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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ainsi dire, la main.
    – Peu importe, pourquoi. L’essentiel est que vous y voilà venue. Parlez donc, princesse, je vous écoute. Je n’ai pas besoin de vous dire avec quelle impatiente attention.
    Et en lui-même, il ajoutait :
    – Par Pilate, te voilà au pied du mur !… Si tu te dérobes maintenant, je saurai à quoi m’en tenir.
    Effectivement, elle se déroba.
    – Mais j’ai dit tout ce que j’avais à dire, fi-elle le plus naturellement du monde.
    – Ah ! ah ! sourit Pardaillan, répondant plutôt à sa propre pensée. Et, toujours de son air le plus naïf, il insista :
    – Excusez-moi, madame, il me semble, à moi, que vous avez quelque chose à ajouter.
    – Quoi donc ? s’étonna Fausta.
    – Puisque vous consentez à me rendre la petite Loïse, il faut bien que vous me disiez où je dois la trouver.
    – Très juste, en effet. Mais je vois, chevalier, qu’il y a méprise entre nous. Je vous ai dit que je voulais vous rendre Loïse. Je ne m’en dédis pas. Je ne vous ai pas dit que j’allais vous la rendre sur-le-champ.
    – C’est fâcheux. Vous m’aviez mis l’eau à la bouche, déplora Pardaillan avec une admirable bonhomie.
    – Croyez bien que j’en suis désolée. Mais je ne peux pas, pour l’instant, vous dire où elle est. Vous entendez, chevalier ? Je ne le peux pas.
    – J’entends, princesse, j’entends. J’attendrai que vous puissiez parler. Je vous demanderai seulement, bien que je ne sois pas pressé, de ne pas me faire trop attendre. Je suis vieux, madame, et je ne voudrais pas partir pour l’éternel voyage sans avoir embrassé cette enfant. Vous comprenez ?
    – A merveille. Mais rassurez-vous. Sans pouvoir vous fixer une date, je crois pouvoir vous assurer que vous n’attendrez pas trop longtemps. Quelques jours, tout au plus. Ne vous inquiétez pas d’ailleurs, je vous ferai aviser en temps voulu. Vous logez toujours à l’hôtellerie du
Grand-Passe-Partout ?
    – Non, le gîte n’était plus sûr pour moi. N’importe, vous pouvez toujours m’aviser là par un mot. Soyez tranquille, ce mot me parviendra.
    – Eh bien, voilà qui est entendu. D’ici quelques jours, vous recevrez là un mot de moi. Au revoir, chevalier.
    – Au revoir, princesse.
    Et, cette fois, Pardaillan sortit du cachot. Il souriait, d’un sourire qui eût inquiété Fausta, si elle avait pu le voir, en se disant :
    « Il paraît qu’il lui faut quelques jours pour préparer son traquenard… Peut-être même, et c’est probable, ne sait-elle pas encore ce qu’elle va faire. Dans tous les cas, me voilà fixé : elle me ménage une surprise de sa façon. »
    Et, avec son insouciance habituelle :
    « Attendons, nous verrons bien. »
    Gringaille et Escargasse l’avaient suivi, en ayant soin de fermer la porte à double tour, derrière eux. Dans le couloir de la cave, ils trouvèrent l’hôtelier. Ce fut à lui que Pardaillan s’adressa tout d’abord :
    – Maître Jacquemin, lui dit-il, vous veillerez à ce que ces messieurs ne manquent de rien. Soignez votre cuisine et mettez-y tous vos soins et toute votre science. Je vous avertis que vous aurez affaire à des personnages délicats, assez difficiles à contenter.
    – On tâchera de les contenter, monsieur, promit l’hôtelier avec un petit air de fausse modestie qui indiquait qu’il se sentait sûr de lui.
    – Les ordres, reprit Pardaillan, vous seront transmis par mes deux compagnons que voici. Vous n’obéirez qu’à eux. Mais vous leur obéirez aveuglément, sans discuter, comme vous m’obéiriez à moi-même.
    – Vous pouvez compter sur moi, monsieur le chevalier.
    – La dépense me regarde. Et je paye d’avance.
    – Je ne souffrirai pas…
    – Mon cher monsieur Jacquemin, interrompit Pardaillan, je sais que vous avez la plus grande confiance en moi. Mais je pars à l’instant. Et je ne sais quand je pourrai revenir, ni si je reviendrai jamais ici. Il faut donc que je vous paye d’avance.
    En disant ces mots, Pardaillan mit dans la main de l’hôtelier la bourse qu’il venait de sortir de sa poche. Celui-ci se laissa faire sans protester cette fois. Par habitude de marchand, il soupesa un instant la bourse, en la fouillant du regard. A travers les mailles, il vit qu’elle ne contenait que de l’or. Il l’empocha avec une grimace de jubilation ; quelles que fussent les exigences des six personnes qu’il allait héberger un seul jour, il réalisait en ce jour un

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