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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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plus
jamais réessayé. Bing Westhampton prétendait que ce refus était courant chez
ces filles-là, ce qui était tout de même curieux quand on songeait à l’intimité
des autres gestes qu’elles autorisaient. Peut-être cette réserve sans
conséquence leur permettait-elle de conserver un restant de dignité.
    Dans le milieu de Fitz, une jeune
fille n’était pas censée échanger de baiser avec qui que ce soit avant le
mariage. Elles le faisaient tout de même, bien sûr, en profitant des rares
instants où elles échappaient à la surveillance de leur chaperon, à la faveur d’une
pièce déserte dans une demeure où se donnait un bal, ou derrière un bosquet de
rhododendrons dans le parc d’une maison de campagne. Cela ne laissait jamais à
la passion le temps de mûrir.
    Fitz n’avait vraiment embrassé qu’une
femme, la sienne, Bea. Elle lui offrait son corps comme une cuisinière
servirait un gâteau particulièrement savoureux, délicieusement odorant, sucré à
point et superbement décoré. Elle ne lui refusait rien, mais ne demandait rien
non plus. Si elle lui tendait les lèvres et ouvrait la bouche pour qu’il y
insinue sa langue, il n’avait jamais l’impression qu’elle appelait ses caresses
avec la moindre ardeur.
    Ethel embrassait comme si elle n’avait
plus qu’une minute à vivre.
    Ils étaient dans la chambre des
gardénias, à côté du lit recouvert d’une housse, étroitement enlacés. Elle lui
suçait la langue, lui mordait les lèvres, lui léchait le cou et, en même temps,
elle lui caressait les cheveux, lui empoignait la nuque et glissait les mains
sous son gilet pour frotter ses paumes contre sa poitrine. Quand enfin ils se
détachèrent, hors d’haleine, elle prit son visage entre ses deux mains,
immobilisant sa tête, et le regarda dans les yeux. « Vous êtes si beau »,
murmura-t-elle.
    Il s’assit au bord du lit, la
tenant par les mains. Elle était debout devant lui. Il savait que certains
hommes avaient pour habitude de séduire leurs domestiques, mais ce n’était pas
son genre. À quinze ans, il était tombé amoureux d’une petite bonne dans leur
maison de Londres : il n’avait fallu à sa mère que quelques jours pour
découvrir le pot aux roses et elle avait immédiatement congédié la fille. « Excellent
choix, j’en conviens », lui avait dit son père avec un sourire. Depuis, il
n’avait pas touché une employée. Mais il ne pouvait résister à Ethel.
    « Pourquoi êtes-vous revenu ?
lui demanda-t-elle. Je croyais que vous deviez passer tout le mois de mai à
Londres.
    — Je voulais te voir. »
Il se rendit compte qu’elle avait peine à le croire. « Je n’ai cessé de
penser à toi toute la journée, tous les jours. Il fallait que je revienne, c’est
tout. »
    Elle se pencha et l’embrassa
encore. Retenant ses lèvres, il se laissa lentement tomber en arrière sur le
lit, l’entraînant avec elle jusqu’à ce qu’elle soit allongée sur lui. Elle
était si mince qu’elle ne pesait guère plus qu’une enfant. Ses cheveux s’échappèrent
des épingles qui les retenaient et il enfonça ses doigts dans les boucles
lustrées.
    Au bout de quelques instants,
elle roula sur le côté et resta couchée près de lui, haletante. Il s’appuya sur
un coude et la regarda. Elle lui avait dit qu’il était beau, mais en cet
instant précis, elle était la plus jolie créature qu’il ait jamais vue. Elle
avait les joues roses, les cheveux en désordre et ses lèvres rouges étaient
humides et entrouvertes. Ses yeux noirs étaient rivés sur lui dans une
expression d’adoration.
    Posant la paume sur sa hanche, il
lui caressa la cuisse. Elle couvrit sa main de la sienne, l’immobilisant, comme
pour l’empêcher d’aller trop loin. « Pourquoi vous appelle-t-on Fitz ?
demanda-t-elle. Votre prénom, c’est Edward, n’est-ce pas ? »
    Elle ne parlait que pour essayer
de tempérer un peu leur fièvre, il en était sûr. « Cela date de l’école,
expliqua-t-il. Tous les garçons avaient des surnoms. Et puis, Walter von Ulrich
est venu chez nous pour des vacances et Maud l’a imité. Ce nom m’est resté.
    — Mais avant, comment vos
parents vous appelaient-ils ?
    — Teddy.
    — Teddy, articula-t-elle,
savourant la sonorité du nom sur sa langue. J’aime mieux ça que Fitz. »
    Il recommença à lui caresser la
cuisse et, cette fois, elle le laissa faire. Tout en l’embrassant, il retroussa
lentement la longue jupe de sa

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