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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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bourse d’or pour son attitude stoïque, qui cessa aussitôt qu’il
découvrit qu’il possédait à présent plus de richesses qu’il n’en avait jamais
vu.
    Le village ayant été construit avec des pierres de la
montagne, les maisons et l’unique rue avaient la couleur de la roche et se
fondaient dans leur environnement comme si elles en étaient une excroissance
naturelle. Derrière le bref alignement de bâtisses, un mince torrent dévalait
des hauteurs, emplissant l’air de bruine. Des poulets grattaient le sol et les
habitants fixaient les Mongols avec horreur avant de baisser la tête et de s’éloigner
rapidement.
    Süböteï observait tout cela avec intérêt mais éprouvait une
certaine appréhension. La file des cavaliers et des chariots s’étirait dans la
montagne sur plusieurs lieues et, s’il fallait livrer bataille, seuls ceux de
devant pourraient se battre. Le terrain contraignait le général à enfreindre
toutes les règles qu’il s’était forgées au fil des ans et il ne parvenait pas à
se détendre en descendant la rue avec Gengis.
    Süböteï envoya un éclaireur à l’arrière chercher l’homme qui
avait une sœur au village. Douze guerriers l’accompagnèrent pour porter l’or et
pousser le chariot dans le vide, afin qu’il ne bloque pas les hommes qui se
trouvaient derrière, coupant l’armée en deux. Déjà Süböteï ne voyait pas
comment faire venir les vivres de l’arrière. Faute d’un endroit où les
décharger, les chariots devraient rester derrière les guerriers. Süböteï
détestait cette montagne qui étirait ses troupes en une longue file vulnérable.
    Lorsque le notable arriva, il pleurait presque de retrouver
son village intact après avoir redouté sa destruction pendant tout le chemin. Il
se rendit aussitôt chez sa sœur, s’efforça de calmer la terreur que lui
inspiraient les Mongols passant lentement devant sa maison. Bouche bée, elle
vit des guerriers déposer des sacs d’or sur le pas de sa porte mais cela ne la
rassura pas. Elle pâlissait au contraire à mesure que le tas montait. Quand les
Mongols se reculèrent, elle gifla son frère et tenta de lui barrer l’entrée de
sa demeure.
    — Tu m’as tuée, pauvre idiot ! glapit-elle en le
repoussant.
    Surpris par la rage de sa sœur, il fit un pas en arrière et
elle en profita pour fermer la porte.
    — Touchant accueil, glissa Gengis à Süböteï.
    Le général ne sourit pas. Le village était entouré de
hauteurs rocheuses et il était sûr qu’on l’épiait. En tout cas, la sœur du
notable en était convaincue. Il l’avait vue lever les yeux vers les sommets
juste avant de claquer la porte au nez de son frère. Le général inspecta les
pentes, ne décela aucun mouvement.
    — Je n’aime pas cet endroit, dit-il. Ce village n’existe
que pour servir les Assassins, j’en suis certain. Sinon, pourquoi serait-il
perdu dans la montagne, loin de tout ? Et avec quoi ses habitants
paieraient-ils les marchandises apportées par chariots ?
    Ayant l’impression que la rue étroite se refermait sur eux, il
rapprocha son cheval de celui de Gengis. Le coup heureux d’un archer pouvait
être fatal au khan si les villageois étaient assez bêtes ou désespérés pour
courir ce risque.
    — Il ne faut pas s’arrêter ici, seigneur. Il y a deux
sentiers qui mènent dans la montagne, un seul qui en revient. Permets-moi d’envoyer
deux groupes d’éclaireurs pour trouver l’accès à la forteresse.
    Au moment où Gengis hochait la tête pour donner son accord, une
cloche sonna. Les Mongols saisirent leurs arcs et leurs sabres avant qu’elle se
taise, sursautèrent lorsque les portes des maisons s’ouvrirent, des hommes et
des femmes armés en jaillissant. En quelques instants, le village passa d’un
silence désert à un assaut sanglant. D’une ruade, le cheval de Süböteï expédia
en l’air une femme qui s’approchait par-derrière. Les assaillants se
précipitaient tous sur Gengis, qui abattit son sabre sur le cou d’un jeune
homme hurlant.
    Les villageois étaient déterminés, bien au-delà de tout ce
que Süböteï aurait pu imaginer. Il vit un homme avec une flèche plantée dans la
poitrine désarçonner un de ses guerriers avant de mourir. D’autres ne cessaient
de brailler en se battant et ces cris poussés par une centaine de gorges, répercutés
par les parois rocheuses, devenaient presque douloureux. Ce n’étaient pas des
guerriers, cependant. Süböteï bloqua de

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