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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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lieue, à l’allure lente qu’ils étaient obligés de garder à cause des chevaux qui traînaient le chariot lourdement chargé, il leur fallait compter une bonne heure.
    Et à ce moment même, Fausta, ayant reconquis sa liberté, galopait ventre à terre sur la route de Saint-Denis, résolue à crever dix chevaux s’il le fallait, mais à arriver à Paris avant le comte de Valvert, ainsi qu’elle l’avait dit elle-même…
    Mais Valvert ignorait même que Fausta eût été prise par le chevalier. Et comme il avait été entendu entre Pardaillan et lui qu’il arriverait à la brume, il se jugea en avance d’une bonne demi-heure, et décida de s’arrêter un instant à Neuilly.
    Cette halte fut accueillie de tous ses hommes avec d’évidentes et bruyantes marques de satisfaction. Et cela s’explique. Elle se fit, cette halte, dans une auberge où il régala tout son monde d’une omelette fumante, d’une délicieuse friture et de quelques tranches de viande froide. Le tout arrosé de ce petit vin clairet des environs de Paris, frais tiré de la cave, qui vous grattait agréablement le palais, et se laissait boire comme du petit-lait.
    Ce modeste souper fut expédié dans le temps qu’il avait fixé. Il se remit en route. Il arriva au hameau du Roule. Il n’avait qu’à continuer tout droit pour arriver à la porte Saint-Honoré. Mais son intention était d’aboutir à la petite porte du Louvre qui donnait sur le quai. En conséquence, après avoir franchi le pont qui, à la sortie du Roule, enjambait le grand égout bordé de saules (lequel coulait encore à ciel ouvert, et coupait la route à cet endroit pour aller se verser dans la Seine, au-dessous de Chaillot), il prit, sur sa droite, un chemin de traverse qui le ramena sur les bords de la rivière. Et il arriva enfin à cette porte, dont nous avons signalé l’existence entre le bastion des Tuileries et la Seine, et près de laquelle nous avons laissé Pardaillan aux aguets, assis sur le parapet.
    Il ne faisait pas tout à fait nuit encore. Mais le jour tombait de plus en plus. Malgré l’ombre envahissante, l’œil perçant de Pardaillan, de loin, avait reconnu sans peine la petite troupe qui s’avançait. Il se leva, descendit de son observatoire et alla jeter un coup d’œil sur le quai, du côté du Louvre. Il constata que ce quai était désert jusqu’à la porte Neuve. Et il alla se dissimuler dans une encoignure.
    Valvert, le chariot et son escorte franchirent la porte et s’arrêtèrent : c’était là qu’il avait décidé que les Espagnols le quitteraient. Avant de se séparer, l’hidalgo et lui échangèrent les politesses de rigueur. Après quoi, il renseigna :
    – Longez le mur du jardin et tournez à droite dans le faubourg, vous arriverez à la porte Saint-Honoré. La soirée n’est pas encore assez avancée pour que vous ne trouviez pas dans la rue Saint-Honoré plus d’un passant complaisant pour vous indiquer votre chemin, et, au besoin, pour vous conduire.
    Pardaillan avait entendu. Il sortit de son coin, se glissa le long du mur, fila rapidement jusqu’à la rue Saint-Honoré. Là, il laissa retomber les pans du manteau, prit le milieu de la chaussée et se donna les allures d’un bon badaud qui hume le frais avant de rentrer chez lui.
    Ce qu’il avait prévu ne manqua pas de se produire : ce fut à lui que le gentilhomme espagnol s’adressa pour se faire indiquer le chemin de la rue du Mouton [8] . Naturellement, Pardaillan répondit qu’il se rendait, précisément, rue de la Tisseranderie [9] dans laquelle donnait la rue du Mouton. Il n’y avait qu’à le suivre, ce que firent les Espagnols.
    A l’entrée de la rue du Mouton, un homme attendait les Espagnols. Pardaillan fut remercié comme il convenait. Et comme ceux qu’il avait conduits jusque-là attendaient à l’entrée de la rue, sans mettre pied à terre, il comprit qu’ils n’étaient pas encore arrivés à destination et qu’ils attendaient qu’il se fût éloigné pour poursuivre leur chemin. Il s’éloigna d’un air indifférent. Mais il n’alla pas loin. Il s’arrêta quelques pas plus loin, se retourna, et, perdu dans l’ombre, regarda.
    Conduits par l’homme qui les attendait, les cavaliers entrèrent dans la rue du Mouton. Pardaillan revint aussitôt sur ses pas et se mit à les suivre de loin. Ils contournèrent l’Hôtel de Ville et l’église Saint-Gervais pour revenir, par la rue du Pet-au-Diable [10] , dans cette

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