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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Valentinien. Elle ne fera pas le voyage de Constantinople en 437, l’année de la majorité de son fils.
    Il se marie le 29 octobre 437 avec Eudoxie, la fille de l’empereur Théodose.
    Elle accueillera, au mois d’avril 438, le jeune couple à Ravenne. L’entrée est triomphale, mais la foule n’acclame que l’empereur et son épouse.
    Elle n’est que la mère. Elle a quarante-huit ans. Elle prie. Elle remercie Dieu d’avoir uni les deux empires, d’Occident et d’Orient, et certains jours elle se laisse porter par l’Espérance.
    Le Grand Empire romain ressuscitera, unifié comme au temps de sa grandeur.
    Les deux empereurs ne viennent-ils pas, en 438, de réunir toutes les lois impériales, sous le nom de « code théodosien » ?
    Et la lignée impériale s’affirme.
    Eudoxie, la jeune impératrice, donne naissance en 438 puis en 439 à deux filles, Eudoxie et Placidia.
    La vie est victorieuse.
    Galla Placidia veut le croire, mais la fatigue, comme une lente et inexorable montée des eaux noires des marais, l’engloutit souvent. Galla s’enfonce dans le sommeil comme on se noie.
    Et tout à coup, elle se réveille en sursaut, battant des bras pour ne pas étouffer.
    Elle est en sueur, oppressée.
    Un jour d’octobre de l’an 439, alors qu’elle échappe à peine à ses cauchemars, elle perçoit dans l’antichambre des murmures, des chuchotements, comme la rumeur que fait l’eau noire quand peu à peu elle recouvre la terre ferme.
    Galla Placidia se lève, ouvre les portes.
    Ils sont là, les courriers, les officiers, les sénateurs, alors qu’ils savent qu’elle leur a interdit de venir la troubler dans son palais.
    Elle ne veut plus être qu’une mère et grand-mère qui prie. Elle s’approche d’eux, les dévisage, mais aucun d’eux ne prend la parole.
    Elle tend le bras vers Symmaque, le fils de ce vieux sénateur qui, alors qu’elle n’était qu’une enfant, lui racontait la grandeur de Rome.
    Il hésite, puis, parlant vite comme pour faire oublier ce qu’il annonce, il dit :
    « Le 19 octobre 439, l’armée de Genséric, le roi vandale, s’est emparée de Carthage. »
    Galla Placidia se raidit pour ne pas chanceler. Elle veut rester droite, impassible.
    Mais Carthage est la deuxième Rome, la capitale de l’Afrique romaine, l’un des joyaux de l’empire d’Occident.
    Voilà le signe.
    L’Empire romain d’Occident ne ressuscitera pas. L’Afrique, son grenier, lui échappe.
    L’Empire va mourir.
    Galla prie pour que Dieu lui retire la vie avant que ne disparaisse l’empire d’Occident.
    Elle ne le nomme plus romain.
    Ses armées sont composées de Barbares.
    Des royaumes se créent sur son corps millénaire aujourd’hui dépecé et martyrisé.
    Galla Placidia a vécu le sac de Rome en 410. Elle peut imaginer ce que les Vandales font à Carthage.

Deuxième partie
    Attila et Genséric
    —
    Les Huns et les Vandales

23.
    C’est au mois de janvier de l’an 440 de notre ère que j’ai rencontré pour la première fois Galla Placidia Augusta, la mère de l’empereur Valentinien III.
    Dans la grande salle où chaque jour l’empereur écoutait les rapports des ambassadeurs qui revenaient d’Arles ou de Trèves, et le plus souvent de Constantinople, j’ai remarqué cette femme frêle, mais au port hautain.
    Elle était debout à la droite du trône impérial, bras croisés, le regard fixe. Et pendant que je parlais, elle ne m’a pas quitté des yeux.
    J’évoquais la chute de Carthage, le 19 octobre 439, et je m’étonnais de la facilité avec laquelle les Vandales de Genséric avaient pu s’emparer de la ville.
    Les Carthaginois ne s’étaient pas défendus, n’ignorant rien pourtant du sort qui leur serait réservé : égorgement, crucifixion, mutilations, viols et massacres.
    Et cela s’était produit.
    De nombreux citoyens romains avaient été vendus comme esclaves. Les femmes avaient été violées.
    Mais il y avait plus grave de conséquence que cette souffrance infligée à des Romains.
    Toute l’Afrique romaine, la plantureuse et grasse province d’Afrique, ne nourrirait plus l’empire d’Occident.
    Le roi vandale, Genséric, possédait désormais l’arme de la famine.
    J’avais rencontré ce Vandale au cours de l’une de ces ambassades que j’accompagnais souvent en territoire barbare.
    Nos négociateurs avaient toujours besoin d’un secrétaire qui connaisse l’histoire des régions où ils se rendaient.
    Ils m’écoutaient

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