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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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parole. »
    Un violent coup d’épée avait rompu son chant et sa tête avait roulé près de son cadavre.
    Sa sœur avait frappé le meurtrier au visage et avait été percée de plusieurs coups.
    Elle avait choisi sa mort, de crainte d’être soumise aux brutalités des Barbares.
    Ils commencèrent à massacrer sur le seuil de la basilique les fidèles rassemblés, mais ils s’enfuirent lorsqu’ils entendirent un grondement inattendu.
    Ils quittèrent la ville et le lendemain, les habitants élevèrent un monument à la mémoire des massacrés qu’ils considéraient comme des martyrs.
    En écoutant ces témoins qui honoraient leurs prêtres, leurs évêques, j’étais d’abord révolté.
    Qu’était donc devenue l’armée romaine capable de défendre ces peuples abandonnés aux Barbares d’Attila ?
    L’empire d’Occident mourait de ne plus avoir de légions « romaines » puisque les chefs eux-mêmes et leurs soldats étaient le plus souvent issus de peuples barbares.
    Mais ma colère s’apaisait : l’espérance m’habitait. De la civilisation romaine demeureraient la foi des chrétiens, le martyre des évêques, des statues, ces calvaires que l’on dressait pour garder vivante leur mémoire.
    Et à travers eux, notre Empire romain se survivrait, Rome elle-même cessait d’être une capitale impériale, resterait la Ville éternelle, celle des papes.
    J’espérais aussi que le sort de l’Empire ne soit pas encore joué.
    Aetius s’efforçait de rassembler les peuples qui étaient désormais installés en Gaule en les dressant contre Attila, qui s’apprêtait à saccager non pas seulement l’Empire romain d’Occident, mais tout ce que ces peuples fédérés − acceptés donc par l’Empire − avaient construit.
    Aetius s’adressa ainsi à Théodoric, le roi des Goths et des Wisigoths qui régnait sur l’Aquitaine.
    La lettre émanait de la « chancellerie impériale » de l’empereur Valentinien III, mais l’auteur en était Aetius, qui reprenait ainsi la politique de la défunte mère de Valentinien III, Galla Placidia Augusta.
    « Il est digne de votre prudence, ô le plus courageux des Barbares, écrivait Aetius, de conspirer contre le tyran de l’univers qui veut forcer le monde entier à plier sous lui, qui ne s’inquiète pas des motifs d’une guerre, mais regarde comme légitime tout ce qui lui plaît. C’est à la longueur de son bras qu’il mesure ses entreprises ; c’est par la licence qu’il assouvit son orgueil. Sans respect ni du droit ni de l’équité, il se conduit en ennemi de tout ce qui existe. Fort par les armes, écoutez vos propres ressentiments ; unissons en commun nos mains ; venez au secours d’une République dont vous possédez un des membres. »
    Théodoric, rapportait-on à Rome, avait été vivement troublé par la missive impériale.
    Il ne voulait pas s’engager, laissant Attila dévoiler ses intentions mais il s’était écrié devant les ambassadeurs d’Aetius et de Valentinien III : « Romains, vos vœux sont donc accomplis ! Vous avez donc fait d’Attila, pour nous aussi, un ennemi. »

28.
    Cet ennemi, on ne cherchait pas d’abord à le combattre, mais à le fuir.
    Du Rhin jusqu’à la Loire, de Reims à Metz et Orléans, les habitants des petites villes couraient se renfermer dans les plus grandes sans y trouver plus de sécurité.
    Ceux de la plaine émigraient vers les montagnes. Les bois se peuplaient de paysans qui s’y disputaient les tanières des bêtes fauves.
    Les riverains de la mer et des fleuves mettaient à l’eau leurs navires et se préparaient à larguer les amarres pour s’éloigner du Barbare des Barbares Attila, et de ses centaines de milliers de guerriers.
    Seul Aetius cherchait à organiser la résistance de la Gaule tout entière.
    Il avait rejoint Arles, où se réunissaient les représentants de ce qui prétendait être encore une province romaine.
    Mais qu’était-ce que la Gaule dans un Empire romain qui n’était plus qu’une apparence ? Une marqueterie de peuples différents, « fédérés », qui n’avaient pour les guider face au péril que l’évêque, ses prêtres, ses diacres et parfois une chrétienne ou un chrétien fervent que les fidèles écoutaient et suivaient.
    Les témoins que j’interrogeai évoquèrent ainsi Geneviève, une Gallo-Romaine qui habitait le bourg de Nemetodurum (Nanterre), proche de la cité des Parisii.
    L’évêque Germain, d’Auxerre,

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