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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Elle parla. Elle raconta longuement l’entretien qu’elle avait eu la veille avec Odet de Valvert. Une fois lancée sur ce sujet, elle ne tarit plus, répondant sans se lasser à la multitude de questions que lui posait Perrine, laquelle n’était pas uniquement guidée par une banale curiosité, mais avait son idée de derrière la tête
,
qui était d’arracher la jeune fille aux griffes de Concini.
    Ces confidences eurent du moins l’avantage de lui faire oublier durant quelques heures l’horrible situation dans laquelle elle se trouvait. Cependant, un moment arriva où ayant dit et répété tout ce qu’elle avait à dire, elle se retrouva aux prises avec l’angoissante réalité. Un moment arriva où, puisqu’elle était résolue à agir, il lui fallut se mettre en route. Ce qu’elle fit après avoir embrassé la bonne Perrine qui se raidissait pour ne pas pleurer… et après avoir glissé dans son sein un petit poignard. Et elle partit toute seule, à pied, un peu pâle, mais très calme et très résolue.
    A peine était-elle partie que Perrine, ramassant la bourse qu’elle tenait de la munificence de Concini, ferma soigneusement portes et fenêtres et partit à son tour en courant. Elle s’en alla chez un voisin qui possédait un cheval et une charrette. Elle lui loua le tout et paya sans marchander le prix qu’il demanda. Elle s’installa dans le véhicule et fouetta le cheval qui partit ventre à terre. Elle eut vite fait de rattraper Muguette. Elle passa près d’elle en tourbillon, en ayant bien soin de dissimuler son visage. Elle passa si vite que la jeune fille ne la vit même pas.
    Fouaillé sans trêve et sans pitié, le cheval dévora l’espace et mena ce train d’enfer jusqu’à la rue de la Cossonnerie, où il lui fut permis de s’arrêter. Ayant reçu les confidences de Muguette, Perrine s’était dit que le seul homme qui pouvait sauver la jeune fille était l’homme qui l’aimait, son fiancé. Et elle venait chez Odet de Valvert pour le mettre au courant, en se disant qu’il saurait faire le nécessaire, lui. Et maintenant elle grimpait quatre à quatre les marches de l’escalier.
    La fatalité s’en mêlant, il se trouva que Valvert n’était pas chez lui. Landry Coquenard, qui la reçut, ne put que lui dire que « M. le comte n’était pas rentré de la nuit ». Quant à dire quand il rentrerait et où on pourrait le trouver, il s’en déclara tout à fait incapable, attendu qu’il l’ignorait complètement.
    Cette déconvenue qu’elle n’avait pas prévue atterra la brave femme. En voyant ce visage ravagé par la douleur, Landry Coquenard se sentit ému de compassion. Il l’interrogea doucement. Elle ne demandait qu’à parler. Elle lui raconta tout. Tout ce qu’elle aurait raconté à Odet de Valvert si elle avait eu la chance de le rencontrer, Landry Coquenard fut si saisi qu’il se laissa tomber sur un escabeau en songeant avec une épouvante indicible :
    « Son père !… c’est son père qui veut !… Horrible !… ceci est horrible !… »
    q

Chapitre 30 ODET DE VALVERT
    P endant que Perrine venait crier à l’aide près de lui et ne le trouvait pas, où était Odet de Valvert et que faisait-il ? C’est ce que nous allons dire.
    Nous rappelons que Valvert s’était résigné à laisser le chevalier de Pardaillan seul dans ce cabinet obscur où il l’avait introduit, parce que le chevalier lui avait fait comprendre qu’il devait se garder libre pour lui venir en aide en cas de besoin. Nous rappelons ainsi que Pardaillan, en l’éloignant, n’avait d’autre but que l’empêcher de prendre part à une lutte qu’il savait devoir être mortelle et dans laquelle il se faisait scrupule de l’entraîner.
    Valvert avait obéi. Mais il n’avait pas été aussi complètement dupe que l’avait cru Pardaillan. En s’éloignant, il se disait :
    « Il me paraît que M. de Pardaillan ne veut pas de moi pour second. Pourquoi ? Parce que, avec cette délicatesse qui lui est particulière, il se reprocherait comme une mauvaise action de m’entraîner à sa suite dans une lutte contre la redoutable M me  Fausta. Assurément, il se dit que s’il m’arrivait malheur, ce serait de sa faute. Et il ne se le pardonnerait pas, parce qu’il m’a en grande affection. Il ne réfléchit pas que j’étais engagé dans la lutte avant notre rencontre de tout à l’heure. Il est vrai que je l’ignorais, mais j’y étais bel et bien tout de

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