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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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tout
indiquée pour les femmes après que tu t’es agenouillé devant moi, rétorqua-t-il.
Je ne lis pas dans son esprit.
    Là-dessus, il s’éloigna en maintenant son cheval au pas. Même
avec des hommes armés dans son dos, il ne donnerait pas à son frère la
satisfaction de le voir mettre sa monture au trot.
    Entendant derrière lui un bruit de sabots, il porta par
réflexe la main à la poignée du sabre ornée d’une tête de loup, la relâcha
aussitôt : il ne pouvait pas lever son arme sur Djaghataï devant de si
nombreux témoins.
    Il regarda derrière lui avec autant de désinvolture qu’il
put. Djaghataï arrivait sur lui, suivi de ses hommes. Il était cramoisi de
fureur et Djötchi n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche que son frère se
jeta sur lui et le fit tomber de sa selle.
    Les deux hommes roulèrent à terre et se relevèrent, des
envies de meurtre dans les yeux. Malgré tout, les vieilles habitudes étaient
fortes et ils ne dégainèrent pas leurs sabres. Djaghataï se rua sur son frère, les
poings levés, et Djötchi lui expédia son pied entre les jambes.
    Djaghataï se plia en deux de douleur mais sa fureur était si
dévorante qu’à la stupeur de Djötchi il se redressa et marcha de nouveau sur
lui en titubant. Ses compagnons, qui avaient mis pied à terre, séparèrent les
deux jeunes gens. Djötchi essuya le sang qui coulait de son nez, cracha avec
mépris en direction des pieds de son cadet. Ce ne fut pas avant que son frère
eût recouvré un semblant de calme qu’il aperçut Gengis.
    Le khan, pâle de rage, approchait sur son cheval. Aucun des
guerriers présents n’osait lever les yeux vers lui. Sa colère était légendaire
dans les familles et les plus jeunes témoins de la scène prirent soudain
conscience que leur vie dépendait d’un mot ou d’un geste.
    Seul Djaghataï ne semblait pas effrayé. Tandis que son père
se dirigeait vers eux, il tenta de frapper son frère d’un revers de main. Djötchi
se baissa et ne vit pas Gengis se pencher pour lui décocher durement un coup de
pied entre les omoplates, le projetant par terre.
    Djaghataï se figea alors comme les autres, même s’il garda
son expression dédaigneuse. Le khan descendit lentement de sa monture, les
doigts crispés sur les rênes. Il plaqua une main sur la poitrine de son plus
jeune fils et l’envoya rejoindre l’aîné sur le sol.
    — Vous êtes encore des gamins ? lança-t-il,
tremblant de courroux, aux deux jeunes imbéciles qui osaient se battre sous les
yeux de leurs hommes.
    Il avait envie de prendre un bâton et de les rouer de coups,
mais un reste de maîtrise de soi le retint. S’il les corrigeait, ils ne
jouiraient plus jamais du respect de ses guerriers. Des murmures insidieux les
poursuivraient toute leur vie.
    Ni l’un ni l’autre ne réagirent. Comprenant enfin le danger
qu’ils couraient, ils choisirent de ne rien dire.
    — Comment pourriez-vous… commença Gengis.
    Il s’interrompit avant de les discréditer davantage tous les
deux et ses lèvres remuèrent en silence. Kachium avait traversé le camp
provisoire au galop dès qu’il avait été informé et son arrivée permit à Gengis
de détourner de ses fils son regard furieux.
    — Que ferais-tu de deux jeunes insensés comme ceux-là ?
demanda-t-il à son frère. Alors que nous avons encore tant d’ennemis et que
notre camp est en danger, ils se battent comme des mioches !
    Du regard, il supplia silencieusement Kachium de trouver un
châtiment autre que la mort pour les deux coupables. S’il ne s’était agi que de
Djötchi, il aurait ordonné son exécution, mais c’est Djaghataï qu’il avait vu
sauter sur son frère.
    Kachium comprit le dilemme du khan.
    — Otrar est à près de huit lieues d’ici, seigneur, dit-il.
Moi, je leur ferais faire le trajet à pied, avant la nuit.
    Il leva la tête pour estimer la position du soleil et ajouta :
    — S’ils n’en sont pas capables, c’est qu’ils ne sont
peut-être pas dignes de mener leurs hommes.
    Gengis émit un lent soupir de soulagement. L’idée de Kachium
ferait l’affaire. Sous un soleil implacable, une telle course pouvait tuer un
homme, mais ils étaient jeunes et forts, cela leur servirait de leçon.
    — Je serai là-bas pour vous voir arriver, marmonna-t-il
à ses deux fils médusés.
    Djaghataï jeta un regard noir à Kachium mais, au moment où
il ouvrait la bouche pour protester, son père se pencha, le saisit sous le
menton et

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