver. C’était
l’avantage d’une vie nomade : vos ennemis devaient vous chercher.
    Kachium avait sauté à terre pour inspecter les corps. Les
gardes avaient abattu près de quarante personnes, dont quelques-unes vivaient
encore. Il n’éprouvait aucune pitié pour elles, coupables ou innocentes : son
frère avait été attaqué. Il allait ordonner à ses hommes d’achever ceux qui
remuaient encore quand quelque chose le retint.
    Deux jeunes hommes étaient tombés l’un près de l’autre et
chacun d’eux portaient la longue robe avec laquelle les hommes du désert se
protégeaient des tempêtes de sable. Dessous, ils étaient torse nu, et Kachium
repéra la même marque à la base de leur cou. Il écarta l’échancrure du vêtement
d’un des morts, fit signe à ses guerriers de faire de même avec les autres. Hommes
et femmes, tous eurent leur habit déchiré et Kachium trouva six autres hommes
portant une marque semblable, tous morts.
    Il se tourna vers le jeune Bédouin qui se tenait près de Süböteï.
    — Toi ! Dis-moi ce que cela signifie.
    Yousouf Alghani secoua la tête.
    — Je n’ai jamais vu cette marque, répondit-il.
    Gengis le regarda, devina qu’il cachait quelque chose.
    — C’est un mot écrit dans ta langue, pourtant. Lis-le
pour moi.
    Yousouf prétendit avoir du mal à déchiffrer les caractères, qu’il
suivit de droite à gauche d’un doigt tremblant.
    — Maître, c’est le mot arabe pour « sérénité ».
C’est tout ce que je sais.
    Gengis hocha la tête comme s’il se contentait de cette
réponse. Quand Yousouf se retourna, le khan descendit de cheval, grimaça
lorsque son poids porta sur sa hanche blessée.
    — Tenez-le, ordonna-t-il.
    Avant que Yousouf pût réagir, le sabre de Süböteï fut contre
sa gorge.
    — Dis-moi qui porte cette marque si tu ne veux pas
mourir ici, laissa tomber Gengis.
    Malgré la menace, Yousouf inspecta des yeux la place déserte
pour voir si quelqu’un les épiait. Il ne repéra personne mais il savait qu’on l’observait.
Ses mots seraient rapportés aux hommes qui avaient ordonné de tuer le khan.
    — Quitteras-tu cette ville, maître ? demanda-t-il,
la voix étranglée sous la pression de la lame de Süböteï.
    Gengis haussa les sourcils, surpris par le courage de cet
homme. Ou sa folie, ou sa peur, mais qui pouvait inspirer une peur plus grande
qu’un sabre pressé contre une gorge ?
    — Je pars aujourd’hui, oui. Maintenant, parle.
    Yousouf avala péniblement sa salive.
    — Ce mot est la marque que portent tous les Assassins, maître.
C’est tout ce que je sais.
    Le khan hocha lentement la tête.
    — Alors, ils seront faciles à trouver. Rengaine ton
sabre, Süböteï. Nous aurons besoin de cet homme.
    — Il m’a déjà été utile, seigneur, répondit le général.
Avec ta permission, j’enverrai un messager porter la nouvelle à Arslan. Il
voudra sûrement faire inspecter ses serviteurs, voire tous les habitants de la
ville, pour vérifier qu’ils ne portent pas cette marque.
    D’un geste vif, il saisit le haut de la tunique de Yousouf
et l’écarta. Nulle inscription, sur la peau. Yousouf lança un regard noir à Süböteï
en remettant de l’ordre dans sa tenue.
    — Ce serait sage, en effet, approuva Gengis.
    Il baissa les yeux vers les cadavres qui attiraient déjà les
mouches. Samarkand n’était plus son affaire.
    — Tu feras pendre mes gardes avant de me rejoindre, Süböteï.
Ils ont failli, aujourd’hui.
    Ignorant sa douleur à la hanche, il remonta en selle et se
dirigea vers les tumans.

 
28
    Le balancement de la yourte du khan sur son chariot était
une sensation étrange pour Yousouf Alghani. Le jeune Bédouin avait découvert
des choses étonnantes depuis qu’il avait proposé ses services aux Mongols. Alors
que la journée s’avançait et que les tumans quittaient la région avec les
familles, il s’était attendu à être de nouveau conduit auprès de Gengis. Yousouf
avait regardé avec intérêt les Mongols chercher la marque de la secte sur tous
les Arabes, hommes et femmes. Au cours de leur traversée du Khwarezm, les
guerriers du khan avaient entraîné dans leur sillage près d’un millier d’Arabes,
jeunes ou vieux. La plupart servaient d’interprètes, mais d’autres exerçaient
la médecine ou avaient rejoint les artisans jin

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