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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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mon fils ! Mon fils ignore tout ! Il est innocent et moi je suis le seul coupable ! »
    Il révéla que l’idée de l’assassinat du roi des Huns était venue au grand eunuque Chrysaphius.
    J’ai vu Vigilas chargé de chaînes traîné dans un cachot autour duquel des chiens aux yeux rouges grondaient, la gueule remplie de bave.
    J’ai comparu devant Attila.
    J’ai pensé qu’on allait me crucifier, m’empaler et j’ai prié Dieu de me donner la force de rester digne de la Virtus romaine.
    Mais Attila, d’une voix calme, me chargea d’accompagner à Constantinople son premier secrétaire, Oreste, qui demanderait audience aux empereurs d’Orient et d’Occident.
    Il était chargé de dire à l’un et à l’autre :
    « Attila, mon maître et le tien, t’ordonne de lui préparer un palais car il va venir. »
    Nos empereurs étaient-ils encore des empereurs romains ?

26.
    Tout au long du séjour de l’ambassade au pays des Huns, j’ai douté de mon empereur, Valentinien III.
    Il était de bonne et grande lignée romaine, fils de Galla Placidia Augusta, et petit-fils du grand Théodose I er , mais je l’avais vu hésitant, indolent, prisonnier des eunuques qui l’entouraient, le flattaient, le gouvernaient.
    C’était son premier conseiller, le « grand » eunuque Chrysaphius, qui l’avait convaincu qu’il fallait assassiner Attila. La tâche était aisée, prétendait-il. Il y suffisait de quelques sacs de pièces d’or.
    Le complot avait échoué et, à la manière dont le roi des Huns m’avait interrogé, j’avais compris qu’il n’ignorait rien de cette conjuration dont il méprisait les initiateurs. Il avait retourné le piège contre eux.
    J’avais eu la vie sauve, et je m’étais engagé à simplement rapporter aux empereurs d’Occident et d’Orient ce que j’avais vu et entendu.
    Pouvais-je leur crier que le roi des Huns n’était pas qu’un Barbare cruel, mais un grand roi aux vastes desseins ?
    Il avait été notre otage et connaissait toutes nos faiblesses.
    Son peuple croyait en lui et lui obéissait comme à un dieu.
    Et à vivre plusieurs semaines parmi eux, le doute que je portais en moi, dont j’avais fait part à Galla Placidia Augusta, s’était creusé comme une plaie maligne.
    Dès mes premières rencontres avec les Huns, j’avais éprouvé un sentiment de honte.
    Nous n’agissions pas comme auraient dû le faire les ambassadeurs de l’Empire romain, qu’il fût d’Occident ou d’Orient.
    D’abord nous n’étions pas unis.
    L’empereur d’Orient voulait détourner les Huns en leur laissant entendre que l’empire d’Occident était une proie bien grasse et facile à piller.
    J’étais humilié et scandalisé par cette stratégie sans avenir car ce qui affaiblissait l’un des empires accablait l’autre. Unis, Occident et Orient pouvaient vaincre Attila mais la trahison de l’un par l’autre les condamnait tous deux à la défaite.
    Surtout nos divisions, nos rivalités, les tributs que nous versions à Attila pour tenter de l’acheter renforçaient les Huns, qui nous traitaient avec une arrogance méprisante.
    Dès notre première conférence, j’eus l’impression d’appartenir déjà à une armée vaincue.
    Nous rencontrâmes les Huns dans une plaine sur la rive droite du Danube, tout près de la ville romaine de Margus.
    Les Huns arrivèrent à cheval et comme ils ne voulurent point mettre pied à terre nous restâmes également sur nos chevaux.
    Les Huns ne négociaient pas, ils donnaient des ordres, et lorsque l’un de nos ambassadeurs demandait des explications, ou émettait une objection, Attila, qui caracolait autour de nous, hurlait : « La guerre ! »
    Attila savait que ni l’un ni l’autre des empereurs romains n’était prêt à se battre.
    Nous avions cédé. Et Attila avait exigé que nous prêtions serment, ce que pour sa part il fit le poing fermé sur son cœur.
    Je l’avais longuement observé. Il était court de taille et large de poitrine. Il avait une grosse tête, les yeux petits et enfoncés, le nez épaté, le teint presque noir, la barbe rare et les cheveux déjà blancs.
    Le cou rejeté en arrière lui donnait une attitude fière et impérieuse.
    Il avait exigé qu’on lui livrât aussitôt les Huns qui s’étaient réfugiés en territoire romain.
    Nos ambassadeurs avaient prêté serment : on livra donc une dizaine d’hommes, qui furent sous nos yeux crucifiés et empalés.
    J’avais déjà vu

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