La chute de l'Empire Romain
Goths qui ont chassé les Vandales d’Espagne et les pourchassent en Afrique.
Ce sont ces Goths qui combattent les Francs, les Burgondes se taillant des fiefs dans le nord et l’est de la Gaule.
Or qu’est-ce que l’empire d’Occident sinon la Gaule, l’Espagne, l’Afrique, l’Italie ?
Et toutes ces provinces qui fournissent à l’empereur Honorius impôts et blé sont parcourues par des bandes de pillards, de paysans en révolte, de Barbares qui refusent de se soumettre à l’autorité de Ravenne, ne versent pas les impôts, ne regardent plus vers Rome, rejettent les lois impériales.
Ces rebelles − ces Bagaudes − compromettent l’avenir de l’empire d’Occident, d’autant plus que les postes avancés des légions qui veillent sur les frontières rapportent que le peuple des Huns s’est remis en marche, poussant devant lui d’autres peuples, qui, comme toujours, se pressent contre le limes , veulent entrer dans l’Empire, s’y installer.
Ces menaces inquiètent Galla Placidia.
Elle veut que les Barbares soient acceptés comme « peuples fédérés » mais ils doivent reconnaître non seulement l’autorité et les lois de Rome, mais celles de l’Église catholique.
Rome ville impériale doit être le siège de la papauté : pouvoir impérial et pouvoir ecclésiastique doivent se renforcer l’un l’autre.
L’Empire romain que veut Galla Placidia est catholique. Le pape est l’empereur de l’Église. Les évêques apportent leur appui aux autorités impériales.
Galla Placidia, après avoir vu longuement le pape Zozime, approuve qu’Arles devienne le siège du primat des Gaules − l’évêque Patrocle − parce que c’est à Arles que se réunit l’Assemblée régionale des Gaules.
Et elle convainc l’empereur Honorius de promulguer un édit qui exige l’assistance à la messe dominicale.
L’Empire romain, s’il veut retrouver force et gloire, doit être, comme l’a voulu en 312 l’empereur Constantin le Grand, catholique.
Galla Placidia s’emporte, s’indigne quand, parcourant les quartiers de Ravenne, elle constate que la foule continue de se rassembler autour des idoles, des devins, des faux prophètes. Ici et là, on lit encore l’avenir dans les entrailles des animaux qu’on sacrifie.
Elle ordonne à sa garde de disperser ces attroupements, de se saisir des faux prophètes, de briser les idoles.
Les femmes pourchassées par les soldats lancent des cris aigus, s’enfuient en courant.
Mais chaque jour les idolâtres, ces païens, se retrouvent, d’autant plus qu’à la cour d’Honorius on écoute les oracles, on flatte les devins, on paie les mages.
Galla Placidia apprend que son époux protège, écoute le plus influent des faux prophètes, Libanius.
Elle sait que Constance est superstitieux, qu’il consulte les oracles, qu’il répugne à détruire les idoles.
Le général romain Constance, l’homme le plus puissant de la cour de Ravenne, le père de Valentinien et d’Honoria, l’époux de la fille de Théodose le Grand, princesse impériale, cet homme-là ne vaut pas mieux qu’Alaric, roi barbare !
Galla Placidia se souvenait d’avoir obtenu difficilement que Constance détruise une statue dominant le port de Reggio Calabre, qui avait le pouvoir d’empêcher l’invasion de la Sicile. Et Alaric, qui avait dû renoncer à une expédition en Sicile, en rendait l’idole responsable. Elle se dressait sur les terres appartenant à Constance, et celui-ci s’était d’abord refusé à la détruire.
Mais qui pouvait résister à Galla Placidia ?
Constance avait même dû céder à Galla lorsqu’elle avait exigé qu’on exécute le faux prophète Libanius, dont les oracles influençaient la cour de l’empereur Honorius. Galla, pour obtenir sa mise à mort, avait menacé Constance de le quitter.
Elle était mère de deux enfants de souche impériale, et Constance avait dû s’incliner.
Libanius a été étranglé.
Et chacun a compris qu’à la cour de Ravenne Galla Placidia peut imposer ses vues, sa politique.
Elle veut recréer, renforcer l’unité de l’empire d’Occident alors que des failles profondes se dessinent.
À Rome, même les évêques se sont divisés, choisissant chacun un pape. Et des émeutes opposent les partisans de chaque camp.
Galla Placidia tranche, apporte son soutien au pape Boniface, qui veut comme elle que la papauté et l’Empire aient le même but, partagent la même foi.
Elle appuie le roi
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