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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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toutes ses évolutions, se tenaient toujours prêts à intervenir sur le moindre geste de lui. Sans que cela y parût, il était bien gardé.
    Nous avons dit que c’était Concini qui s’était fait l’ordonnateur de cette cérémonie dont il avait soumis le programme à l’approbation de Fausta. Il s’était, de plus, et bien que cela ne fût pas dans les prérogatives d’aucune de ses charges, chargé de la présentation officielle de M me  l’ambassadrice extraordinaire. C’était sur le conseil de Léonora qu’il agissait ainsi.
    Et Léonora, on peut le croire, savait ce qu’elle faisait et où elle allait. Léonora ne reculait devant aucun sacrifice d’amour-propre pour se concilier les bonnes grâces de celle qu’elle continuait à appeler avec un plus profond respect, « la signora ». On pense bien que ce n’était pas par désintéressement ou par amitié qu’elle agissait ainsi. Non, Léonora préparait ses armes dans l’ombre. Et le jour où elle se sentirait assez forte, ce jour-là, elle étreindrait son ennemie à bras-le-corps et ne la lâcherait plus qu’elle ne l’eût brisée. Jusque-là, elle savait plier. Et elle avait su faire comprendre à Concini qu’il devait plier devant elle. Pour ce qui est de Marie de Médicis, elle comptait si peu pour elle qu’elle n’avait pas jugé nécessaire de la mettre au courant des intentions secrètes, et combien hostiles, de Fausta. Et elle la laissait s’engouer de plus en plus de la terrible jouteuse, sachant très bien qu’il suffirait d’un mot d’elle prononcé au bon moment pour modifier radicalement ses dispositions.
    Maintenant, il convient de dire que Fausta avait depuis longtemps pénétré la manœuvre de Léonora. Mais, comme elle y trouvait momentanément son intérêt, elle feignait d’être dupe. Et rendant avec usure la monnaie de la pièce qu’on lui donnait, elle affectait les dehors de la plus sincère et de la plus tendre amitié envers Concini, la reine et ses favoris.
    Ce fut donc Concini qui vint offrir la main à Fausta et qui la conduisit vers le trône. Fausta avait à sa gauche le comte de Cardenas, l’ambassadeur ordinaire qui restait en fonctions, qui devenait son subordonné et qui ne paraissait nullement affecté d’une disgrâce qui n’était sans doute qu’apparente.
    Encadrée par ces deux personnages, au milieu de l’attention générale et d’un silence impressionnant, le front haut, ses yeux larges et profonds fixés droit devant elle, Fausta s’avança de ce pas majestueux qui la faisait ressembler à une impératrice. Et elle apparut si jeune, si belle, d’une beauté prodigieuse, éblouissante, qu’un long murmure d’admiration s’éleva de cette noble assemblée qui, les femmes surtout, la détaillait avec une attention aiguë et avec le secret désir de découvrir en elle une tare, une faute, si minime fût-elle, et qui dût s’avouer vaincue. Et, dans la suprême harmonie de ses traits, dans la noblesse de ses attitudes, elle apparut si majestueuse, si vraiment reine, que tous les fronts, sur son passage, se courbèrent avec respect.
    Elle alla ainsi jusqu’à une dizaine de pas du trône. A ce moment, à la droite de Concini qui donnait la main à Fausta, un léger mouvement se produisit. Leurs yeux, à tous deux, se portèrent machinalement sur cet endroit. Ils se rendirent compte qu’un seigneur, dont ils ne voyaient pas le visage, jouait des coudes là, et malgré des protestations discrètes, s’efforçait de se placer au premier rang.
    Ils crurent que c’était un de ces curieux, comme on en trouve partout, qui veulent voir à tout prix, sans se soucier des autres. Ils allaient détourner leurs regards. Mais à ce moment même, celui qu’ils prenaient pour un curieux obstiné réussissait à écarter tous ceux qui le gênaient, à se camper, bien en vue, à quatre pas d’eux.
    Et ils reconnurent le chevalier de Pardaillan. Et, derrière Pardaillan, ils reconnurent également le comte de Valvert.
    Concini, à cette apparition inattendue, fut si saisi qu’il s’arrêta net, immobilisant du coup Fausta et Cardenas. C’est que, durant les quelques jours qui venaient de s’écouler, Pardaillan et Valvert s’étaient tenus volontairement cloîtrés dans la maison du duc d’Angoulême. Et comme il les avait fait chercher partout sans les trouver, il avait fini par se persuader qu’ils étaient morts, malgré que Fausta lui eût répété qu’il se trompait et que,

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