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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Fausta au sentiment de la réalité, en l’arrachant à ses calculs.
    – Madame, dit-il, nous allons nous engager dans des rues assez animées. Il vous sera facile de crier à l’aide et d’ameuter les passants contre moi. Je vous conseille de n’en rien faire et de vous laisser docilement conduire là ou je vous conduis. Je vous le conseille vivement. Dans votre propre intérêt, bien entendu.
    Il disait cela doucement, sans élever la voix, comme une chose à laquelle il n’attachait pas d’importance. Mais son regard flamboyant, le sourire terrible qui hérissait sa moustache, l’expression froidement résolue de sa physionomie parlaient un langage muet d’une éloquence telle que Fausta, si brave qu’elle fût, sentit instantanément se briser en elle toute velléité de résistance. Et elle promit :
    – Je n’appellerai pas. Je vous suivrai sans résister.
    Ceci avait été dit, de part et d’autre, assez haut pour être entendu du blessé et des deux prisonniers. Néanmoins, Pardaillan s’adressa directement a eux. Et, du même air, mais avec plus de rudesse dans l’accent :
    – Vous avez entendu, vous autres ? Tâchez de suivre l’exemple de votre maîtresse, si vous ne voulez qu’il vous arrive malheur à tous.
    Ce fut Fausta qui répondit pour eux :
    – Aucun de mes gens ne se permettrait d’ouvrir la bouche, quand leur maîtresse se tait, dit-elle avec hauteur.
    – S’il en est ainsi, tout est pour le mieux, fit tranquillement Pardaillan.
    Et, de son ton de commandement :
    – Allons donc.
    q

Chapitre 18 OU L’ON VOIT QUE PARDAILLAN AVAIT PENSE A TOUT…
    I ls firent une centaine de pas dans la Grand-Rue qui, à cette heure, était en effet assez animée. Pardaillan s’était mis à bavarder, à haute voix, de choses absolument banales. Et Fausta, qui, malgré tout, faisait bonne contenance et voulait se montrer bonne joueuse jusqu’au bout, se prêtait complaisamment à la manœuvre, lui donnait la réplique avec une présence d’esprit, qui prouvait une fois de plus l’exceptionnelle fermeté de caractère de cette femme extraordinaire, et à laquelle, en son for intérieur, Pardaillan rendait un hommage mérité.
    Quelques passants curieux eurent bien la velléité de regarder d’un peu près les deux prisonniers qui pendaient comme des paquets de chaque côté de la selle. Mais Escargasse et Gringaille roulèrent des yeux si terribles, montrèrent des crocs acérés, en grondant d’une manière si significative et si inquiétante, qu’ils refrénèrent aussitôt leur curiosité et s’empressèrent de tirer au large sans demander leur reste.
    Ils arrivèrent à une auberge plutôt modeste, dans la cour de laquelle Pardaillan entra avec tout son monde. En passant, il s’était arrêté là pour y laisser son cheval. Cet arrêt avait été très court : une minute ou deux, tout au plus. Cependant, il faut croire qu’il avait bien employé cet instant, si court qu’il eût été.
    En effet, l’hôte accouru ne témoigna aucune surprise en voyant le blessé et les deux prisonniers ficelés comme des saucissons.
    Par contre, il s’étonna de voir Pardaillan. Et il le lui dit, en le saluant respectueusement :
    – Comment, monsieur le chevalier, vous êtes venu vous-même ? A cette question, Pardaillan répondit par une autre question :
    – Vous avez bien suivi mes instructions, maître Jacquemin ?
    Et maître Jacquemin, puisque tel était le nom de l’hôtelier, répondit :
    – A la lettre, monsieur. Et j’espère que vous serez satisfait. Tout est prêt depuis un moment.
    Ayant donné cette assurance, maître Jacquemin se hâta d’aller donner un coup de main à Escargasse et Gringaille. A eux trois, en moins de cinq minutes, ils descendirent les trois prisonniers à la cave. Pardaillan, tenant toujours Fausta par le bras, avait suivi.
    L’hôtelier tira à lui une porte de chêne massif, bardée de fer, munie d’une serrure énorme avec sa clef à l’extérieur. Il démasqua ainsi un caveau. Deux lampes, fichées dans des bras de fer scellés à la muraille, éclairaient ce lieu d’une manière suffisante. Le caveau était plutôt grand.
    Il était aéré par un soupirail qui se trouvait tout en haut, sous la voûte. Ce soupirail n’était pas muni de barreaux, mais il était si petit, si étroit, qu’un enfant de cinq ans n’aurait pu passer par là. Le sol était dallé, et ces dalles étaient encore humides, comme si elles venaient

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