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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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rivière, dit-il. Leurs
réserves d’eau finiront par s’épuiser. Nous n’avons qu’à attendre.
    La proposition fit grogner Khasar.
    — Si Süböteï était là, il ne nous ferait pas attendre
que l’ennemi meure de soif ou de vieillesse.
    — Ni stratagèmes ni manœuvres, dit Kachium. Voilà à
quoi nous sommes réduits. Uniquement nos arcs et nos sabres face à une armée
deux fois plus nombreuse.
    — C’est tout ? s’exclama Khasar, incrédule. Gengis
te fera trancher les pouces pour un plan pareil. Nous perdrions plus de la
moitié de nos hommes.
    — Nous n’avons jamais affronté un tel ennemi et nous devons gagner, répondit Kachium.
    Il réfléchit, sous le regard tendu des deux autres.
    — S’ils ne quittent pas leurs positions, nous pouvons
nous approcher lentement en dégageant le terrain à mesure que nous avançons.
    Il leva les yeux et ils virent qu’il reprenait confiance.
    — Des archers devant pour les obliger à rester sous
leurs boucliers pendant que nous progressons. Des lanciers derrière, prêts à
charger. Sans les fosses et les blocs de pierre, ce n’est qu’une armée de
fantassins. Nous les décimerons.
    Il jeta un coup d’œil au soleil qui s’approchait des
montagnes, à l’ouest, et fit la grimace.
    — Mais pas aujourd’hui. Nous devons attendre l’aube. Que
les hommes se reposent et pansent leurs blessures. Demain, nous serons tous mis
à l’épreuve et nous n’avons pas le droit d’échouer.
    Lorsque Khasar lui répondit, sa voix était dépourvue de son
ton moqueur habituel.
    — Frère, tu dois envoyer un message à Gengis pour
demander des renforts.
    — Ils n’arriveraient pas avant quinze jours.
    — Alors, on attend ! On attend et on regarde ces
paysans crever de soif pendant qu’on boit leur rivière.
    Jelme toussota et les deux hommes accueillirent avec
soulagement une intervention qui ferait retomber la tension entre eux.
    — Les pertes seraient moindres si nous avions avec nous
le reste des tumans, fit-il valoir. C’est à considérer.
    Kachium savait que le conseil était sage, même si tout en
lui aspirait à reprendre le combat. Il ne se rappelait pas avoir été réduit à
une telle situation et il ne le supportait pas. Il jura longuement en trois
langues.
    — Qu’ils soient tous maudits ! Très bien, j’enverrai
des messagers à Gengis.
    Comprenant que cette décision coûtait beaucoup à l’orgueil
de son frère, Khasar décida de ne pas le railler et se contenta de lui presser
l’épaule.
    — Le but de la guerre, c’est la victoire, Kachium. Peu
importe comment nous l’obtiendrons, ni le temps que cela prendra. Quand Gengis
arrivera, ils auront la gorge sèche comme des poulets au soleil. Et je prendrai
beaucoup de plaisir à la suite.
     
     
    Lorsque l’aube apporta une lumière grise à la vallée du
Panchir, les Mongols quittèrent le camp qu’ils avaient installé de l’autre côté
de la rivière pour prévenir toute attaque nocturne. D’abord, Kachium ne comprit
pas ce que ses éclaireurs aux yeux perçants lui criaient. La nuit avait été
glaciale, il avait dormi les bras dans les manches d’un deel enfilé par-dessus
son armure. Il dégagea vivement sa main droite, la tendit vers son sabre tandis
que les éclaireurs approchaient en courant.
    — Ils attaquent ? demanda-t-il, encore engourdi
par le sommeil et le froid.
    Les éclaireurs semblaient craindre de lui apprendre la
nouvelle.
    — Non, général, répondit l’un d’eux. L’ennemi a disparu
dans la nuit. La plaine est déserte.
    Les épaules de Kachium s’affaissèrent. La vallée du Panchir
était un labyrinthe de défilés et de passes. Les hommes de Djalal al-Din
devaient les connaître par cœur.
    Il pensa aussitôt aux messagers qu’il avait envoyés à Gengis
la veille. Il faudrait maintenant en envoyer d’autres. Pire encore était l’idée
qu’il n’osait pas formuler clairement dans son esprit : Djalal al-Din
avait remporté une autre victoire en disparaissant dans la montagne avec son
armée. C’était un terrain difficile pour traquer un ennemi en mouvement. La
perspective de chercher les troupes du fils du shah dans le dédale de pics et
de vallées qui constituait cette partie de la région le rendait fou de rage. Il
importait peu qu’il eût réussi à préserver l’essentiel de ses tumans. L’ennemi
les avait vus battre en retraite. Kachium déglutit péniblement en songeant qu’il
avait laissé s’échapper

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