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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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en cendres. Le tour est joué. Que dit-il ? Que pense-t-il ?… Il pleure. Je voudrais bien être près de lui pour le voir pleurer.
    L’image qui s’évoquait dans son esprit, Violetta pendue au-dessus du bûcher, et Claude mourant de désespoir, appela l’image de sa propre fille que lui-même avait vue dans les flammes. Un long frisson le secoua. Mais il se raccrocha à sa haine.
    — Flora est morte, gronda-t-il. Bon, il ne faut plus que j’y pense. C’est bien assez de penser aux vivants. Flora est morte. Mais Violetta est morte. Et il me reste Stella. Que reste-t-il à Claude ?
    Il se pencha sur le fossé et murmura :
    — Impossible ! Je me romprais les os. Et je veux vivre, moi ! J’ai une fille, moi ! Et qui sait si Claude…
    Il pâlit à la pensée que Claude chercherait sans doute à se venger sur Stella Alors il redescendit en toute hâte et courut à la porte.
    — Laissez-moi passer, dit-il au chef du poste, je payerai ce qu’il faudra.
    Cet homme couvert de sueur, hagard, haletant, les yeux exorbités, éveilla les soupçons du sergent d’armes. Il fit un signe : cinq ou six gardes se jetèrent sur Belgodère et le poussèrent dans la rue. Le bohémien courut à la porte voisine, mais s’y heurta à la même consigne.
    — Comment faire ? grommela-t-il.
    Tout à coup, il eut un cri de joie et se reprit à courir.
    « Comment n’y ai-je pas songé tout de suite ? Elle me fera sortir, elle. »
    Il venait de penser à Fausta. Elle devait être sur la place de Grève : il y avait vu sa litière. Lorsqu’il arriva sur la Grève, il vit que l’estrade était vide, et qu’il n’y avait plus sur la place que des gens occupés à ramasser des blessés qu’ils emportaient sur des civières. Belgodère ne se demanda pas ce qui s’était passé. La fête était terminée, voilà tout. Il entra dans la Cité, et bientôt frappait au palais Fausta.
    Fausta venait de rentrer.
    Elle reçut Belgodère dès qu’il demanda à la voir. Et certes, jamais le bohémien n’eût pu soupçonner quels orages se déchaînaient à ce moment dans l’esprit de cette femme. C’est à peine si elle était un peu plus pâle que d’habitude. Peut-être, d’ailleurs, en recevant Belgodère, espérait-elle quelque renseignement.
    — Que me veux-tu ? demanda-t-elle avec une sorte d’avidité.
    — Un sauf-conduit pour franchir les portes de Paris, dit le bohémien.
    — Tu veux donc me quitter ?
    — Non, madame. Aujourd’hui, moins que jamais. Car grâce à vous, une de mes filles est vivante.
    — Que dis-tu ?
    — La vérité… Je vous ai raconté mon histoire. Vous savez que mes deux filles Flora et Stella furent, après l’arrestation des miens, confiées à un chrétien. Ce chrétien-là, madame, c’était le procureur Fourcaud !
    Belgodère essuya son front livide. Sous le calme de ses paroles, il y avait une formidable émotion. Quant à Fausta, si cette révélation l’émut, si le visage bouleversé de ce père lui inspira autre chose que de la curiosité, on n’eût pu le savoir.
    Son visage demeurait de marbre.
    — Ainsi, reprit le bohémien, celle qui a été pendue et brûlée, c’était ma fille aînée. Flora. Celle que vous avez sauvée, c’est Stella. Sur votre ordre, je l’ai conduite et laissée à l’abbaye de Montmartre. Et les portes de Paris sont fermées Vous comprenez qu’il me faut un sauf-conduit !
    Ces derniers mots, Belgodère les prononça d’un ton rude.
    — Je comprends, dit Fausta. Et tu vas avoir satisfaction.
    Fausta tira en effet un papier d’un petit meuble et le remit au bohémien en lui disant :
    — Garde ceci précieusement ; ce papier te permet en tout temps de passer partout, même là où il est défendu de passer. Tu peux donc sortir de Paris par n’importe quelle porte. Va… Ce soir, tu me rendras ce parchemin.
    Belgodère saisit le parchemin qui portait la signature et le sceau de Guise. Il s’élança au dehors sans songer à remercier Fausta. A peine fut-il parti que Fausta, ayant tracé en hâte quelques mots sur une feuille, appela et dit :
    — Un cavalier pour l’abbaye. Cet ordre à M me  de Beauvilliers. Il est nécessaire que le cavalier arrive avant l’homme qui sort d’ici.
    Belgodère avait reprit le chemin de la porte Montmartre. Lorsqu’il y arriva, c’était encore le même sergent qui était de garde. Il reconnut le bohémien. Et il s’apprêtait cette fois à le faire saisir lorsque Belgodère exhiba son

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