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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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suivaient de près et soudain Djötchi le dépassa, couché sur sa
selle, poussant de petits cris pour encourager sa monture.
    Prenant exemple sur le khan, la pointe de la colonne étirée
s’enfonça dans les rangs de Jelme. Deux hommes tombèrent quand leurs chevaux
heurtèrent des obstacles invisibles. D’autres ne purent s’arrêter et churent
sur les corps emmêlés. La plupart se remirent aussitôt debout en riant, indemnes,
mais quelques-uns ne se relèveraient jamais. Gengis ne remarqua rien de tout
cela, il ne songeait qu’à éviter le choc avec les troupes de Jelme et à
rattraper son fils.
    Comme Djötchi n’avait pas crié pour se faire reconnaître, Gengis
ne pouvait pas le faire non plus. Alors que son fils se précipitait vers des
guerriers nerveux prêts à décocher leurs flèches, Gengis ne pouvait que
refouler la peur soudaine qui déchirait son ivresse et continuer à galoper.
     
     
    Jelme se tenait à la tête de ses hommes prêts au combat. Les
guerriers qui galopaient comme des fous dans le noir étaient presque sur eux. Il
avait encerclé leurs flancs pour qu’ils se jettent dans une nasse. Même s’il ne
distinguait qu’une masse sombre à la lumière des étoiles, il pouvait à tout
instant remplir l’air de flèches.
    Il hésitait. Ce devait être Gengis : qui d’autre se
montrerait aussi téméraire ? Cependant, nul n’avait crié pour se faire
reconnaître et Jelme ne pouvait laisser un ennemi enfoncer les rangs de ses
meilleurs hommes. Il le criblerait d’abord de flèches.
    Il ferma un instant les yeux pour mieux voir les ombres en
mouvement. Était-ce le khan ? Il aurait juré avoir entendu quelqu’un
chanter dans la colonne qui se ruait sur lui. Dans l’obscurité, il se tenait
seul dans la lumière d’une torche pour être vu. Il leva le bras et, tout au
long de ses lignes, des milliers d’arcs se bandèrent.
    — À mon commandement ! cria-t-il du plus fort qu’il
put.
    Le vent refroidissait la sueur sur son visage mais il n’avait
pas peur. Il n’avait personne vers qui se tourner, personne pour lui dire ce qu’il
devait faire. C’était à lui seul de décider. Il regarda une dernière fois les
cavaliers noirs qui galopaient vers lui et secoua la tête comme s’il avait un
tic. Impossible de savoir.
    — Laissez-les venir ! rugit-il soudain.
    Ses officiers répétèrent son ordre le long de la ligne. Jelme
ne pouvait qu’attendre et voir si les cavaliers s’arrêteraient ou enfonceraient
ses rangs. Il regarda les ombres s’avancer à cent pas, pénétrer dans la nasse. Plus
que cinquante pas et elles chevauchaient toujours derrière l’homme qui les
menait droit dans la gueule de leur anéantissement.
    Il vit plusieurs cavaliers ralentir et des hommes, sur les
ailes, appelèrent en reconnaissant les voix d’amis et de parents. Jelme se
détendit et remerciait déjà le père ciel d’avoir guidé son instinct quand le
premier rang de la colonne percuta ses hommes dans un fracas assourdissant. Des
chevaux et des guerriers s’écroulèrent et, tout à coup, chaque main tenait de
nouveau un sabre ou un arc bandé.
    — Des torches ! Apportez des torches ici ! ordonna
Jelme.
    Des esclaves se précipitèrent pour éclairer des hommes
grognant, des chevaux couchés sur le flanc et décochant des ruades.
    Jelme reconnut Gengis dans la masse et blêmit en se
demandant si le khan réclamerait sa tête. Aurait-il dû battre en retraite ou
ouvrir ses lignes pour laisser passer la colonne ? Il poussa un long
soupir quand Gengis se redressa péniblement et jura. Jelme fit signe à deux de
ses guerriers d’aider le khan à se relever, mais il les repoussa.
    — Où es-tu, général ? appela Gengis en secouant la
tête.
    Jelme s’avança, déglutit nerveusement lorsque le khan se
toucha la mâchoire et baissa les yeux sur ses doigts tachés de sang.
    — Ici, seigneur, répondit-il.
    Il n’osait pas regarder les autres guerriers tombés à terre,
mais il reconnut la voix furieuse de Khasar, qui tentait de se dégager de l’homme
inconscient qui le recouvrait.
    Gengis se tourna vers Jelme.
    — Tu as sans doute remarqué, général, que je suis
arrivé le premier à tes lignes ?
    — Je crois que oui, seigneur.
    Les yeux encore troubles, Gengis hocha la tête d’un air
satisfait en direction de ceux qui se trouvaient derrière lui.
    Il eut un grand sourire et Jelme vit qu’il s’était cassé une
dent du côté droit de la mâchoire. Le khan

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