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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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l’ordre de Valvert, lui remit un pain, un flacon de vin, une énorme tranche de pâté et la carcasse d’une volaille dont ils avaient expédié les ailes et les cuisses.
    Lorsqu’ils se remirent en selle, il était deux heures passées de l’après-midi. C’était à peu près vers ce moment-là que Pardaillan s’en allait au Louvre. Ils partirent au pas, laissant le chariot vide sous la garde du paysan à qui Valvert avait donné ses ordres. Ils passèrent devant cette maison que Valvert avait pu voir de loin, de l’endroit où il s’était assis et où ils avaient dîné. Selon son habitude, Landry Coquenard ne manqua pas de la signaler à son maître.
    – Monsieur, lui dit-il, jetez un coup d’œil sur cette maison noble.
    – Je vois, répondit Valvert après avoir considéré un instant la maison, je vois une grande maison de briques, qui n’a rien de remarquable.
    – C’est le château de la Chaussée, monsieur, dit Landry Coquenard. Et, comme il voyait que ce nom ne disait rien à son maître, il ajouta :
    – C’est là, monsieur, à l’ombre de ces grands arbres touffus, que notre bon sire, le roi Henri IV, de glorieuse mémoire, a filé le parfait amour avec M me  la duchesse de Beaufort, au temps où elle n’était encore que la demoiselle Gabrielle d’Estrées [7] .
    – Vraiment ? fit Valvert.
    Et sans qu’il fût possible de démêler s’il plaisantait ou s’il parlait sérieusement :
    – Par ma foi, je ne suis pas fâché d’avoir vu ces arbres à l’ombre desquels notre grand roi est venu roucouler sa chanson galante avec celle que l’on appelait la Belle Gabrielle.
    Ils continuèrent d’avancer durant un quart de lieue environ. Tout à coup, Valvert s’écria :
    – Voilà nos gens, je crois !
    Et il désignait un groupe de cavaliers qui, assez loin encore, s’en venaient au pas à leur rencontre.
    – Et voilà le bateau ! répondit Landry, en désignant un bateau assez fort qui remontait lentement le courant et qui paraissait remorqué par ce groupe de cavaliers, lesquels le précédaient de quelques toises.
    – Attention, Landry, recommanda Valvert, c’est le moment de se tenir sur ses gardes et de ne pas se trahir soi-même.
    Sur ces mots, Valvert prit les devants, au trot. Landry Coquenard, qui jusque-là s’était tenu à son côté, le suivit à quatre pas, en valet bien stylé.
    En tête de la petite troupe au-devant de laquelle ils allaient marchait, seul, le chef de cette troupe. C’était assurément un gentilhomme. Un gentilhomme qui trahissait son origine par cet air de morgue hautaine qui, en général, caractérisait alors les gentilshommes espagnols.
    Quand il fut à une dizaine de pas de ce gentilhomme, Valvert mit sa monture au pas. Alors celui-ci, comprenant que c’était décidément à lui qu’on en voulait, s’arrêta et attendit, fièrement campé sur sa selle. Valvert s’arrêta à deux pas de lui et mit le chapeau à la main. L’autre en fit autant, Valvert s’inclina gracieusement sur l’encolure de son cheval – salut qui lui fut scrupuleusement rendu, dans toutes les règles – et poliment, mais sur un ton de commandement qui sentait son militaire parlant à un inférieur :
    – Monsieur, dit-il, je suis le chef que vous attendez et à qui vous devez repasser le commandement de votre troupe. Voici ma lettre de service. Veuillez en prendre connaissance.
    En disant ces mots, il prenait à sa ceinture le parchemin qu’il avait enlevé à d’Albaran et le lui présentait, tout ouvert. L’Espagnol prit le feuillet. Il le lut attentivement et, plus attentivement encore, vérifia les cachets et les signatures. Cet examen terminé, il rendit le parchemin, s’inclina respectueusement, et, en français, sans aucun accent :
    – Est-ce au seigneur comte d’Albaran que j’ai l’insigne honneur de parler ? dit-il.
    – Non, monsieur. Je suis, moi, le comte de Valvert, gentilhomme français, au service de Son Altesse la duchesse de Sorrientès.
    – Ah !… On m’avait dit que ce serait probablement le comte d’Albaran qui me déchargerait de ma mission.
    En faisant cette réflexion l’Espagnol fouillait Valvert d’un regard chargé de méfiance. Sans s’émouvoir, celui-ci répondit d’un air détaché :
    – C’était, en effet, le comte d’Albaran qui devait se charger de cette mission. Mais le comte, ce matin même, a été gratifié d’un joli coup d’épée qui l’a cloué au lit pour quelques

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