Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
viendrai sans escorte aucune, toute seule, à ce rendez-vous. Et vous savez, Pardaillan, que je ne me suis jamais abaissée à vous mentir, à vous. »
    Après avoir lu, Valvert attendit un instant, fixant Pardaillan qui, les yeux perdus dans le vague, ne paraissait pas le voir. Et le touchant légèrement du doigt, il interrogea :
    – Qu’allez-vous faire, maintenant ? Irez-vous à ce rendez-vous, qui me paraît singulièrement louche ?
    Pardaillan tressaillit, arraché brusquement à ses pensées. Il prit machinalement le billet que Valvert lui tendait, le déchira, en jeta les morceaux et, ayant repris contact avec la réalité, son sourire railleur au coin des lèvres :
    – Je ne sais encore si j’irai au rendez-vous de Fausta… Mais ce que je sais bien, c’est que nous allons nous rendre sur les terres de M me  l’abbesse de Montmartre, sans plus tarder… Et nous allons, s’il vous plaît, prendre nos compagnons en passant… Et voulez-vous que je vous dise… Je serai diantrement étonné si nous ne rencontrons pas là M me  Fausta elle-même… ou le señor d’Albaran… ou quelqu’un de ses gens !…
    Ils partirent. Ils n’avaient pas fait cinquante pas dans la rue Saint-Denis, lorsqu’ils croisèrent La Gorelle. Ils ne firent pas attention à elle.
    Elle, en revanche, les reconnut. Elle s’arrêta un instant et les regarda s’éloigner, un sourire équivoque aux lèvres.
    Ils s’engagèrent dans la rue aux Fers. La Gorelle poursuivit sa route et entra au
Grand-Passe-Partout.
Comme on le voit, elle tenait parole et accomplissait honnêtement la besogne pour laquelle Florence l’avait royalement payée d’avance. Par malheur, dame Nicolle était occupée à ce moment-là, et comme La Gorelle, par maladresse ou par crainte de se compromettre, n’avait pas dit de la part de qui elle venait, dame Nicolle la fit attendre un instant.
    Oh ! très peu de temps : deux ou trois minutes tout au plus. Mais à ces deux ou trois minutes vinrent s’ajouter deux ou trois autres minutes qu’elle dut perdre à écouter la mégère qui ne voulait pas déguerpir avant d’avoir obtenu une récompense, si petite fût-elle. Dame Nicolle qui, à un signe imperceptible dont La Gorelle n’avait pu saisir la signification, avait compris à qui était destiné le billet, lui jeta un écu, que la vieille rapace empocha sans vergogne, et la planta là pour courir après Odet de Valvert qui ne pouvait être loin, pensait-elle.
    Malheureusement, Pardaillan et Valvert avaient marché pendant ce temps. Ils s’étaient arrêtés quelques secondes sous les volets clos de leur maison. Pardaillan avait sifflé d’une certaine façon. De la maison, on avait répondu par un coup de sifflet modulé de la même manière. Ils avaient repris leur chemin et étaient allés se poster près de la rue de la Cossonnerie en face de la fameuse auberge de la
Truie qui file.
    A ce moment, dame Nicolle accourait dans la rue aux Fers. Si elle avait eu l’idée de pousser jusqu’à la rue du Marché-aux-Poirées, peut-être les eût-elle aperçus. Elle n’y pensa pas. Elle sortit une clef de sa poche et, après avoir jeté un rapide coup d’œil autour d’elle pour s’assurer si on ne l’épiait pas, elle ouvrit et entra.
    A ce moment même, Landry Coquenard, Gringaille et Escargasse, la rapière au côté, le manteau sur les épaules, sortaient par la rue de la Cossonnerie. Pardaillan leur fit signe de suivre et, tenant Valvert par le bras, s’en alla d’un pas assez allongé vers la rue Montmartre.
    Dans le faubourg Montmartre, Pardaillan allongea le pas. Les trois suivaient à quelques pas, sans savoir où on les conduisait ainsi. Après avoir franchi le pont des Porcherons, lequel enjambait l’égout qui traversait le faubourg, son œil perçant découvrit au loin une litière qui grimpait un chemin assez raide. Près de la litière, marchait un colosse, à cheval. Derrière la litière, suivait une escorte de huit cavaliers, armés jusqu’aux dents.
    – Regardez, fit Pardaillan, reconnaissez-vous cette taille de géant ?
    – D’Albaran ! s’écria Valvert.
    – Lui-même ! fit Pardaillan, à peu près remis, comme vous voyez, du coup d’épée que vous lui avez allongé il y a une huitaine de jours.
    – Il escorte M me  Fausta ?
    – Parbleu ! Je vous avais bien dit que je serais diantrement étonné si nous ne la rencontrions pas par là !… Et maintenant, savez-vous où mène ce chemin qui

Weitere Kostenlose Bücher