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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s’offrait inopinément à elle.
    « Après tout, se dit-elle, si cette misérable femme me trahit, que pourra-t-on me faire de plus que ce dont on m’a menacée ? Rien… alors… à la grâce de Dieu. »
    Et tout en la fouillant de son regard clair :
    – Vous voulez bien vous charger de porter une lettre à son adresse ?
    – Une lettre, dix lettres, si vous voulez !… Du moment que vous y mettez le prix !
    – Une seule lettre, répéta Florence. Pour ce qui est du prix, je n’ai pas d’argent… mais j’ai des bijoux. En voici un. Estimez-vous que ce soit suffisant ?…
    En disant ces mots, elle lui présentait une des bagues qu’elle avait aux doigts et qui faisait partie des joyaux que Léonora lui avait fait mettre le matin même pour sa présentation à la reine – ces joyaux qui avaient excité la convoitise de La Gorelle. D’ailleurs, elle était bien décidée à les lui donner tous si elle l’exigeait.
    Elle n’eut pas besoin d’en venir là. Les yeux étincelants, la bouche fendue jusqu’aux oreilles par un rictus de contentement, La Gorelle fondit sur la bague qui disparut comme par enchantement. Et sincère, une fois dans sa vie :
    – Si c’est suffisant ?… Je crois bien !… C’est dix fois plus que je n’aurais osé vous demander !…
    Elle eût été bien navrée si elle avait pu supposer que la jeune fille n’eût pas hésité à lui abandonner tout ce qu’elle possédait. Par bonheur, cette idée ne lui vint pas. Et sous le coup d’une satisfaction si forte qu’elle en oubliait ses habitudes de dissimulation et qu’elle la laissait éclater ouvertement, résolument :
    – Ecrivez votre lettre, demoiselle. Et pour ce prix-là, je vous jure sur ma part de paradis qu’elle sera fidèlement remise pas plus tard que demain matin.
    Sans perdre une seconde, Florence griffonna deux ou trois lignes sur une feuille de papier qu’elle plia, cacheta et tendit à La Gorelle. Celle-ci prit le billet, l’enfouit dans son sein et réellement sincère promit encore :
    – Il est trop tard pour faire votre commission ce soir, mais soyez tranquille, demain matin, à la première heure, ce sera chose faite. Dormez sur vos deux oreilles, madame.
    Le premier soin de La Gorelle, quand elle se trouva dans sa chambre, porte close, verrou poussé, fut de sortir le billet de son sein et de regarder la suscription !…
    – Tiens ! fit-elle étonnée, ce n’est pas à son galant qu’elle écrit !… Il me semblait pourtant !… Que peut-elle bien avoir à faire avec dame Nicolle, propriétaire de l’hôtellerie du
Grand-Passe-Partout,
rue Saint-Denis, à qui cette lettre est adressée ?
    Elle demeura un moment rêveuse, sa curiosité éveillée. Puis, secouant la tête :
    – De quoi vais-je me mêler, là ?… Pour porter cette lettre à dame Nicolle, Florence m’a donné cette bague.
    Elle sortit la bague de sa poche et l’œil luisant, tirant la langue, elle soupesa le cercle d’or, étudia sous toutes ses faces le diamant qui y était enchâssé avec le soin minutieux et la sûreté de coup d’œil d’un orfèvre expert, et, satisfaite, reprenant son monologue :
    – Une bague qui vaut bien, ma foi, plus de mille écus… Pour cent écus… et même moins… je l’aurais portée, cette lettre… C’est donc une magnifique affaire que je fais. Et puisque Florence se montre plus généreuse que le seigneur Concini, son père, qui pourtant est l’homme le plus généreux que je connaisse, j’accomplirai honnêtement la besogne pour laquelle je suis payée d’avance. Demain matin, cette lettre sera remise à dame Nicolle… puisque dame Nicolle il y a. Quant au reste, ce n’est pas mon affaire.
    q

Chapitre 31 LE RENDEZ-VOUS DE FAUSTA
    C e jour où La Gorelle devait porter à dame Nicolle le billet de Florence était un vendredi.
    Ce vendredi-là, Pardaillan avait décidé de le consacrer au repos. Un repos que ses compagnons et lui avaient bien gagné, après les journées si bien remplies qui l’avaient précédé. En conséquence, ils avaient tous fait la grasse matinée.
    Vers dix heures, laissant Landry Coquenard, Escargasse et Gringaille à la maison, Pardaillan et Odet de Valvert étaient sortis par la rue de la Cossonnerie. Ils avaient décidé de flâner un long moment par les rues, pour se rendre compte par eux-mêmes de l’effet produit sur la population par les trois explosions de la veille qui étaient leur œuvre.
    Mais, avant toute

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