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La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

Titel: La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Howard Carter
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l’inestimable privilège d’être élevé dans une atmosphère empreinte de romanesque et de subtile simplicité. Son environnement naturel n’était pas moins fortuné. Même comparé aux plus majestueux domaines d’Angleterre, Highclere se classe, incontestablement, parmi les premiers. Son charme est dû en grande partie aux contrastes qu’il offre. Des pelouses impeccables, ombragées par de gigantesques cèdres du Liban, on pouvait passer, si on le désirait, aux buissons d’aubépine, aux bois de hêtres et de chênes, aux lacs, où s’ébattait le gibier sauvage. Tout autour, s’étendaient de hautes collines crayeuses, épaissement boisées, ou au contraire nues et désertes comme au temps où les Anglais avaient établi leur camp à Beacon Hill, le bastion qui domine la campagne environnante.
    Si, comme on nous l’assure, les impressions qui marquent de façon indélébile l’esprit humain sont celles de la première enfance, Porchester fut de très bonne heure mis à l’école de l’aventure. L’influence héréditaire façonne également, nous dit-on, la vision personnelle de la vie. Là encore, issu de parents qui ne pensaient qu’à réaliser leurs idéaux pour le bénéfice d’autrui, le jeune garçon bénéficiait d’un climat idéal. On peut affirmer qu’il n’a jamais entendu ou vu quoi que ce soit qui fût « commun ou bas ». Les villageois, les serviteurs, étaient des membres de la famille. C’était le système féodal, patriarcal, dans le meilleur sens du terme.
    Le père de Porchester, le quatrième comte de Carnarvon, était considéré par tout le monde comme un homme qui ne s’était jamais laissé détourner par l’ambition du chemin que sa conscience lui avait tracé. Bien qu’il eût préféré démissionner du gouvernement Derby-Disraeli plutôt que de soutenir la réforme électorale de 1867, il était loin d’être un réactionnaire. Dans le domaine social comme dans le domaine colonial, il était très en avance sur la plupart de ses contemporains de l’un ou l’autre bord politique. Il serait intéressant, en fait, d’imaginer combien de sang et d’argent on aurait épargné à ce pays si les mesures prônées par cet homme d’État avaient reçu le soutien du Cabinet et du parti auxquels il était lié.
    Le cinquième comte de Carnarvon – l’archéologue – ne ressemblait pas à son père dans sa « structure » physique et mentale, pour employer le terme à la mode. Mais c’est bien de ce dernier qu’il avait hérité son indépendance de pensée, ainsi que son extrême plaisir à confronter ses idées à celles des autres. En outre, le pouvoir de concentration dont il faisait preuve dans les divers domaines qui l’intéressaient provenait lui aussi de l’héritage paternel, car le quatrième comte de Carnarvon était l’un des meilleurs humanistes de sa génération.
    En 1875, un malheur vint assombrir la vie du jeune garçon. Sa mère mourut en donnant naissance à une troisième fille. Evelyn Stanhope, lady Carnarvon, était l’une de ces rares femmes qui n’appartiennent pas tout à fait à ce monde et qui, pourtant, sont attentives aux autres. Cette perte fut durement ressentie par Porchester. Son intelligence capricieuse s’alliait, en effet, à merveille avec le sens de l’humour aigu de sa mère. Elle l’aurait, sans nul doute, aidé à surmonter sa réserve invétérée, qui ne s’effaça qu’au fil des années, en interprêtant ce caractère déconcertant à l’usage du monde et le monde à l’usage de son fils.
    Après la mort de leur mère, Porchester et ses sœurs furent entourés de l’affection sans mélange des sœurs de leur père, lady Gwendolen Herbert et Eveline, lady Portsmouth.
    L’entrée dans une école privée, puis à Eton, sont autant d’étapes qui préparent automatiquement un garçon comme Porchester à une future carrière. Dans le cas de l’école privée, le choix ne fut pas heureux. Elle vivait sur son ancienne réputation et ni le régime alimentaire ni l’instruction n’étaient ce qu’on pouvait en attendre. Du moins Porchester eut-il la chance de sortir vivant d’une épidémie de rougeole que les garçons traitèrent en se versant mutuellement sur le corps des seaux d’eau froide lorsque la fièvre était trop forte.
    Eton, par contre, garda jusqu’au bout à ses yeux tout son prestige. On peut, cependant, déplorer que l’école n’ait rien fait pour inculquer le sens de la

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