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La fête écarlate

La fête écarlate

Titel: La fête écarlate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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Chevalier accompli, il y avait mérité le surnom de Preux des Preux, joutant contre le fameux Saladin et le désarçonnant. Toutefois, attaqué par-derrière, il reçut une blessure au talon qui le rendit boiteux, d’où son second surnom de Clop.
    Un jour que les Infidèles cherchaient à forcer un passage entre deux montagnes, André se précipita des hauteurs et, conte le prieur, «  rasoit tout ce qu’il trouvoit dès le plus haut de la montaigne jusqu’au bas du passaige et tout mist en fuite tant que le passaige fust tout dellivré : lors fust advis à ceulx de la compaignie de Saladin qu’il descendoit chevaliers du cie l (441)  ».
    En cette embuscade victorieuse retentit pour la première fois le cri de guerre : Chauvigny Chevaliers pleuvent, qui resta la devise des descendants d’André I er . Elle figure sous l’écu, dans les armes de la ville de Chauvigny, qui sont celles des Chauvigny de Châteauroux dont le dernier, André III, mourut sans postérité en 1562.

ANNEXE III

À PROPOS DU DÉBARQUEMENT ANGLAIS
    Avant la grande opération du 12 juillet 1346, les Anglais tentèrent quelques débarquements en Cotentin. Celui auquel il est fait allusion dans la scène du complot eut lieu au début de 1343. Le butin de Godefroy d’Harcourt fut récupéré, après sa fuite, par les troupes royales, non sans mal, puisque le compagnon du fugitif, Raoul de Bigars, leur opposa une âpre résistance. Le château de Saint-Sauveur étant investi, ce fut vers cet homme que se tourna la colère du roi, comme en témoigne un arrêt du Parlement daté du 17 mai 1344 :
    «  dicens etiam et recognoscens ulterius quod, cum dictus Godefredus ipsum Radulphum in castro suo Sancti Salvatoris Vicecomitis dimisisset custodem dicti castri, plures armature, videlicet plate, bacineti, tunice fortes et alie, que in loco des Piex supra certos flamingos et anglicos inimicos nostros, qui ibi per mare declinaverant, per gentes nostras capte fuerant et in custodia posite ex parte nostra, per gentes dicti Godefridi in dictum castrum fuerant apportate, et quod ipse Radulphus eas habuerat in custodia in dicto Castro, sed nunquam interfuerat quando capte, rapte seu ablate fuerant a dicto loco des Piex, nec vim, auxilium nec consilium ad hec prebuerat, ut dicebat … »
    Soit :
    « … disant en outre et reconnaissant par la suite que ledit Godefroy avait confié au sieur Raoul le commandement de son château du vice-comté de Saint-Sauveur. Or, à l’époque, les nôtres interceptèrent dans la région des Pieux certains éléments anglo-flamands arrivés par mer, et leur prirent un matériel militaire varié tel que casques, bassinets, cottes de mailles et autres, qu’ils rassemblèrent sous bonne garde. Mais les gens dudit Godefroy s’en emparèrent et le transportèrent dans le château en question sous la responsabilité de Raoul en personne, lequel affirma plus tard que si ce matériel avait été saisi et emporté des Pieux, il n’y était pour rien, et que l’opération avait été réalisée sans son concours ni son avis… »
    Sans doute, pour cette tentative, les Anglo-Flamands étaient-ils partis de Jersey, et des nefs mouillaient-elles non loin de la côte pour débarquer des hommes en cas de réussite. L’endroit où le combat eut lieu est situé sur le littoral ouest du Cotentin, entre Carteret et Flamanville.
    En ce qui concerne l’invasion de la Normandie, il importe d’en savoir ce qui suit :
    D’après Froissart, Édouard III voulait s’installer en Gascogne et de là conquérir le Périgord. Harcourt l’en aurait dissuadé et lui aurait conseillé d’attaquer la Normandie.
    Jean le Bel paraît avoir ignoré les desseins du roi d’Angleterre quant à une deuxième opération militaire en Périgord, conduite sous ses ordres. Il semble que le souverain n’ait vraiment songé qu’à la Normandie. En effet, depuis le 1 er janvier 1346, il s’occupait de son passage sur le continent. À cette date, il avait ordonné qu’on réunît tous ses navires à Portsmouth, afin de débarquer en France dans la quinzaine de la Purification. La date fut reportée au dimanche de la Mi-Carême (lettres du 20 janvier, des 3 et 20 février).
    Le 5 mars, de grandes tempêtes obligèrent Édouard III à renoncer une fois encore à son projet. Il remit le débarquement à la quinzaine de Pâques, mais l’opération fut ajournée. Mille cent nefs de débarquement et six cents petits bâtiments d’armes et de

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