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La fée Morgane

La fée Morgane

Titel: La fée Morgane Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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le jour, Gwyzion et Girflet
quittèrent la résidence de Kaer Dathyl et rejoignirent rapidement les troupes
de Math, fils de Mathonwy. Personne ne s’était aperçu de leur absence et Math
leur fit bon accueil. On allait justement tenir conseil pour savoir de quel
côté on attendrait Pwyll et ses hommes. Tous deux prirent part à la délibération
et il fut décidé qu’on attendrait au cœur du pays de Gwyned. Et c’est là que
Pwyll vint les attaquer.
    C’est non loin de Caernavon qu’eut lieu la rencontre des
deux armées, et le massacre fut grand des deux côtés. Les hommes du Sud furent
contraints à la retraite et reculèrent jusqu’à un estuaire de l’autre côté
duquel ils se retranchèrent. Mais les troupes de Gwyned traversèrent la rivière
et vinrent les surprendre dans leurs positions. Alors eut lieu un carnage indescriptible.
Les gens de Pwyll battirent une fois de plus en retraite jusqu’à la forteresse
de Dol Permaen. Là, comme ils se voyaient encerclés, ils demandèrent la paix. Pwyll
donna des otages, en particulier l’un de ses vassaux qu’il aimait beaucoup, un
valeureux chevalier du nom de Gourgi Gwastra, ainsi que vingt-trois fils de
chefs. Les hommes de Pwyll reprirent leur route vers le sud, en direction de
Cardigan, en suivant la côte. Mais ils furent assaillis par une compagnie d’archers
qui leur lancèrent des flèches et en tuèrent un grand nombre. Pwyll envoya des
messagers pour protester contre cette action contraire aux accords qui avaient
été convenus, et il proposa à Math de laisser vider la querelle entre lui et
Gwyzion, fils de Dôn, puisque c’était celui-ci qui était, par ses ruses et par
sa malhonnêteté, la cause de ce conflit aussi sanguinaire qu’absurde.
    Quand Math, fils de Mathonwy eut pris connaissance du
message, il dit : « Par Dieu tout-puissant, si Gwyzion, mon neveu, fils
de ma sœur, trouve la proposition satisfaisante, je le permets volontiers. Je n’obligerai
jamais personne à combattre pour nous alors que nous-mêmes, nous pouvons
peut-être faire mieux. – En vérité, dirent les messagers, Pwyll, prince de
Dyved, pense qu’il serait bien pour l’homme qui lui a fait tant de tort de s’opposer
à lui corps à corps, et de laisser en dehors tous les autres membres de la
famille. » On vint rapporter ces paroles à Gwyzion. « J’en atteste
Dieu, dit celui-ci, je n’ai nulle intention de laisser les hommes de Gwyned se
battre à ma place alors que je me sens de taille à lutter seul à seul contre
Pwyll. Il est vrai que je suis responsable de cette guerre ; aussi
opposerai-je mon corps au sien où il le voudra et quand il le désirera. »
La réponse fut apportée à Pwyll, et il dit : « Moi non plus, je ne
laisserai à personne le soin de vider cette querelle qui n’engage que moi-même
et Gwyzion, fils de Dôn. » On les laissa donc seuls à l’écart, tous les
deux. Ils revêtirent leurs armes et se battirent. Mais, par l’effet de la force
de sa jeunesse et de son impétuosité, comme par l’action de sa magie et de ses
enchantements, Gwyzion l’emporta et Pwyll, prince de Dyved, fut tué. On dressa
une stèle à l’endroit où il mourut et, bien souvent, les gens de son pays
vinrent en ce lieu pour lui rendre hommage.
    Quant aux hommes de Dyved, ils se dirigèrent vers le sud en
faisant entendre des chants funèbres. Ils avaient perdu leur seigneur, beaucoup
de leurs meilleurs guerriers, des chevaux et des armes en grand nombre. Les
hommes de Gwyned, eux, n’avaient nulle raison de se plaindre : les ennemis
qui avaient voulu les envahir avaient été repoussés et vaincus. Ils s’en retournèrent
donc pleins de joie et d’enthousiasme vers leur pays. « Seigneur, dit
Gwyzion à Math, ne ferions-nous pas acte de justice en rendant aux gens du Sud
le chef qu’ils nous ont laissé en otage, pour obtenir la paix ? Nous n’avons
plus une seule raison de le retenir en captivité. – Qu’on lui rende la liberté ! »
répondit Math. On laissa donc Gourgi et les autres otages rejoindre les hommes
de Dyved, et Math, fils de Mathonwy, revint à sa forteresse de Kaer Dathyl, tandis
que Girflet, son neveu, et tous les gens de sa famille accomplissaient le tour
de Gwyned, prenant grand soin de ne jamais passer à proximité de la cour.
    Quand il arriva dans sa chambre, Math, comme à son habitude,
fit préparer un endroit où il pût s’accouder et reposer ses pieds dans le giron
de la jeune fille vierge.

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