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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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qu’il
serait judicieux qu’il invite, de sa propre initiative, le Japon à adhérer
immédiatement à ce plan, et qu’il serve parallèlement d’intermédiaire entre le Japon
et nous-mêmes.
    Veuillez attirer l’attention
du président sur le fait que l’action impitoyable menée par nos sous-marins
nous ouvre la perspective de contraindre l’Angleterre à conclure la paix dans
les mois à venir.
     
    « Une alliance ? Ah !
mon Dieu ! » s’écria Gus après avoir lu les premières lignes de ce
texte, tenant le papier tout près de ses yeux en raison de la lumière tamisée.
    Fitz jeta un coup d’œil autour de
lui. Un nouveau combat venait de commencer ; la foule faisait trop de
bruit pour que leurs voisins aient pu entendre Gus.
    L’Américain avait repris sa
lecture. « Reconquérir le Texas ? s’exclama-t-il, incrédule, avant d’ajouter
avec colère, en levant les yeux : Et inviter le Japon à participer ?
Quelle indignité ! »
    Fitz n’espérait pas d’autre
réaction, et il fit de son mieux pour dissimuler sa joie. « Indigne est
bien le mot, insista-t-il avec une solennité forcée.
    — Les Allemands proposent de
payer le Mexique pour qu’il envahisse les États-Unis !
    — Oui.
    — Et, en plus, ils lui
demandent de convaincre le Japon d’entrer dans leur jeu !
    — Oui.
    — Attendez un peu que cela
se sache !
    — Voilà justement ce dont je
tenais à vous entretenir. Nous voulons nous assurer que cette nouvelle sera
rendue publique d’une manière favorable à votre président.
    — Pourquoi votre gouvernement
ne la révèle-t-il pas lui-même, tout simplement ?
    — Pour deux raisons,
répondit Fitz en comprenant que Gus n’avait pas saisi toute la subtilité du
problème. Premièrement, nous ne voulons pas que les Allemands sachent que nous
lisons leurs câbles. Deuxièmement, nous ne voulons pas être accusés d’avoir
fabriqué un faux. »
    Gus hocha la tête. « Pardonnez-moi.
La colère m’empêche de réfléchir. Examinons calmement la situation.
    — Nous souhaiterions, si
possible, que le gouvernement des États-Unis prétende avoir reçu une copie de
ce câble de Western Union.
    — Wilson refusera de mentir.
    — Alors débrouillez-vous
pour obtenir effectivement de Western Union une copie de ce câble, et ce ne
sera pas un mensonge.
    — Ce devrait être faisable.
Quant au second point, qui pourrait révéler au public l’existence de ce
télégramme sans être soupçonné d’avoir fait un faux ?
    — Le président en personne,
je présume.
    — C’est une possibilité.
    — Vous avez une meilleure
idée ?
    — Oui, répondit Gus
pensivement, je crois que oui. »
    4.
    Ethel et Bernie se marièrent à la
chapelle évangélique du Calvaire. Ils n’étaient ni l’un ni l’autre très portés
sur la religion, mais ils aimaient bien le pasteur.
    Ethel n’avait plus parlé à Fitz
depuis le jour du discours de Lloyd George. Son hostilité à la paix,
revendiquée publiquement, lui avait cruellement rappelé sa vraie nature. Il
incarnait tout ce qu’elle détestait : la tradition, le conservatisme, l’exploitation
de la classe ouvrière, la fortune imméritée. Comment avait-elle pu envisager un
instant d’être la maîtresse d’un tel homme ? Elle ne pouvait se rappeler
la maison de Chelsea sans en éprouver de la honte. Si elle avait une âme sœur,
c’était Bernie.
    Ethel avait revêtu la robe en
soie rose et le chapeau à fleurs que Walter von Ulrich lui avait achetés pour
le mariage de Maud Fitzherbert. Il n’y avait pas de demoiselles d’honneur, mais
Mildred et Maud étaient dames d’honneur. Les parents d’Ethel avaient pris le
train depuis Aberowen. Billy, toujours en France, n’avait malheureusement pas
obtenu de permission. Le petit Lloyd portait une tenue de page que Mildred lui
avait confectionnée tout spécialement : bleu ciel, avec des boutons en
laiton et un petit chapeau assorti.
    À la surprise d’Ethel, Bernie
arriva accompagné de parents dont tout le monde ignorait l’existence : une
mère âgée qui ne parlait que le yiddish et marmonna dans sa barbe pendant toute
la cérémonie, et un frère aîné, Théo, qui vivait avec elle et possédait une
prospère usine de bicyclettes à Birmingham, comme le découvrit Mildred en
bavardant avec lui.
    On servit ensuite du thé et des
gâteaux dans la salle de réunion. Il n’y avait pas d’alcool, au grand
contentement de Da et de Mam. Quant aux

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