Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
retrouver.
    — Ah bon ?» fit
Gramper. Ethel vit qu’il n’était pas dupe, mais il n’insista pas davantage. « C’est
ton sang italien, ma petite. Ta grand-mère avait le sang chaud, elle aussi.
Elle aurait eu des ennuis si je ne l’avais pas épousée. Figure-toi qu’elle ne
voulait pas attendre le mariage. En fait, elle…
    — Papa ! coupa Mam. Pas
devant les enfants.
    — Qu’est-ce qui pourrait
encore les choquer ? rétorqua-t-il. Je suis trop vieux pour raconter des
histoires à dormir debout. Les jeunes femmes ont envie de coucher avec des
jeunes gens et elles en ont tellement envie qu’elles finissent par le faire,
mariées ou pas. Tous ceux qui prétendent le contraire sont des imbéciles – ton
mari compris, ma fille.
    — Fais attention à ce que tu
dis, avertit Mam.
    — C’est bon, c’est bon »,
grommela Gramper, qui but son thé en silence.
    Une minute plus tard, Da fit son
apparition. Mam le regarda, surprise. « Tu rentres déjà ! » s’exclama-t-elle.
    Il sentit qu’elle était
contrariée. « On dirait que je ne suis pas le bienvenu chez moi. »
    Elle quitta la table pour lui
laisser sa place. « Je vais refaire un peu de thé. »
    Da resta debout. « Le
meeting a été annulé. » Ses yeux se posèrent sur la valise d’Ethel : « Qu’est-ce
que ça signifie ? »
    Tous se tournèrent vers Ethel.
Elle lut la peur sur le visage de Mam, le défi sur celui de Billy, une sorte de
résignation sur celui de Gramper. Personne ne répondrait à sa place. « Il
faut que je te parle, Da. Ça va te fâcher et, tout ce que je peux dire, c’est
que je suis désolée. »
    Le visage de son père s’assombrit.
« Qu’as-tu fait ?
    — J’ai quitté mon emploi à
Ty Gwyn.
    — Il n’y a aucune raison d’être
désolée. Je n’ai jamais apprécié que tu fasses des courbettes devant ces
parasites.
    — J’avais des raisons de
partir. »
    Il se rapprocha d’elle, la
dominant de toute sa taille. « Bonnes ou mauvaises ?
    — J’ai des ennuis. »
    Il devint blême de colère. « Quand
une fille dit ça, elle pense souvent à quelque chose de bien précis. J’espère
que ce n’est pas ton cas. »
    Elle baissa les yeux et hocha la
tête.
    « As-tu… » Il marqua
une pause, cherchant ses mots. « As-tu commis un acte que la morale
réprouve ?
    — Oui.
    — Fille indigne ! »
    La même réaction que Mam. Ethel
se rencogna sur son siège, sans vraiment s’attendre à ce qu’il la frappe.
    « Regarde-moi en face ! »
ordonna-t-il.
    Elle leva vers lui des yeux
brouillés de larmes.
    « Tu avoues avoir commis le
péché de chair !
    — Pardon, Da.
    — Avec qui ?
hurla-t-il.
    — Un valet.
    — Comment s’appelle-t-il ?
    — Teddy. » Elle avait
lâché ce nom sans réfléchir.
    « Teddy comment ?
    — Ça n’a pas d’importance.
    — Pas d’importance ?
Que veux-tu dire ?
    — Il est venu en visite au
château avec son maître. Quand je me suis rendu compte de mon état, il s’était
déjà engagé dans l’armée. J’ai perdu contact avec lui.
    — En visite ? Perdu
contact ? » Les hurlements se muèrent en rugissements. « Tu veux
dire que vous n’êtes même pas fiancés ? Tu as commis ce péché… » Il
se mit à bafouiller, presque incapable d’articuler ces termes qui lui
répugnaient. « Tu as commis le péché comme ça, en passant?
    — Allons, Da, ne te mets pas
en colère, intervint Mam.
    — En colère ?… Est-ce
que je n’ai pas toutes les raisons du monde d’être en colère ? »
    Gramper tenta de le calmer. « Ne
t’énerve pas, Dai mon gars. Ça ne sert à rien de crier.
    — Gramper, permets-moi de te
rappeler que je suis ici chez moi et que je suis seul juge de ce qui sert à quelque
chose ou non.
    — Très bien, concéda le
vieil homme. Fais ce que tu veux. »
    Mam, elle, n’était pas disposée à
céder. « Ne dis rien que tu puisses regretter, Da. »
    Tous ces efforts de conciliation
ne firent qu’attirer sa colère : « Je ne laisserai pas un vieillard
et une bonne femme me dicter ma conduite ! » s’écria-t-il. Il pointa
l’index sur Ethel. « Et je ne laisserai pas une fornicatrice vivre sous
mon toit ! Dehors ! »
    Mam se mit à pleurer. « Non,
je t’en supplie, ne fais pas ça !
    — Va-t’en ! insista-t-il.
Et ne reviens jamais !
    — Pense à son enfant ! »
implora Mam.
    Billy s’interposa. « Tu
prétends obéir à la parole de Dieu,

Weitere Kostenlose Bücher