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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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contretemps.
    Cependant il s’était dominé, en se disant que Pardaillan ne resterait pas longtemps avec le roi. Et il avait fait cette petite manifestation que nous avons signalée au moment où elle se produisit. Et il avait attendu, un peu calmé et réconforté par la faveur que le roi lui avait faite en le remerciant. Par malheur, cette espèce d’audience particulière accordée en public s’était prolongée comme on l’a vu. La mauvaise humeur de Valvert était revenue toute. A force de s’ennuyer, de s’énerver, de ruminer cette mauvaise humeur, elle avait fini par devenir de l’exaspération. Une de ces exaspérations furieuses qui éprouvent l’impérieux besoin de se traduire par des gestes violents.
    C’était à ce moment que Rospignac était entré par cette porte, près de laquelle se tenait notre furieux. Il ne pouvait pas tomber plus mal.
    Rospignac, qui exultait d’une joie sauvage, passa sans faire attention à Valvert. Mais Valvert le vit, lui. Il oublia sa déconvenue amoureuse, il oublia où il se trouvait, et ceux qui l’entouraient, et le roi, et Pardaillan. Il oublia tout, pour se dire :
    « Par Dieu, ce coquin arrive fort à propos… Je vais pouvoir calmer mes nerfs sur lui. »
    Et, sans réfléchir, il se détendit comme un ressort. Deux bonds prodigieux l’amenèrent devant Rospignac à qui il barra le passage et qui dut s’arrêter devant lui.
    – Holà ! où cours-tu ainsi, Rospignac ? lança Valvert de sa voix claironnante. Ho ! tu parais bien joyeux ! Alors, inutile de chercher, c’est que tu viens de faire quelque mauvais coup, bien bas, bien dégradant ! tel que rougiraient d’en commettre les plus vils malandrins !
    – Etes-vous fou ? sursauta Rospignac. On ne se dispute pas ici. Oubliez-vous où vous êtes ?
    Sans s’en apercevoir, Valvert avait élevé la voix. Ce qui avait attiré l’attention des plus proches. Rospignac, livide de rage, se mordant les lèvres jusqu’au sang pour se contraindre à une apparence de calme, avait, lui, et bien intentionnellement, baissé la voix, espérant ainsi amener son adversaire à en faire autant.
    Mais Valvert n’y prit pas garde. Et comme Rospignac, voulant à tout prix éviter une querelle en présence du roi, essayait de passer quand même, il abattit sa poigne d’acier sur son épaule et l’immobilisa. En même temps, élevant encore la voix, il cingla :
    – Je n’oublie rien. C’est toi qui oublies que ce n’est pas ici la place d’un drôle tel que toi. Aussi, je te défends d’aller plus loin. Mieux, je vais te jeter dehors, comme un laquais marron qu’on chasse.
    Il parlait même si fort que, cette fois, tout le monde l’entendit. Même le roi qui, nous l’avons vu, s’était tourné de ce côté. Et l’attention de tous les assistants se porta aussi de ce côté-là. Il reconnut pareillement Rospignac, qui essayait vainement de s’arracher à l’étreinte puissante qui le paralysait. Il le reconnut et une lueur mauvaise s’alluma dans son regard, qu’il coula aussitôt du côté de Concini.
    Pardaillan les avait reconnus également tous les deux. Il eut un léger froncement de sourcil. Et en lui-même, voyant tout de suite les suites que pouvait entraîner la folle équipée de Valvert, il se dit :
    « Il est heureux pour ce maître fou que le roi ait besoin de moi et que je sois là. Sans quoi, je ne donnerais pas une maille de sa peau… Le petit roi n’oserait jamais le soustraire à la vengeance du Florentin. »
    – N’est-ce pas un des gentilshommes de M. d’Ancre qui se laisse ainsi malmener ? demandait le roi avec une indifférence admirablement simulée.
    Ses intimes s’étaient rapprochés. Ce fut Luynes qui, avec une joie féroce, répondit :
    – C’est le chef de ses ordinaires, Sire. Et, ma foi, il fait bien piteuse mine, le beau Rospignac.
    – Oh ! la tête de M. d’Ancre ! Elle est impayable !
    – Il est capable d’en attraper la jaunisse !
    – Si seulement il pouvait en crever !
    – Nous en serions débarrassés enfin !
    – Moi, je trouve que ce brave gentilhomme a cent fois raison : la place d’un ruffian, comme ce baron de Rospignac, n’est pas dans une maison royale !
    – Elle est dans une maison du bord de l’eau !
    – Il y a beau temps qu’on aurait dû le jeter dehors !
    – Avec tous ses acolytes !
    – En commençant par leur maître !
    Toutes ces réflexions, faites à voix basse, dans l’entourage

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