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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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métier de bourreau ou de délateur. Je n’en ai pas davantage pour celui de geôlier.
    Et reprenant son air railleur :
    – Du reste, j’ai fort à faire ailleurs. Je vous quitte donc, madame, en m’excusant une dernière fois, de vous garder dans un lieu si peu digne de vous. Mais, ainsi que j’ai eu l’honneur de vous le dire, votre séjour forcé ici sera court. Ce soir, à la tombée de la nuit, on vous ouvrira cette porte, et vous serez libres, vous et les vôtres.
    Ce mot « libre » résonna comme une fanfare joyeuse aux oreilles de Fausta. Mais il lui parut si extraordinaire, si invraisemblable, qu’elle crut à un malentendu. Et n’osant s’abandonner à un espoir qui pouvait être aussitôt déçu :
    – Qu’entendez-vous par ce mot « libre » ? fit-elle.
    – Corbleu, j’entends tout ce que ce mot veut dire : libre de rester ou de partir. Libre de faire ce que bon vous semblera. D’aller où bon vous semblera, quand, comme, et avec qui bon vous semblera. Libre, enfin, tout ce qu’il y a de plus libre ! Il me semble que c’est clair !
    Cette fois, elle ne pouvait douter. C’était clair, comme il venait de le dire. Si incroyable, si extravagant que cela fût, c’était vrai : cet homme, qui pouvait la garder, ce qui était le meilleur moyen de mettre fin à la lutte mortelle qu’ils se livraient, qui, tout au moins, pouvait ne la lâcher qu’en posant ses conditions et en exigeant une rançon, cet homme lui rendait sa liberté sans rien réclamer en échange. Car elle ne doutait pas de sa parole, et puisqu’il avait dit qu’elle serait libre à la tombée de la nuit, cela serait ainsi. Tant de désintéressement, de folle insouciance, de chevaleresque générosité la laissèrent un instant sans voix, comme assommée.
    – Ah çà ! vous pensiez donc que j’allais vous garder toute la vie ? railla Pardaillan.
    – Vous avez dit que vous me garderiez le plus longtemps possible, dit-elle.
    – L’ai-je bien dit ?… Oui… Dans mon esprit, cela voulait dire que je vous garderais jusqu’à ce soir. Il ne m’est pas possible de vous garder plus longtemps.
    Elle fixa sur lui un regard chargé d’une admiration muette. Il leva les épaules, et s’impatientant :
    – Tenez, vous me faites pitié, princesse ! Jamais, non, jamais, décidément, vous n’apprendrez à me connaître !…
    Et, se redressant :
    – Le jour où j’aurai besoin de vous prendre, fussiez-vous au milieu d’une armée, cachée au fond d’une inexpugnable forteresse, ce jour-là, je vous prendrai… Et je vous réponds que je vous garderai !… Mais me croire capable de profiter d’un misérable hasard, qui vous a mise entre mes mains, sans que je l’aie cherché !… Fi !… C’est m’estimer bien peu. Et je ne pense pas avoir jamais rien fait qui soit de nature à vous autoriser à me faire un pareil outrage… Adieu, princesse.
    Ayant prononcé ces mots d’une voix qui cinglait, Pardaillan tourna les talons et, faisant signe à Gringaille et Escargasse de le suivre, il se dirigea vers la porte.
    – Un instant ! lança Fausta.
    Pardaillan s’arrêta, se retourna lentement et fixa sur elle un regard interrogateur.
    – Je ne veux pas vous laisser partir, en emportant cette pensée que j’ai voulu vous outrager, fût-ce en pensée, prononça gravement Fausta. Vous savez bien, Pardaillan, que vous êtes le seul homme au monde que j’estime.
    – Est-ce tout ce que vous aviez à me dire ? demanda froidement Pardaillan.
    – Non, Fausta ne saurait demeurer en reste de générosité avec personne. Même avec vous, Pardaillan. Je veux donc faire, à mon tour, quelque chose qui vous tient à cœur.
    – Quelle chose ? interrogea Pardaillan, qui reprit son air railleur.
    – Je veux vous rendre la petite Loïse, prononça Fausta avec une lenteur calculée.
    Pardaillan la fouilla du regard. Elle soutint ce regard inquisiteur avec toute l’assurance de la loyauté. Elle souriait doucement, comme émue par la joie qu’elle pensait lui donner. Il songea :
    « Serait-elle sincère ?… Pourquoi pas ?… En bien comme en mal, elle est capable de tout !… Et puis, si forte qu’elle soit, il n’est pas possible qu’elle ait pu déjà machiner son guet-apens. Morbleu, je vais bien le voir, si elle est sincère. »
    Et tout haut, souriant, de son air naïf :
    – Je vous le disais bien que vous y viendriez.
    – C’est votre admirable générosité qui me force, pour

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