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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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toutes les jalousies.
    On l’accusait de ne pas avoir poursuivi et tué Attila. On attribuait aux Wisigoths de Théodoric tous les mérites.
    Je me souvenais des propos de Galla Placidia Augusta, murmurant qu’Aetius était « le dernier des Romains ».
    Plus personne à la cour de Valentinien III n’osait faire l’éloge de celui qui avait sauvé la Gaule et donc permis à l’Empire romain d’Occident d’exister encore.
    Mais moi, Priscus, je ne croyais plus à son avenir.

30.
    Il a suffi de quatre années pour que meure ce qu’à la cour de Valentinien III on osait encore nommer l’Empire romain d’Occident.
    Mais à l’exception des eunuques qui, autour de l’empereur, faisaient la ronde de leurs ambitions toujours inassouvies, qui croyait à cette parade impériale que Valentinien III continuait d’animer ?
    Je l’observais, je saisissais la cruauté de son regard, les rides d’amertume et de haine qui creusaient son visage lorsqu’on mentionnait devant lui le nom d’Aetius.
    Il se délectait des calomnies dont on accablait le généralissime.
    On assurait qu’il avait délibérément laissé fuir Attila et permis aux hordes de Huns d’envahir l’Italie.
    Attila avait mis le siège devant Aquilée, puis conquis cette place forte, la plus puissante de toute l’Italie.
    Jamais les guerriers huns n’avaient accompli un tel saccage, ne laissant d’Aquilée que des amas de décombres et de sa population qu’un entassement de corps martyrisés. De nombreuses femmes s’étaient jetées du haut des remparts, pour échapper aux viols que perpétraient les Huns avant d’égorger leurs victimes.
    Brescia, Bergame, Mantoue, Vérone et toutes les autres cités connurent un sort identique.
    Où étaient les légions d’Aetius ?
    On prétendait qu’Aetius n’avait en tête que le mariage de son fils avec Eudoxie, la fille de Valentinien III, et qu’il utilisait la terreur qu’inspiraient les Huns pour atteindre son but.
    Je rapporte cette rumeur car elle est peut-être fondée.
    L’ambition comme la lèpre rongeait, dévorait tous ceux qui étaient proches du pouvoir impérial. Ces accusations, ces conjurations, était-ce ce qu’il restait de l’Empire romain d’Occident ?
    Et cependant qu’à la cour de Valentinien III on préparait le meurtre des rivaux, la peur livrait l’Italie sans défense aux hordes d’Attila.
    Je n’entendais à Ravenne, à Rome, où la cour de Valentinien s’était retirée, à Arles, et dans toutes les villes où je séjournais, fuyant moi aussi les cavaliers huns et leurs flèches, que l’appel à la négociation avec Attila.
    Négociation ?
    Il s’agissait de capituler.
    Je m’indignais que l’empereur, fils de Galla Placidia Augusta, fût le plus impatient, suppliant le pape Léon le Grand de quitter Rome, d’aller au-devant d’Attila, de lui proposer un tribut, de le supplier de ne pas saccager la Ville éternelle, car Dieu ne le permettrait pas.
    Il fallait lui rappeler qu’en 410 Alaric, le roi des Wisigoths, était mort peu après avoir mis Rome à sac.
    J’ai accompagné les ambassadeurs qui devaient rencontrer Attila.
    Ils avaient pris les insignes de leur plus haute dignité.
    Le pape Léon avait revêtu ses habits pontificaux. Il portait une mitre de soie brochée d’or, arrondie à la manière orientale, une chasuble de pourpre brune avec un pallium orné d’une petite croix rouge sur l’épaule droite et d’une autre plus grande au côté gauche de la poitrine.
    Sitôt qu’il parut devant Attila, le pape devint l’objet des prévenances du roi des Huns. Je les vis s’éloigner, marchant l’un près de l’autre, et je ressens encore l’humiliation et le désespoir que j’avais éprouvés.
    Ce n’était pas seulement l’Empire romain d’Occident qui capitulait devant le roi le plus féroce de toute la Barbarie, mais le pape qui représentait cette foi en Dieu, qui était devenue celle de l’Empire.
    Ainsi étaient l’histoire millénaire, la loi, la foi qui demandaient grâce à Attila le païen cruel.
    Et le 6 juillet 452, l’accord fut conclu.
    Attila promettait la paix, s’engageait à quitter l’Italie, et recevait en échange un tribut annuel.
    Mais Attila ajoutait qu’il exigeait qu’on lui envoyât avec ses trésors la princesse Honoria, la fille de Galla Placidia Augusta, faute de quoi il la viendrait chercher au printemps suivant, à la tête d’une autre armée.
    Rome et l’Empire s’étaient

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