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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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d’auguste et de formidable. Elle remercia, tout haut, elle, en adressant au roi un de ces compliments délicats comme elle seule savait les tourner. Et sous ce compliment qui, passant par sa bouche, prenait une valeur sans égale, le roi rougit de plaisir. C’est que Fausta, avec cette sûreté de coup d’œil qui était si remarquable chez elle, avait, pour ainsi dire, soupesé la valeur morale de l’enfant royal. Et en le traitant comme un homme, et comme un homme qui était le maître, chose à laquelle il n’était pas encore habitué, elle avait délicatement chatouillé son amour-propre.
    Aussi, le roi ne voulut pas être en reste avec elle. Et se tournant vers sa mère, de son air le plus sérieux, sur un ton d’autorité qu’on n’avait jamais entendu dans sa bouche et qui, peut-être, l’étonna lui-même tout le premier, il commanda :
    – Quand vous écrirez à mon frère d’Espagne, ne manquez pas, madame, de lui dire combien je lui sais gré et combien je le remercie de nous avoir envoyé M me  la duchesse.
    Et Marie de Médicis, qui ne cachait pas sa satisfaction, répondit :
    – C’est là un ordre dont je m’acquitterai avec le plus grand plaisir. Se tournant vers Fausta, le roi ajouta galamment :
    – Vous serez, madame, sans conteste, un des plus beaux ornements de notre cour, qui nous paraîtra bien froide et bien morne les jours où vous ne l’embellirez pas de votre radieuse présence.
    Fausta allait riposter par un nouveau compliment. Marie de Médicis ne lui en laissa pas le temps et elle renchérit :
    – Ajoutez, Sire, que vous aurez en elle une amie sûre, d’un dévouement à toute épreuve. Ce qui, par le temps qui court, n’est pas à dédaigner.
    Après avoir prononcé ces paroles avec un accent de sincérité dont on ne pouvait douter, Marie de Médicis s’approcha de Fausta et, oublieuse de toute étiquette, comme une bonne bourgeoise, elle plaqua deux baisers affectueux sur ses deux joues. Après quoi, lui prenant familièrement le bras, elle l’entraîna doucement en lui disant, en italien :
    – Venez,
cara mia,
que je vous présente toutes ces dames et tous ces seigneurs qui grillent d’envie de vous faire leurs compliments.
    C’était vrai, ce qu’elle disait : toutes ces grandes dames, tous ces nobles seigneurs éprouvaient l’impérieux besoin de faire leur cour à cette duchesse de Sorrientès qu’on savait si riche, qu’on voyait si souverainement belle, qui entrait à la cour en véritable triomphatrice, et dont la faveur du premier coup, s’avérait éblouissante, telle que toutes les autres faveurs pâlissaient devant celle-là.
    q

Chapitre 7 L’ENVOYE DU MORT
    P our la commodité des scènes qui vont suivre, il nous faut ici camper les différents personnages qui auront à jouer leur rôle dans ces scènes. A tout seigneur, tout honneur : le roi d’abord.
    Il s’était mis volontairement un peu à l’écart. On a pu remarquer avec quelle désinvolture sa mère avait emmené Fausta, le laissant là brusquement, comme un personnage sans importance. C’est qu’en effet il comptait peu chez lui. Il comptait même si peu, le pauvre petit roi, que bientôt tout le monde l’oublia. Il y était si bien habitué que, tout d’abord, il n’y prit pas garde. Et il s’amusa à regarder la cohue des courtisans qui papillonnaient autour de Fausta.
    Pardaillan : il s’était placé à l’extrémité droite de l’estrade. Il se trouvait ainsi à quatre ou cinq pas du roi qui, lorsqu’il voudrait se retirer, serait forcé de passer devant lui. Il partageait son attention entre le roi et Valvert qu’il avait à son côté.
    Valvert : on a vu que son rôle, jusqu’ici, s’était borné à suivre de près le chevalier. Maintenant, il se tenait près de lui. Ses yeux fouillaient encore la brillante cohue, comme s’il y cherchait quelqu’un. Et il soupirait. Et ces soupirs devenaient de plus en plus forts et fréquents. Pardaillan, immobile, le guignait du coin de l’œil pendant qu’un sourire railleur errait sur ses lèvres.
    Ecoutons-les : peut-être apprendrons-nous ainsi ce qu’ils étaient venus faire au Louvre, au milieu de cette cérémonie où l’on a pu s’étonner de les voir paraître. Valvert soupirait pour la millième fois. Mais il ne desserrait toujours pas les dents. Pardaillan, qui savait très bien ce qu’il avait, sans en avoir l’air, lui tendit la perche en bougonnant à demi-voix :
    – Cà, mon jeune

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