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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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la plaque d’acier de son avant-bras une
attaque au coutelas, transforma la parade en coup sec qui fêla la mâchoire de
son attaquant. Les villageois ne pouvaient pas rivaliser avec des hommes en
armure et seule leur férocité les rendait difficiles à arrêter. Süböteï
combattait avec acharnement, risquant sa vie pour protéger Gengis.
    Ils ne furent seuls que quelques moments tandis que d’autres
guerriers du tuman luttaient pour se dégager et venir à la rescousse. Après
quoi, des flèches transpercèrent tout ce qui bougeait et un cercle de fer ayant
Gengis pour centre se tailla un chemin parmi les villageois.
    Le soleil n’avait pas progressé au-dessus des pics quand la
rue se retrouva jonchée de cadavres. La sœur du notable en faisait partie ;
l’homme avait survécu et, agenouillé près du corps à la gorge ouverte, sanglotait
sans pudeur. Lorsqu’un des guerriers sauta à terre pour déshabiller la morte, le
notable résista brièvement, dans un accès de rage, avant d’être expédié à terre
d’une bourrade. Les Mongols ne trouvèrent personne portant la marque de la
sérénité sous la gorge.
    Penché sur sa selle, Süböteï, haletant, se sentait plus que
jamais épié.
    — S’ils ne sont pas membres de cette secte, pourquoi
nous ont-ils attaqués avec cette violence ? se demanda-t-il à voix haute
en regardant un de ses officiers de minghaan.
    Ne pouvant répondre à cette question, l’homme s’inclina et
détourna les yeux.
    Gengis rejoignit au petit trot son général qui regardait
autour de lui, encore sous le choc des événements.
    — J’imagine qu’on leur avait ordonné de nous arrêter, avança
Gengis d’un ton détaché.
    D’un calme exaspérant, il n’était pas même essoufflé.
    — Contre des voleurs ou une bande de pillards, ils
auraient fait bonne figure, poursuivit-il. Il fallait une armée déterminée pour
traverser ce village et accéder à la forteresse de nos ennemis. Par bonheur, j’en
ai une. Envoie tes éclaireurs, Süböteï. Trouve-moi le chemin.
    Sous le regard des yeux jaunes, le général se ressaisit et
dépêcha deux arbans de dix hommes dans la montagne. Les deux sentiers
tournaient brusquement au bout d’une centaine de pas et les guerriers
disparurent rapidement. Il ordonna à d’autres de fouiller toutes les maisons
pour s’assurer qu’elles ne recelaient plus de surprises.
    — J’espère que tout cela signifie que les Assassins n’ont
pas abandonné leur repaire, dit-il au khan.
    La remarque mit Gengis de plus belle humeur encore.
    Au crépuscule, les hommes de Süböteï avaient entassé les
corps à l’orée du village, près d’une cascade glacée. L’eau y formait un bassin
avant de s’écouler vers la vallée. Süböteï y fit abreuver les chevaux, une
tâche longue et fastidieuse mais essentielle. Pour ceux qui étaient trop loin, les
guerriers utilisèrent les seaux qu’ils trouvèrent dans le village et
parcoururent des lieues à pied. Beaucoup seraient réduits à dormir sur l’étroit
sentier, à quelques pas d’une chute mortelle. Il n’y eut cependant aucune protestation,
aucune du moins qui parvînt aux oreilles du général. Ils acceptaient leur lot
comme ils l’avaient toujours fait.
    Un seul groupe d’éclaireurs revint alors que le soleil
couchant dorait les parois rocheuses. L’autre s’était volatilisé et Süböteï
lança à Gengis un regard entendu : un homme seul aurait pu tomber ou se casser
la jambe. La disparition de dix jeunes guerriers dans la montagne ne pouvait s’expliquer
que par l’existence d’une force armée implacable et patiente.
    Les Mongols avaient trouvé le chemin menant aux Assassins et
ils dormirent là où ils étaient, à moitié gelés, après avoir avalé quelques
bouchées de viande séchée pour se maintenir en vie en attendant l’aube.
     
     
    Süböteï se leva avant les premières lueurs du jour, en
partie pour poster une rangée de guerriers à l’entrée du sentier avant que
Gengis décide de reprendre l’ascension. Le général était convaincu que les
premiers à attaquer succomberaient et il choisit des archers de son propre
tuman équipés d’une bonne armure pour leur donner le plus de chances possible. Il
ne voulait pas que le khan se mette en danger face à un ennemi invisible. Il s’attendait
à une pluie de flèches et de pierres, à tout le moins. Il espérait que les
Assassins ne disposaient pas d’huile à feu, mais il n’était pas

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