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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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hôtel, et je l’avertirai loyalement qu’elle ne doit plus compter sur moi et que je renonce à mes prétentions au trône, répondit le duc sans hésiter.
    – Vous ne ferez pas cette folie, riposta vivement Pardaillan.
    – Pourquoi ?
    – Ah çà ! vous croyez donc que Fausta est femme à vous pardonner ce qu’elle considérera comme une trahison ?
    – Je ne dis pas. Mais que voulez-vous qu’elle me fasse ?
    – Pardieu, elle vous fera reconduire à la Bastille !
    – A la Bastille ! s’écrièrent en même temps Violetta et Giselle en entourant le duc de leurs bras, comme pour le protéger.
    – Mais oui, à la Bastille, reprit Pardaillan avec force. Vous oubliez, duc, qu’elle a l’ordre tout signé d’avance et qu’il ne tient qu’a elle de le faire exécuter.
    – C’est ma foi vrai ! Je l’avais complètement oublié ! Je ne serai pas si sot que d’aller me mettre à sa merci dans son antre. Nous nous retirerons en notre hôtel de la rue Dauphine, ou dans notre maison de la rue des Barrés. C’est de là que je la ferai aviser… Car, enfin, il faut cependant bien que je l’avertisse.
    – Avant longtemps, intervint Valvert qui, cette fois, prenait part à la discussion, vous verrez arriver M. de Séguier et ses archers, chargés de vous arrêter, monseigneur.
    – Parfaitement, opina Pardaillan.
    – Diable ! murmura le duc assez perplexe.
    – J’ajoute, reprit Pardaillan, que si vous restez à Paris, si bien caché que vous vous y teniez, Fausta saura vous découvrir.
    – Diable ! diable ! répéta le duc commençant à s’inquiéter, car il connaissait trop bien Fausta pour ne pas comprendre qu’il avait raison. Retourner à la Bastille !… Mordiable, j’aimerais mieux me passer mon épée au travers du corps !
    – Oh ! Charles ! s’épouvanta la duchesse.
    Et elle implora :
    – Pourquoi ne retournerions-nous pas dans vos terres ?… Pourquoi ne nous retirerions-nous pas à Orléans ?… Nous y étions si heureux, près de votre excellente mère.
    – C’est la seule chose raisonnable que vous puissiez faire, appuya Pardaillan que Violetta remercia par un regard d’ardente gratitude.
    – Je suis forcé de le reconnaître, soupira le duc. Et il décida, non sans un regret manifeste :
    – Nous resterons cachés dans ce taudis les quelques jours nécessaires pour faire nos préparatifs, et nous partirons.
    – Quel bonheur ! s’écria Giselle en frappant dans ses mains avec une joie puérile.
    Et, se jetant avec son impétuosité ordinaire au cou de sa mère, elle lui glissa à l’oreille :
    – Je te le disais bien, mère chérie, que les jours heureux renaîtraient pour toi !
    – Grâce à toi et à notre grand ami Pardaillan, répondit la mère radieuse en lui rendant son étreinte.
    – Minute, disait Pardaillan, pendant ce temps, vous oubliez encore, duc, que le señor d’Albaran connaît ce taudis, comme vous appelez cette belle maison bourgeoise. On viendra vous chercher aussi bien ici. Non, croyez-moi, puisque vous comprenez la nécessité de partir, comprenez aussi qu’il faut le faire aujourd’hui même, sans perdre une heure, sans perdre une minute. Quand vous serez en sûreté dans vos terres, vous pourrez faire la nique à M me  Fausta. Je me charge moi, de la prévenir en temps utile, c’est-à-dire quand vous aurez mis un nombre assez respectable de lieues entre elle et vous. Je me charge en outre de lui tailler ici assez de besogne pour qu’elle n’ait pas le loisir de songer à vous. D’ailleurs, à moins que de vous faire assassiner, et je ne crois pas qu’elle aille jusque-là, tout de même, elle ne peut rien contre vous, sans l’appui de Marie de Médicis et de Concini. Or, la reine et son favori seront trop contents d’être débarrassés de vous pour songer à vous inquiéter. Partez donc, duc, et partez à l’instant même.
    Le conseil était judicieux. Le duc, d’ailleurs pressé par sa femme et sa fille, ne fit pas de difficulté de se rendre. Les préparatifs furent vite faits, puisque la duchesse et sa fille vivaient dans cette maison sous un nom d’emprunt, dans une installation rudimentaire où elles n’avaient apporté que le strict nécessaire.
    Moins d’une heure plus tard, le duc et les siens faisaient leurs adieux à Pardaillan qu’ils laissaient dans leur maison en l’autorisant à la considérer comme lui appartenant en propre, à en disposer à son gré, et à ne pas hésiter

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