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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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se l’était promis. Mais il lui avait fallu passer chez elle pour y prendre les hommes qu’elle amenait. Et cela avait fait perdre quelques minutes.
    Malgré tout, cependant, elle était en avance sur Valvert. Et si, à ce moment, elle s’était lancée sur le chemin qui longeait la rivière, à la rencontre de Valvert, bien qu’elle et ses gens fussent à pied, elle eût pu l’atteindre avant qu’il eût congédié son escorte de soldats espagnols. Alors Valvert se fût trouvé pris entre sa troupe et ces soldats espagnols, desquels elle se serait fait reconnaître. Alors son entreprise, qui consistait à reprendre son bien, eût infailliblement réussi.
    Mais Fausta, qui attendait un bateau, n’avait pensé qu’à ce bateau. Fausta était venue droit au quai et, depuis près d’un quart d’heure, ne guettait que la rivière. Cette idée, pourtant si simple, que le chargement du bateau pouvait avoir été transporté sur un véhicule quelconque et que ce qu’elle attendait par voie d’eau pouvait très bien arriver par voie de terre, ne lui était pas venue. Elle lui était si peu venue qu’il s’en était fallu d’un rien que Valvert arrivât à la porte du Louvre sans qu’elle y prît garde.
    Il est vrai qu’il n’en était plus qu’à quelques pas. N’importe, elle était là, maintenant, bien accompagnée, et elle espérait bien l’empêcher de franchir ces quelques pas, et s’emparer de ce chariot qui contenait ce qui lui appartenait, à elle.
    Dès qu’il vit cette troupe armée, à la tête de laquelle il reconnut « l’enragé » à qui il avait eu affaire le matin, Valvert eut instantanément le fer au poing. Il se retourna et recommanda :
    – Attention, Landry, il va nous falloir passer sur le ventre de ces gens-là !
    Et, s’adressant au paysan :
    – Fouettez à tour de bras, ou je ne réponds pas de vos chevaux !
    – On passera, monsieur, répondit tranquillement Landry Coquenard. En donnant cette assurance, il dégainait et, de la pointe de la rapière, se mettait à piquer impitoyablement la croupe du cheval de volée, qui hennit de douleur. Quant au paysan, il grogna :
    – On ne m’y reprendra pas de sitôt à louer mes chevaux à des enragés de cette espèce.
    Mais, tout en protestant, il avait saisi son fouet et, à tour de bras, faisait pleuvoir une grêle de coups sur le limonier, en l’excitant encore de la voix. Les deux percherons, fouaillés, piqués jusqu’au sang, s’ébrouèrent, hennirent, tendirent les muscles dans un effort puissant. Et l’énorme masse qu’ils traînaient, roulant, cahotant, grinçant, avec un bruit de ferraille assourdissant, partit à une allure désordonnée.
    – Halte !…
    – On ne passe pas ! hurlèrent deux voix en même temps.
    – Je passe !… Et j’écrase ! répondit la voix railleuse de Valvert. C’était quelque chose comme un monstre fantastique qui, dans l’ombre, prenait des proportions plus démesurées, plus fantastiques encore, et qui, dans un roulement effroyable, pareil à des grondements de tonnerre ininterrompus, s’avançait avec la force impétueuse d’un cyclone menaçant de broyer tout sur son passage. Essayer de s’opposer au passage de cette masse formidable eût été folie.
    Fausta ne le tenta pas. A quoi bon faire écraser inutilement son monde ? Elle savait bien que tout cela n’irait pas loin. Une cinquantaine de pas et cela s’arrêterait devant la petite porte du Louvre. Alors, elle reviendrait sur ses pas, et pendant que deux de ses hommes saisiraient et entraîneraient le cheval de volée, les autres expédieraient les deux défenseurs. Ce qui ne serait pas long.
    C’est ce qu’elle expliqua en quelques mots brefs. Et sa troupe s’ouvrit devant la monstrueuse machine qui passa, avec des grincements épouvantables qui semblaient exprimer le regret qu’elle éprouvait de ne pouvoir écraser de la chair saignante et palpitante. Elle passa, et vint s’arrêter, en effet, devant la petite porte du Louvre. A quelques pas d’un groupe qui se tenait perdu dans l’ombre.
    Disons sans plus tarder que c’était le roi, ayant Luynes à sa droite, Vitry à sa gauche, et, derrière lui, quatre gardes taillés en hercules, qui se tenait là. Talonné par la curiosité, alléché par la vague promesse d’un spectacle intéressant, faite par Pardaillan, il était descendu sur le quai depuis un instant. Et prodigieusement intéressé déjà, il ne regrettait pas de s’être

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