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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Agrippa, baron d’Aubigné…
    En même temps elle s’avança rapidement vers la porte.
    — La baronne d’Aubigné ! avait murmuré Charles. Ah ! je comprends maintenant qu’elle taise son nom. Noble cœur, ne crains rien de moi. Puisse ma langue être donnée aux chiens plutôt que de trahir le secret de ta présence à Paris [13] .
    Si Charles avait pu avoir le moindre soupçon, si les détails accumulés dans son récit n’avaient pas suffi pour détruire ce soupçon par leur parfaite concordance avec ce qu’il savait de la vérité, si l’attitude, la voix, les paroles de la messagère ne lui avaient pas inspiré une confiance absolue et une profonde sympathie, ce nom d’Aubigné, à lui seul valait tout un plaidoyer, et Fausta en le lançant au dernier moment, comme si elle eût été entraînée par l’émotion, achevait son œuvre par une géniale inspiration.
    Le duc d’Angoulême accompagna la messagère jusqu’à la porte extérieure. Quelques instants plus tard, la Fausta, au pas paisible de son cheval, et suivie à distance par son laquais, disparaissait au tournant de la rue et murmurait avec un sourire qui découvrit ses petites dents féroces :
    — Maintenant, il ne me reste plus qu’à marier Violetta…
    Charles, ayant constaté que la rue était parfaitement tranquille, rentra dans l’hôtel et, le cœur bondissant, courut retrouver Violetta, et lui prenant la main :
    — Chère âme, ce soir, nous serons unis à jamais ; ce soir, vous serez duchesse d’Angoulême…
    q

Chapitre 41 LE MARIAGE DE VIOLETTA (fin)
    L ’église Saint-Paul était à deux pas de l’hôtel de Marie Touchet. De la rue des Barrés, soit par la ruelle des Jardins, soit par la ruelle des Fauconniers et le couvent de l’Ave Maria, on aboutissait dans la rue des Prêtres-Saint-Paul, au bout de laquelle l’église dressait sa construction massive. Le duc d’Angoulême admira la prévoyance de Pardaillan, qui avait choisi cette église de préférence à toute autre.
    Il n’avait aucun doute sur l’identité de la messagère. Et pourtant, avant de rentrer dans l’hôtel, il n’avait pu s’empêcher d’inspecter la rue des Barrés, à droite et à gauche. Il ne vit rien, sinon quelques ménagères, de loin en loin, et rentra convaincu que jusqu’au soir du moins, nul ne songerait à venir l’inquiéter. Le lendemain, il aurait quitté Paris pour se rendre à Orléans, quitte à reprendre ses projets contre Guise, après avoir mis en sûreté la nouvelle duchesse d’Angoulême.
    Seulement, si Charles avait eu l’idée de suivre la messagère, il eût vu le laquais mettre pied à terre au coin de la rue de la Mortellerie. Et tandis que la baronne d’Aubigné continuait tranquillement son chemin, ce laquais, ayant remisé son cheval dans une auberge, venait se poster à vingt pas de l’hôtel, et s’immobilisant au fond d’un de ces nombreux angles que formaient les maisons mal alignées, demeura là, jusqu’au soir, les yeux fixés sur la porte qui s’était refermée sur le duc d’Angoulême.
    Peu à peu, avant que le soir ne fût arrivé, divers autres personnages parurent dans la rue des Barrés et occupèrent des postes semblables à celui qu’avait choisi ce laquais. En sorte qu’une heure après le départ de la messagère, si Charles avait eu l’idée de sortir de l’hôtel, il n’eût pu faire dix pas soit à gauche soit à droite sans se heurter à l’une de ces statues immobiles.
    Lorsque la nuit fut tombée, un étrange mouvement se produisit autour de l’église Saint-Paul. Diverses troupes, composées chacune de dix ou douze hommes, prirent position devant chacune des portes de l’église. Dans la rue Saint-Antoine, un lourd carrosse vint stationner.
    Pendant que Fausta prenait ses dispositions avec sa science de la stratégie des rues, Charles et Violetta, assis l’un près de l’autre dans cette grande salle où jadis Marie Touchet et Charles IX avaient échangé de si douces paroles, continuaient à vivre de ce beau rêve d’amour où ils venaient d’entrer. Enfin, onze heures sonnèrent.
    — Il est temps, dit Charles doucement.
    — Allons, mon cher seigneur, répondit Violetta.
    Elle était toujours vêtue de sa tunique blanche qu’elle portait sur la place de Grève. Seulement, Charles alla prendre dans une vieille armoire un grand manteau qui avait appartenu à sa mère et le lui jeta sur les épaules. Alors, il la prit par la main, et ayant simplement

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