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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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dû… Je vais vous compter cent pistoles.
    Pardaillan ouvrit le sac et y plongea la main. Il en sortit tout d’abord un billet qu’il déplia :
    – Tiens ! tiens ! fit-il d’un air goguenard, le sceau particulier du roi… écrit entièrement de sa main !… A M. le comte de Valvert… Ah ! diable, quel indiscret je fais !… Prenez et lisez, Odet, ceci est à vous.
    Valvert prit le billet et lut tout haut :
    « Ceci n’est que le remboursement légitime de ce que vous avez déboursé pour notre service. C’est autrement que se manifestera la reconnaissance de votre obligé et bien affectionné Louis, roi ».
    – Quel homme, monsieur ! s’écria Valvert, rouge de plaisir.
    – Peste, je crois bien ! railla Pardaillan.
    Et de son air de pince-sans-rire : voilà un billet qu’il faut serrer précieusement dans vos archives.
    – C’est ce que je ne manquerai pas de faire, dit Valvert, très sérieux, lui.
    – A la bonne heure !… Vous me direz, à la fin de l’année, si toutefois je suis encore de ce monde, de combien ce précieux parchemin aura augmenté vos revenus !… En attendant, prenez vos cent pistoles… Je vous assure qu’elles valent tout juste cent pistoles de plus que ce chiffon de papier !
    Et Pardaillan glissa les cent pistoles d’or dans la main de Valvert ébahi. Et, avec le même flegme, puisant de nouveau dans le sac, il reprit :
    – Maintenant, ces cent autres pistoles à partager entre Gringaille, Escargasse et Landry… Cent pistoles à ces trois drôles ? Heu !… c’est peut-être beaucoup !… En somme, dans cette affaire, ces trois coquins n’ont fait que se goberger sans vergogne… et je ne sais si ce n’est pas un peu excessif de les gratifier de pareille somme… Mais, baste, je ne veux pas lésiner !… Maintenant, une vingtaine de pistoles dans ma poche… Et voilà ce que l’on peut appeler des comptes d’associés honnêtement établis.
    En faisant ces réflexions tout haut, Pardaillan comptait imperturbablement les sommes qu’il tirait du sac. Quand ce fut chose faite, il reprit son air sérieux pour dire :
    – Ce n’est plus l’associé qui parle maintenant. Et l’ami vous dit : s’il vous faut davantage, puisez dans ce sac, sans compter… Si vous avez besoin de tout… prenez sans vous gêner.
    – Merci, monsieur, fit doucement Valvert. Dieu merci, il me reste assez pour vivre toute une année sans me priver.
    – Peste, vous êtes riche ! complimenta Pardaillan sans insister davantage.
    Et se tournant vers dame Nicolle, qui les avait suivis et qui avait observé cette scène, un sourire amusé aux lèvres :
    – Dame Nicolle, lui dit-il, prenez les sept cent soixante et quinze pistoles qui restent dans ce sac et allez me les mettre en lieu sûr… Et soyez mille fois remerciée, ma chère.
    Dame Nicolle partit aussitôt, emportant le sac qu’on venait de lui confier. Alors Pardaillan prit le billet qu’il avait passé à sa ceinture, fit sauter le cachet, et d’un air détaché :
    – Voyons maintenant ce que me veut M me  Fausta.
    Malgré les airs indifférents qu’il affectait, il faut croire qu’il attachait une importance considérable à ce billet dont il ne s’était pas pressé de prendre connaissance, car après l’avoir lu une fois, et fort attentivement, il le relut une deuxième fois, plus attentivement, plus lentement, pesant chaque mot, cherchant visiblement à lire entre les lignes ce que le texte s’était efforcé de dissimuler.
    Puis, silencieusement, il tendit le billet à Valvert et se plongea dans des réflexions profondes.
    Valvert lut à son tour. Le billet disait ceci :
    « Pardaillan, le moment est venu de tenir la promesse que je vous fis à Saint-Denis.
    Vous connaissez, au village de Montmartre, la petite place sur laquelle se dressait le gibet des Dames qu’une explosion détruisit il y a quatre ou cinq ans [14]
    [15] . Près des restes calcinés de ce gibet passe un chemin qui conduit à la fontaine du But. Sur ce chemin, en bordure sur la place, se dresse la ferme du basse-courier des Dames. C’est dans cette ferme que, demain, samedi, à dix heures du matin, j’amènerai moi-même la petite Loïse et la paysanne à qui elle était confiée et qui ne l’a pas quittée depuis que je la tiens en mon pouvoir.
    Inutile de vous présenter avant : je ne pourrai être là qu’à l’heure que je vous fixe.
    Libre a vous de vous faire accompagner Mais je vous jure que je

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