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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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les tambours, sonnant à pleins poumons, battant à tour de bras. Venaient ensuite plus de cent gentilshommes de la suite de la princesse, tous couverts de soie, de velours, de satin, tous montés sur de superbes coursiers richement caparaçonnés. Et, pour leur faire honneur, les gentilshommes de la maison du roi. Après, venait une compagnie des gardes du roi, enseignes déployées, tambours et clairons en tête, commandée par François de l’Hospital, comte du Hallier, lieutenant à ces mêmes gardes, dont le marquis de Vitry, son frère, était le capitaine. Cette compagnie précédait et suivait directement le carrosse de la princesse. Et, immédiatement avant ce carrosse, marchait le conducteur des ambassadeurs : René de Thou, seigneur de Bonœil, en habit somptueux, monté sur un destrier couvert d’un caparaçon de velours cramoisi, semé de fleurs de lis d’or.
    Traîné par six chevaux blancs, habillés de drap d’or frappé aux armes d’Espagne, s’avançait lentement le carrosse, pareil à une énorme masse d’or roulante. Sanglée dans sa splendide toilette de brocart d’argent, portant au cou le collier de la Toison d’or rutilant de pierreries et – galanterie de la dernière heure de Marie de Médicis – le grand collier des ordres du roi, la duchesse de Sorrientès se tenait seule, le buste droit, la tête haute, dans une attitude naturelle, à la fois infiniment gracieuse et d’une suprême majesté. Elle paraissait radieuse, plus belle, plus jeune que jamais. Elle souriait de ce sourire ensorceleur qui n’appartient qu’à elle. Et, sous les acclamations enthousiastes de la foule conquise, elle inclinait, presque à chaque instant, son vaste front blanc qu’encerclait la lourde couronne d’or de princesse souveraine, chargée de diamants gros comme des noisettes, qui scintillaient de mille feux sous les clairs rayons du soleil qui se posaient sur elle comme pour lui rendre hommage.
    A la portière de gauche, dans un costume d’une richesse fabuleuse, monté sur un splendide genet [2] d’Espagne, tout caparaçonné d’or, don Cristobal, comte d’Albaran, excitait l’admiration générale par sa taille gigantesque et par sa haute mine.
    Derrière les gardes qui encadraient le carrosse de M me  l’ambassadrice extraordinaire, dix autres carrosses, pareillement dorés sur tranches, suivaient. Dans ces carrosses se tenaient les dames d’honneur de la duchesse, toutes jeunes et jolies, toutes parées comme des châsses.
    Puis, suivaient d’autres seigneurs, espagnols et français, les clercs, les conseillers, les attachés, les pages, les valets. Enfin, fermant la marche, une demi-compagnie de suisses.
    Tel fut l’éblouissant cortège qui défila lentement dans les rues pavoisées et que les Parisiens admirèrent avec d’autant plus de plaisir et d’entrain qu’il ne leur coûtait rien. Non seulement il ne leur coûtait rien, mais encore il leur rapportait d’honnêtes profits par l’énorme mouvement d’affaires qu’il avait occasionné et dont tous les corps de métier, ou à peu près, avaient bénéficié.
    Aussi l’enthousiasme populaire débordait. D’autant plus que, depuis quelques jours, à l’hôtel de Sorrientès, on avait multiplié à l’infini les quotidiennes distributions d’aumônes qui cependant étaient déjà fort respectables. D’autant plus que des émissaires de la duchesse, disséminés dans la foule, se chargeaient de réchauffer cet enthousiasme quand ils le voyaient tiédir et donnaient adroitement le branle des vivats frénétiques. D’autant plus enfin, et ceci eût suffi à soi seul, que les gentilshommes de la suite de la duchesse, du haut de leurs coursiers fringants, les jolies dames d’honneur, du haut de leurs carrosses dorés, de leurs mains finement gantées, à chaque instant faisaient tomber sur la multitude une véritable averse de pièces de monnaie. Et comme ce n’étaient pas là de vulgaires pièces blanches de menue monnaie mais bien des pièces d’or, de bel et bon or d’Espagne, je vous laisse à penser si on se précipitait sur cette mirifique manne dorée et de quel cœur on braillait : « Noël ! »
    Il est de fait que ce fut là une véritable marche triomphale. Tout le long du parcours, Fausta se vit saluée par des acclamations délirantes sans fin, telles que le petit roi, Louis XIII, et sa mère, la reine régente, n’en avaient, certes, jamais entendu de pareilles.
    Ceci, que nous avons essayé

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