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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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question à Süböteï, celui-ci secoua
la tête.
    — Ses cavaliers ont disparu, seigneur. Je n’en ai pas
vu un seul.
    Gengis jura, toute fatigue envolée.
    — Ordonne aux éclaireurs de chercher des traces. Je
veux qu’on le pourchasse.
    Les éclaireurs qui l’avaient entendu sautèrent en selle et
partirent au galop.
    — S’il s’est enfui hier soir, il a près d’un jour d’avance,
reprit Gengis. Il ne doit pas s’échapper ! Les marchands khwarezmiens
parlent d’armées cinq fois plus nombreuses que celle-là. Envoyez des hommes
derrière les éclaireurs. Rien n’est plus important, rien !
    Des cavaliers s’élancèrent dans toutes les directions et
bientôt deux des guerriers du tuman de Djötchi revinrent précipitamment. Gengis
écouta leur rapport et pâlit.
    — Süböteï ! Des chevaux se dirigent vers l’est.
    Le général se raidit.
    — Les villes du shah sont au sud, rappela-t-il. Il
cherche à nous contourner. Dois-je aller protéger le camp, seigneur ?
    Gengis jura de nouveau.
    — Non. Prends ton tuman et lance-toi à la poursuite du
shah. S’il parvient à une ville et y trouve des troupes fraîches, nous sommes
tous morts.
    Djebe, qui se tenait près du khan quand il donna cet ordre, avait
vu l’armée de Mohammed à l’apogée de sa puissance. La perspective d’affronter
de nouveau une telle force était décourageante. Il se tourna vers Süböteï.
    — Avec la permission du seigneur khan, je viendrai avec
toi.
    Gengis exprima son accord d’un mouvement de la main. Süböteï
hocha la tête, lança un ordre à son officier le plus proche, qui partit
rassembler les Jeunes Loups.
    Tandis que la nouvelle se répandait, Djötchi poussa son
cheval près de celui de son père et s’inclina sur sa selle.
    — Le camp est-il en danger ? demanda-t-il.
    Gengis tourna ses yeux clairs vers le jeune général, remarqua
la peau de tigre couvrant sa monture. Tous les hommes présents avaient de la
famille là-bas, mais la question le hérissa. Il avait ordonné de laisser le
camp sans défense, il n’avait pas eu le choix.
    — J’ai envoyé Djebe et Süböteï traquer le shah, répondit-il
enfin.
    — Ce sont des hommes valeureux, les meilleurs que tu
aies, repartit Djötchi.
    Malgré la froideur de l’expression de son père, il ajouta
imprudemment, songeant à sa mère :
    — Puis-je aller chercher les familles avec mon tuman et
les ramener ici ?
    Gengis soupesa la question à contrecœur. Le camp se trouvait
à moins d’une journée de cheval d’Otrar. L’idée de laisser Djötchi annoncer la
victoire aux femmes et aux enfants ne lui plaisait pas. Le jeune homme rêvait
sans doute d’être accueilli en héros.
    — Djaghataï s’en chargera, j’ai besoin de toi à Otrar. Transmets-lui
mon ordre.
    Un instant, il vit de la colère étinceler dans les yeux de Djötchi.
Le khan se pencha en avant sur sa selle, laissa sa main droite tomber sur la
poignée de son sabre. Djötchi se reprit et, masquant ses sentiments, inclina la
tête avant de se diriger vers son frère cadet.
    Djaghataï se tenait au centre d’un groupe tapageur de Jeunes
guerriers. Il se tut en voyant approcher son frère ; ses compagnons l’imitèrent
et Djötchi s’avança sous leurs regards hostiles.
    Aucun des deux ne salua l’autre. Djötchi posa une main sur
la peau de tigre, enfonça les doigts dans les poils rêches. Djaghataï attendit
que Djötchi parle avec un haussement de sourcils qui fit rire sa petite bande.
    — Tu dois retourner au camp avec ton tuman et ramener
les familles près d’Otrar, dit Djötchi quand il fut lassé de ce jeu.
    Djaghataï plissa le front. Il n’avait aucune envie de s’occuper
de femmes et d’enfants au moment où les habitants d’Otrar trembleraient en
découvrant l’armée mongole.
    — De qui vient cet ordre ?
    Djötchi réussit à se contrôler malgré l’insolence du ton.
    — Gengis souhaite que tu y ailles, répondit-il en
faisant tourner son cheval pour repartir.
    — Que tu dis ! Mais qui écoute un bâtard né d’un
viol ?
    Djaghataï parlait entouré de ses hommes et savait qu’ils attendaient
précisément ce genre de pointe afin de la répéter avec délectation le soir
autour des feux. Djötchi se raidit sur sa selle. Il aurait dû laisser ces
crétins ricaneurs plantés là, mais rien au monde ne provoquait sa colère comme
les fanfaronnades de son jeune frère.
    — Peut-être Gengis voit-il en toi une compagnie

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