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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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mais tu viendras avec moi jusqu’au fleuve du Rhin. Un aussi saint personnage que toi ne peut manquer de nous porter bonheur, à moi et à mon armée. »
    Le roi des Huns n’avait rien perdu de son arrogance.
    La retraite n’était pas pour ce nomade une défaite. Son arrière-garde de Gépides, ces guerriers armés de l’épée et de la lance, affrontait aux champs de Mauriac − entre la Seine et l’Aube − l’avant-garde d’Aetius, composée de Francs qui maniaient la hache.
    Ce combat entre ces Barbares, entre les guerriers d’Attila et ceux d’Aetius, dura toute la nuit.
    Au lever du jour, quinze mille blessés ou morts couvraient le champ de bataille.
    Comment aurais-je pu décrire un avenir radieux ?
    Attila faisait ranger ses chariots en cercles et dresser les tentes à l’intérieur.
    Il rassemblait sous sa tente les magiciens, les aruspices qui prétendaient connaître l’avenir.
    Certains de ces devins dansaient en transe, d’autres plongeaient leurs avant-bras dans les entrailles d’un animal sacrifié.
    Tous assuraient que « le général des ennemis » périrait dans le combat, même si les Huns étaient vaincus.
    Attila les écoutait, poussant un cri de triomphe. L’issue du combat semblait peu lui importer mais il voulait la mort d’Aetius, son dangereux rival.
    Aussitôt il harangua ses guerriers :
    « Méprisez ce ramassis de nations différentes qui nous font face mais ne s’accordent point : la frayeur les emporte déjà… Nous savons tous avec quelle faiblesse les Romains supportent le poids de leurs armes ; je ne dis pas la première blessure, mais la poussière seule les accable. Tandis qu’ils se réunissent en masses immobiles pour former leurs “tortues” de boucliers, méprisez-les et passez outre ; courez sus aux Alains, aux Wisigoths… Si les nerfs sont coupés les membres tombent et un corps ne peut se tenir debout quand les os lui sont arrachés. Élevez donc votre courage et déployez votre furie habituelle.
    « Comme Huns, prouvez votre résolution, prouvez la qualité de vos armes, que le blessé cherche la mort de son adversaire ; que l’homme sain se rassasie du carnage de l’ennemi : celui qui est destiné à vivre n’est atteint par aucun trait, celui qui doit mourir rencontre son destin même dans le repos… C’est ici le champ de bataille que tant de prospérités nous avaient promis et cette multitude rassemblée au hasard ne soutiendra pas un moment l’aspect des Huns.
    « Je lancerai le premier javelot sur l’ennemi. Si quelqu’un peut rester tranquille quand Attila combat, il est déjà mort. »
    L’avenir ?
    C’était − ce fut − une bataille acharnée, épouvantable.
    Les historiens grecs et romains n’ont jamais raconté ni de tels exploits ni de tels massacres.
    Le ruisseau qui traversait la plaine se gonfla tout à coup, grossi par le sang qui se mêlait à ses eaux de sorte que les blessés ne trouvaient pour s’y désaltérer qu’une boisson horrible et empoisonnée qui les faisait mourir aussitôt.
    Le soleil levant éclaira une plaine jonchée de cent mille morts ou blessés.
    Le roi des Goths, Théodoric, gisait mort, piétiné.
    Son fils Thorismond était blessé.
    Attila n’avait dû son salut qu’à la fuite.
    Aetius avait erré, miraculeusement épargné, au milieu de ses ennemis.
    Attila réfugié à l’abri de ses chariots hurlait de fureur.
    Il avait fait dresser un énorme monceau de selles, prêt à y mettre le feu et à s’y précipiter si l’ennemi forçait l’enceinte du camp.
    L’expédition d’Attila avait donc échoué.
    Mais le roi des Huns survivait. Et constatant que les Goths, après les funérailles de Théodoric, quittaient le camp d’Aetius pour regagner l’Aquitaine et se donner un nouveau roi, Attila poussa un cri de joie.
    Il fit atteler ses chariots, la tête déjà pleine de batailles et de pillages à venir. Il s’éloigna vers l’est, là où était son « royaume » entre le Rhin et le Danube.
    Aetius, avec une armée réduite de moitié, décida de ne pas le poursuivre. Il avait sauvé la Gaule d’une totale destruction.
    L’avenir ?
    À Arles, à Rome, à Ravenne, dans chacune de ces villes qui prétendaient encore représenter, incarner l’Empire romain d’Occident, je n’entendais que des réquisitoires contre Aetius.
    Lui qui avait su rassembler une armée composée de Barbares, capable d’arrêter et de vaincre les Huns d’Attila, était l’objet de

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