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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Saint-Denis et étaient entrés à l’auberge de la
Devinière
pour y attendre que l’émotion populaire fût calmée…
    — Je vais les rejoindre ! s’écria Charles en se levant.
    — Gardez-vous-en bien, dit Fausta. D’ailleurs, vous ne les trouveriez sans doute pas. Attendez la fin de mon message…
    — Excusez-moi, madame… veuillez continuer.
    — Alors, reprit Fausta, celui qui s’appelait maître Claude commença un long récit. Mais j’entendais qu’il s’agissait de vous et le mot mariage frappa plusieurs fois mes oreilles… Ce récit, le prince Farnèse et le chevalier de Pardaillan l’écoutèrent avec une égale émotion… Enfin, le bourgeois, maître Claude, alla examiner la rue et revint et disant qu’elle était pleine de furieux dont on entendait les cris et qui commençaient à fouiller les maisons voisines. Le chevalier de Pardaillan proposa de sortir par une porte de derrière. Mais où aller ensuite ? C’est alors monseigneur, que je proposai à ces trois hommes dont la situation m’avait émue jusqu’à l’âme, de se retirer dans l’hôtel de l’un de mes amis, situé tout proche. « Oui, dit le prince Farnèse, mais comment prévenir le fiancé de ma fille ? »
    Ces derniers mots étaient un chef-d’œuvre de ruse. Sachant ce qu’il savait maintenant, Charles les trouva si naturels qu’il ne songea même pas à s’étonner. Farnèse était le père de Violetta. Pouvait-il s’exprimer autrement en parlant d’elle ? Fausta vit clairement que pas un soupçon ne pouvait s’élever dans l’esprit du duc. Elle continua donc :
    — Lorsque le prince Farnèse eut parlé de la nécessité de vous prévenir, le chevalier de Pardaillan déclara qu’il se faisait fort de traverser Paris pour venir jusqu’à vous…
    — Brave ami ! murmura Charles.
    — Mais dehors, on entendait les vociférations du peuple. Il était certain que M. de Pardaillan serait inévitablement reconnu et mis en pièces. Alors, je m’avançai et me proposai comme messagère.
    — Ah ! madame, s’écria Charles en saisissant une main de Fausta et en la portant à ses lèvres, tout à l’heure, je voulais respecter votre secret. Maintenant je vous supplie de me dire à qui je suis redevable d’un si grand service…
    Fausta secoua la tête avec mélancolie.
    — Ce que j’ai fait est vraiment peu de chose, dit-elle, et ne mérite pas votre gratitude. Ne vous inquiétez donc pas de mon nom. C’est celui d’une maudite… Pour revenir à l’objet de mon message, il fut convenu que les trois hommes se réfugieraient dans l’hôtel que je leur indiquais et qu’ils attendraient la nuit pour en sortir. Quant à moi, le chevalier de Pardaillan m’indiqua exactement la situation de votre hôtel et me dit de m’annoncer comme venant de la part du prince Farnèse, de maître Claude et de M. de Pardaillan. C’est ce que j’ai fait… Alors, nous sortîmes tous par une porte détournée. Je les conduisis à l’hôtel de mon ami où ils sont parfaitement en sûreté et d’où ils ne sortiront que ce soir à onze heures. Voici exactement ce que me dit le chevalier de Pardaillan : « Pour Dieu ! madame, suppliez le duc d’Angoulême de ne pas bouger avant cette nuit… »
    — Et que ferai-je quand la nuit sera venue ? palpita le jeune duc.
    — Le voici, dit Fausta. Au moment où j’allais m’éloigner, le prince Farnèse me prit par la main, me remercia, puis ajouta ces paroles que je suis chargée de vous transmettre :
    « Ce soir, à minuit, nous attendrons le duc et ma fille dans l’église Saint-Paul. Qu’il ne s’inquiète de rien. Tout sera prêt. »
    — Dans l’église Saint-Paul ! murmura Charles haletant, ébloui…
    — Ce sont ses propres paroles. Et j’avoue que je les ai trouvées étranges. Mais maintenant, je crois comprendre…
    — Oui ! fit Charles enivré, je comprends… je comprends tout ! Ce soir, à minuit, en l’église Saint-Paul, avec Violetta… j’y serai !…
    Fausta se leva et dit d’un accent pénétré :
    — Il me reste, monseigneur, à vous souhaiter tout le bonheur que vous méritez.
    — Comment pourrai-je m’acquitter jamais envers vous ! murmura Charles.
    Fausta parut hésiter quelques instants, comme si elle eût éprouvé une violente émotion… ou peut-être simplement parce qu’elle cherchait un nom… Elle répondit soudain :
    — En recommandant à la duchesse d’Angoulême de prier parfois pour mon mari…

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