Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
deux ! rugit Léonora, laissant éclater la haine furieuse, inconsciente qui, à son insu peut-être, avait dicté tous ses gestes jusque-là.
    Une clameur formidable, faite de vingt clameurs isolées, hurlant à la mort, répondit à ces deux excitations sauvages. Instantanément, tous ces spadassins aux faces convulsées se trouvèrent le fer à la main.
    Alors un frisson d’angoisse et d’épouvante le secoua de la nuque aux talons. Il eut peur. Une peur horrible. Non pour lui. Mais pour elle. Et il tourna la tête de son côté. Dans ces yeux de dément qui hurlaient une imprécation farouche, elle lut comme en un livre ouvert. Et elle sourit bravement. Et d’un double geste rapide comme un éclair, elle sortit un poignard de son sein, lui jeta un bras autour du cou et le baisa sur la bouche en murmurant :
    – Ils ne m’auront pas vivante… Nous mourrons ensemble !…
    Electrisé par ces paroles, enivré par la sensation à la fois violente et très douce de ce baiser d’amour, le premier qu’il recevait d’elle, transfiguré, rayonnant, fort comme Samson et conscient de sa force, il brava, sûr de lui :
    – Mourir ?… Allons donc !… Nous allons passer sur le ventre de ce troupeau de vils chiens couchants et nous vivrons ma chère âme !…
    Aussitôt il se rua, fonça droit devant lui, frappant de la pointe du revers, à droite, à gauche, devant lui, partout, avec la rapidité et la force de la foudre. Du sang gicla, des plaintes sourdes, des râles se firent entendre. Des hommes tombèrent qui ne devaient jamais plus se relever, comme Rospignac, là-bas, et, parmi eux, Eynaus.
    Mais il s’était heurté à un triple cordon de pointes acérées. Il frappa bien dans le tas, mais il fut lui-même ensanglanté, déchiré. Et il ne passa pas. Il ne passa pas, et derrière lui le cercle se ferma. Il se vit pris, perdu.
    Alors, il eut une inspiration, telle qu’on n’en a de pareilles qu’en ces secondes effroyablement critiques où on vit double. Il mit son épée dans la main de Florence, se baissa, tira à lui, enleva un banc. C’était un banc en chêne massif, long de plus d’une toise, solide, pesant. Il le prit par une extrémité et s’en servit comme le faucheur se sert de sa faux. D’un geste large, pivotant sur les talons, suivi dans tous ses mouvements par Florence qui, avec une adresse et une précision remarquables, se tenait pour ainsi dire collée à son dos, il traça autour de lui un cercle large de toute la longueur de la masse qu’il maniait comme une plume.
    Tout ce qui, par un bond agile, ne se mit pas hors d’atteinte de l’énorme masse, fut renversé, brisé, balayé comme fétus par la tourmente. Ceux qui furent épargnés reculèrent précipitamment. Alors il éclata d’un rire terrible. Et il avança, fauchant tout devant lui, à tour de bras.
    Ils étaient braves, les spadassins de Concini, et la rage, la haine, la honte exaspéraient encore leur bravoure jusqu’à la fureur. Mais que faire contre cette masse de bois qui les tenait à distance et contre laquelle leurs épées se brisaient comme verre ? Il fallut bien qu’ils s’écartassent. La porte se trouva dégagée. Le passage était libre.
    Qu’arriverait-il ensuite ? Ah ! pardieu, Valvert ne perdit pas son temps à se le demander. Il fallait, d’abord, sortir de cette église qui se changeait en coupe-gorge. On verrait ensuite. Et il n’hésita pas.
    – Passez, dit-il.
    D’un bond vif et léger, elle s’engouffra sous le porche. Elle y arriva en même temps qu’un grand diable qui, tête baissée et rapière au poing, se précipitait à l’intérieur. Ce grand diable, c’était Landry Coquenard qui, ayant entendu les paroles de dame Nicolle, s’était inquiété à son tour et s’était aussitôt rendu rue aux Fers. Landry s’arrêta net, en voyant la jeune fille. Et sans perdre une seconde, d’une voix altérée par une course rapide :
    – Il y a un carrosse à la porte. Montez dedans, dit-il.
    Il était temps qu’il parlât. Déjà elle levait le poignard sur lui. Si elle n’avait pas reconnu sa voix, c’en était fait du digne Landry. Elle ne s’attarda pas non plus, elle. Elle avait conservé un sang-froid admirable en une circonstance aussi critique. Elle lui glissa dans la main l’épée sanglante de Valvert, avec ce seul mot :
    – Odet !…
    Et elle alla droit au carrosse dans lequel elle se hissa vivement.
    Landry avait compris. Il poussa aussitôt un hi !

Weitere Kostenlose Bücher