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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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immédiat du roi, se heurtaient, se croisaient, s’entremêlaient, tombaient, toutes, comme des coups de poignard à l’adresse de Concini et des siens. Chacun voulait placer son mot, et le plaçait, en effet, sentant bien que c’était encore une manière de faire sa cour au roi.
    De fait, en toute autre circonstance, le roi n’eût pas manqué de faire signe à son capitaine des gardes, lequel eût arrêté net ce scandale inouï, sans précèdent dans les fastes de la royale demeure, en saisissant les deux perturbateurs, en les traînant hors de la salle, pour les enfermer ensuite dans un bon cachot, où ils auraient eu tout le temps de méditer à loisir sur les inconvénients qu’il y a à se chercher noise dans une maison royale et, ce qui était plus grave, ce qui pouvait être mortel, en présence même du roi.
    Or, le roi ne faisait pas ce signe. Le roi ne bougeait pas, ne disait rien. Preuve que ce scandale ne lui déplaisait pas. Et s’il ne lui déplaisait pas, c’est que celui qui en avait été victime, et dont l’affront sanglant reçu devant la cour assemblée rejaillissait sur son maître, appartenait à Concini. Et tous le comprenaient ainsi ; les amis, comme les ennemis du maréchal, dont la faveur, ce jour-là, recevait décidément de fâcheuses et rudes atteintes.
    Cependant, le roi qui laissait faire, qui, par ce fait, semblait approuver le forcené qui infligeait une telle humiliation à un des gentilshommes du maréchal, et par contrecoup, au maréchal lui-même, le roi répondait à celui de ses amis qui avait approuvé Valvert. Et voici ce qu’il disait de son même air indifférent, réel ou simulé :
    – Il n’en est pas moins vrai que voilà une incartade qui va coûter cher à son auteur.
    Et, comme un mouvement se produisait parmi ses amis :
    – Sans doute, tout à l’heure, en sa qualité de surintendant du palais, M. d’Ancre va me demander de sévir avec la dernière rigueur contre le coupable. Et, j’en suis bien fâché pour le comte de Valvert qui est un digne gentilhomme, mais qui ne me paraît guère au courant des usages de la cour, il me faudra bien, en bonne justice, lui accorder la punition qu’il demandera.
    Pardaillan avait entendu. Il laissa tomber sur le roi un coup d’œil plutôt dédaigneux. Et, intervenant avec sa désinvolture accoutumée, de son air froid :
    – Je dois prévenir le roi que frapper M. de Valvert, pour donner satisfaction à M. d’Ancre, c’est, à proprement parler, me couper le bras droit, à moi.
    Et, comme le roi gardait un silence embarrassé, se faisant plus froid, il ajouta :
    – Comment diable voulez-vous que je vous défende, si vous commencez par faire de moi un manchot ? Et comment voulez-vous que nous menions à bien notre besogne, si vous-même tirez sur vos défenseurs ?
    – S’il en est ainsi, c’est une autre affaire, murmura le roi sans grande conviction.
    Et, trahissant sa crainte secrète :
    – M. d’Ancre va jeter les hauts cris.
    – Bon, fit Pardaillan, en levant les épaules d’un air détaché, quand il sera las de crier, il s’arrêtera.
    Tout en s’entretenant ainsi, ces divers personnages suivaient avec le plus vif intérêt la scène qui se déroulait entre Valvert et Rospignac. D’ailleurs, cette scène fut extrêmement brève et se termina presque en même temps que finissaient les réflexions que nous venons de rapporter. Et, il est à peine besoin de dire que si elle put se dérouler jusqu’au bout, si personne n’osa intervenir, c’est que la présence du roi et son silence, qui semblait autoriser l’incartade, comme il l’avait qualifiée lui-même, clouaient tout le monde sur place, Concini comme les autres.
    Rospignac, ayant éprouvé qu’il ne parviendrait pas à faire lâcher prise à la tenaille vivante qui le maintenait implacablement, se tenait tranquille. Et, le masque convulsé, exorbité, écumant, il grondait d’une voix rauque :
    – Par l’enfer, vous êtes donc enragé ! Lâchez-moi, mille diables ! Nous nous retrouverons où vous voudrez, quand vous voudrez, et comme vous voudrez ! Mais lâchez-moi !…
    Ses mots tombaient hachés par des hoquets. La honte de l’humiliation subie, la rage de son impuissance l’affolaient, le faisaient bégayer lamentablement. Malgré tout, l’instinct, plus que le raisonnement lui-même, lui faisait baisser la voix pour qu’on ne l’entendît pas supplier.
    On vit bien qu’il ne parvenait pas à se

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