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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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fermée depuis longtemps. Mais elle s’ouvrit au vu d’un ordre que Pardaillan exhiba.
    Il n’était pas loin de minuit lorsque Valvert se trouva en présence de dame Nicolle, à qui il avait bien fallu laisser le temps de passer un jupon et une camisole. Rendons-lui justice. Elle pensa aussitôt à lui parler du billet qu’elle avait porté rue aux Fers.
    Pris d’inquiétude, Valvert partit sur-le-champ sans rien dire à personne, sans penser à avertir Pardaillan qui, retiré dans une autre pièce, s’occupait gravement à bercer la petite Loïsette, qui ne voulait ou ne pouvait plus se rendormir, et ne s’était pas aperçu de ce départ précipité.
    Il arriva en trombe rue aux Fers, entra sans songer à prendre aucune de ses précautions ordinaires, franchit les marches quatre à quatre, alluma précipitamment une cire et fondit sur le billet placé bien en vue, au milieu de la table.
    Il le lut d’un seul coup d’œil et, chancelant, livide, le laissa retomber sur la table. Et un cri terrible jaillit de ses lèvres :
    – Foudre du ciel !
    Il se rua dans l’escalier, bondit dans la rue, partit à toutes jambes.
    Il se trouvait à la croix du Trahoir lorsque les douze coups de minuit tombèrent lentement dans l’espace, du haut de l’église même vers laquelle il volait à une allure telle qu’un bon cheval n’aurait pu le suivre. Et cependant, par un effort désespéré, il trouva encore moyen de précipiter cette allure en rugissant :
    – Trop tard !… J’arriverai trop tard !…
    Il arriva. Devant le porche de l’église stationnait un carrosse de voyage, attelé de quatre vigoureux chevaux. Il ne le vit pas. Il fit irruption dans l’église. Il y avait peu de monde, une vingtaine de personnes. Tous des ordinaires de Concini, parmi lesquels MM. d’Eynaus, de Louvignac, de Montreval, de Chalabre, les quatre lieutenants du marié. Cette assistance, peu nombreuse, mais choisie, comme on voit, était massée devant le petit autel d’une chapelle latérale. Cet autel, seul, était éclairé.
    Au premier rang, d’un côté, Concini, le père, et Rospignac, le marié. De l’autre côté, Léonora, la mère, et Florence, la mariée. C’étaient d’ailleurs les deux seules femmes qui se trouvaient là. A l’autel, le prêtre, flanqué de deux enfants de chœur, venait de commencer à officier.
    Valvert ne vit rien de tout cela. Il ne vit que Florence, pâle comme une morte, et, vaguement, ce groupe compact de gentilshommes qui le séparait d’elle. Il marcha droit à ce groupe. Et un appel puissant, frénétique, jaillit de ses lèvres :
    – Florence !… Me voici !…
    Une clameur de joie folle suivit cet appel :
    – Odet !… A moi !…
    Mais elle ne s’était pas contentée d’appeler à l’aide. Déjà elle était debout. Déjà, profitant de l’effarement général, elle s’était précipitée. Et déjà, lui, il était sur elle, il l’avait saisie dans ses bras. Déjà, la tenant enlacée, toute frémissante d’espoir et d’amour, déjà, il se dirigeait vers la porte, là, tout près, à une quinzaine de pas.
    Jusque-là, il avait agi comme dans un coup de folie. Son cerveau exorbité était incapable de raisonner. Tous ses gestes avaient été irréfléchis, machinalement impulsifs. Il n’aurait pas su dire ce qu’il voyait, ce qu’il entendait, ni même s’il voyait et entendait, et cependant si un obstacle se présentait sur sa route, instantanément, l’obstacle était violemment écarté, franchi ou tourné sans qu’il eût pu dire au juste ce qu’il avait fait et de quelle nature était l’obstacle. Une seule pensée lucide demeurait en lui et le guidait sûrement comme une étoile : arriver, arriver coûte que coûte, avant que l’irréparable fût accompli.
    Et, tout en se disant, à chaque foulée : « Trop tard ! j’arriverai trop tard ! » il était arrivé quand même. Il était arrivé, il l’avait saisie, la bien-aimée, et aussitôt, comme par enchantement, il avait retrouvé tout son sang-froid. Et il se mit à rire doucement. Et il rassura :
    – Ne craignez rien !… Je vous tiens !… Je saurai vous garder !… Et elle avait répondu par un sourire qui disait et toute sa confiance et tout son amour.
    Il desserra son étreinte, il l’entoura de son bras gauche. Maintenant qu’il raisonnait, il comprenait à merveille qu’il ne pourrait pas s’en aller ainsi, tout simplement, sans en découdre. Non, ventrebleu !

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