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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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déjà :
    – C’est que je vais vous dire… Ce n’est pas à Dijon que nous devons vous conduire, mais bien à Lyon…
    Un cri de rage faillit échapper au moine.
    Mais il se contint et répondit d’une voix indifférente :
    – Dijon ou Lyon… cela m’est égal.
    – A la bonne heure ! fit joyeusement Fanfare. Il y a plaisir à escorter un aussi brave compagnon.
    A Lyon, le moine apprit que ses deux gardiens devaient le conduire à Avignon…
    Enfin, à Avignon, il lui fut révélé qu’on pousserait jusqu’à Marseille.
    Tous ses plans s’écroulaient !
    Vers le trentième jour, ou plutôt la trentième nuit, – car on n’ouvrait les mantelets que la nuit – Cocardère dit à Loyola :
    – Nous sommes à Marseille, mon révérend.
    Loyola pencha la tête et se vit dans une ruelle obscure et déserte.
    – Je suis libre, n’est-ce pas ? gronda-t-il.
    – Pas encore tout à fait, mon révérend, répondit doucement Cocardère.
    – Misérables ! rugit le moine. Il ne sera pas dit que de grands desseins seront renversés par une aussi stupide fatalité ! Mourez donc tous les deux !
    En disant ces mots, Loyola avait tiré de sa poitrine un fort poignard et avait bondit hors de la voiture, en portant un coup terrible de son arme à Cocardère…
    Mais, à ce jeu-là, il avait affaire à fort partie.
    Cocardère, d’un geste prompt comme la foudre, avait saisi le poignet de Loyola et l’avait tordu violemment.
    Le moine tomba sur ses genoux en poussant un hurlement de douleur.
    Au même instant, Fanfare s’était précipité sur lui.
    Loyola se vit solidement maintenu.
    – Pardieu, mon révérend, dit Cocardère, vous n’y allez pas de main morte ! Fi ! que faites-vous du commandement qui interdit aux hommes de Dieu de se servir de l’épée !
    Loyola écumait.
    Ils l’entraînèrent dans un sombre boyau au bout duquel on lui fit monter quelques marches.
    En haut de l’escalier, un homme tenant une torche éclairait cette scène.
    – Salut à maître Giovanni ! dit Cocardère.
    – Salut aux compagnons de Paris ! répondit l’homme. J’ai été prévenu hier de votre prochaine arrivée. Je ne vous attendais que demain.
    – Nous avons fait diligence.
    Loyola fut poussé dans une pièce assez vaste.
    Cocardère lui lia les mains et les pieds.
    – Mais enfin ! hurla le moine, que voulez-vous donc faire de moi ?…
    – Vous allez le savoir, mon révérend.
    Il se tourna alors vers l’homme qu’il avait appelé maître Giovanni. Cet homme portait le costume de marin.
    C’était un des innombrables affiliés de la Cour des Miracles, qui comptait partout des compagnons se reconnaissant par une sorte de franc-maçonnerie.
    Maître Giovanni était patron d’un brick qui faisait les voyages de Smyrne et de la côte d’Asie.
    – Maître Giovanni, demanda Cocardère, êtes-vous sur le point de faire campagne ?
    – Mais… la
Belle-Etoile
appareillera dans six jours, au plus tard.
    – Qu’est-ce que la
Belle-Etoile
 ?
    – 
Mon brick, donc !
    Cocardère se tourna vers le moine :
    – Donc, mon révérend, encore six jours de patience, et vous serez débarrassé de notre compagnie qui, décidément, n’a pas l’heur de vous plaire.
    – Je ne comprends pas, murmura le moine dévoré d’inquiétude.
    – C’est pourtant bien simple… Notre ami Giovanni que voilà est maître d’un fort beau brick…
    – Après ? gronda le moine.
    – Dame… ce brick qui, comme vous venez de l’entendre, s’appelle la
Belle-Etoile
,
appareille dans six jours…
    Loyola devenait livide. Il commençait à comprendre.
    – Après ? grommela-t-il.
    – Après ?… eh bien, dans six jours nous aurons l’honneur de vous conduire à la
Belle-Etoile
et de vous y déposer bien et dûment à fond de cale ; après quoi, mon révérend, il ne nous restera plus qu’à vous demander votre bénédiction, que vous ne nous refuserez pas, je l’espère.
    Loyola fit sur lui-même un terrible effort :
    – Et lorsque ce navire sera arrivé à sa destination, que fera-t-on de moi ?…
    – Vous serez libre…
    – Qu’entendez-vous par ce mot ?…
    – Libre, mon révérend ! Libre comme l’oiseau dans l’air… libre d’aller où bon vous semblera…
    – Est-ce définitif, cette fois ?
    – Si ce n’était pas définitif, mon révérend, nous vous accompagnerions…
    – C’est juste…
    Loyola garda un moment un silence pensif.
    Il fixa le marin et lui

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