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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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remit en selle.
    Alors elle regarda d’Essé droit dans les yeux.
    – Encore une fois merci, dit-elle. Vous êtes certain que je n’oublierai pas l’important service que vous venez de me rendre, et qu’avant peu ma reconnaissance saura vous atteindre.
    – Bien faible service, madame, fit d’Essé en pâlissant ; en tout cas, je suis sûr d’avoir été agréable au roi, en vous évitant un accident.
    Puis la duchesse partit à fond de train, tandis que d’Essé la suivait d’assez près en songeant :
    – Elle siffle bien, la vipère ; et si le roi ne lui arrache les dents, je pourrais bien un de ces jours connaître sa morsure… Il faudrait que je me gare !
    Pendant que d’Essé jouait ainsi son rôle dans le petit scénario que François I er avait imaginé, La Châtaigneraie jouait le sien de son côté.
    On avait donné à Gillette un cheval ombrageux ; et il ne fallait rien moins que l’habileté consommée et le sang-froid de La Châtaigneraie pour éviter un accident.
    A chaque instant le gentilhomme saisissait la bride de Gillette et arrêtait le cheval pour le calmer. Il en résulta qu’ils se trouvèrent bientôt en arrière de la chasse.
    – Rejoignons ! fit tout à coup La Châtaigneraie.
    Gillette, préoccupée de n’avoir pas aperçu celui qu’elle avait cherché des yeux, Gillette, tout entière à ses pensées de tristesse, ne fit pas attention qu’à ce moment, ils se trouvaient à l’embranchement de plusieurs routes…
    Quelle était la bonne ?
    Sans doute celle qu’avait prise La Châtaigneraie, car il s’y était engagé sans hésitation, et lui qui jusqu’ici avait fait tous ses efforts pour calmer la monture de Gillette, se mit soudain à l’exciter.
    On galopa ainsi pendant dix bonnes minutes. Les bruits de la chasse s’étaient éteints. Gillette n’entendait plus que le bruit de son cheval et de celui de son compagnon.
    Elle voulut arrêter.
    Mais soit hasard, soit maladresse, la cravache de La Châtaigneraie s’égara à ce moment sur la croupe du cheval noir qui bondit furieusement.
    Cinq cents pas plus loin, Gillette parvint enfin à arrêter sa monture et mit pied à terre en déclarant qu’elle n’irait pas plus loin.
    – Je suis à vos ordres, madame, dit La Châtaigneraie.
    Et lui-même sauta à bas de son cheval.
    En même temps, il cingla violemment la bête qui partit à fond de train, immédiatement suivie par la monture de Gillette.
    Cela s’était fait si rapidement que la jeune fille n’avait pu surprendre la manœuvre.
    La Châtaigneraie éclata de rire.
    – Nous voilà donc démontés ! fit-il. Je ne suis pas en peine de mes deux fugitifs qui rejoindront certainement… mais vous, madame…
    Gillette garda le silence.
    – J’y pense ! s’écria tout à coup La Châtaigneraie en se frappant le front ; nous sommes à deux minutes de la grotte de l’Ermite… Madame la duchesse peut s’y réfugier, pendant que j’irai à la recherche… Je pense que ce plan vous agrée ?
    – Il me convient tout à fait, dit vivement Gillette.
    Elle songeait que, pendant une heure, elle serait seule.
    Aussi ne fit-elle aucune difficulté pour suivre La Châtaigneraie qui, en effet, au bout de quelques minutes de marche, arriva devant les roches. Le gentilhomme s’arrêta.
    – Madame, dit-il, vous voici devant la grotte de l’Ermite ; vous y serez en sûreté et à l’abri ; si vous voulez bien m’y autoriser, je vais m’éloigner pour aller chercher quelque moyen de vous ramener à Fontainebleau.
    – Faites, monsieur, murmura Gillette.
    – C’est ici que je vous retrouverai, madame ?
    – Oui… j’attendrai ici…
    Avant de suivre Gillette dans la grotte de l’Ermite, quelques mots d’explication sur La Châtaigneraie.
    Peut-être nos lecteurs n’ont-ils pas oublié la scène où François I er avait promis Gillette pour femme à celui de ses trois gentilshommes favoris qui lui livrerait Manfred.
    La Châtaigneraie, Sansac et Essé, décidés à unir leurs efforts, avaient tout simplement joué Gillette aux dés.
    C’est La Châtaigneraie qui avait gagné.
    On a vu que les trois favoris n’avaient nullement réussi à s’emparer de Manfred. Il en résultait qu’à moins de quelque gros service rendu au roi, La Châtaigneraie ne pouvait guère espérer devenir l’époux de Gillette.
    Le gentilhomme s’était longtemps creusé le cerveau pour trouver quel éminent service il pourrait bien rendre au roi. Et il

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