Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
mesure qu’il descendait, les voix lui parvenaient plus nettes. Il put entendre très bien. Et voici ce qu’il entendit :
    – Le duc ? interrogeait Fausta.
    – Parti, madame, répondait d’Albaran.
    – Seul ?
    – Oui. Il a refusé l’escorte que je lui offrais.
    – Il est brave… comme tous les Valois… Cependant son existence m’est infiniment précieuse, à moi, et les rues ne sont pas sûres, la nuit surtout. J’espère que tu as pris tes précautions ?
    – Quatre hommes à moi le suivent pas à pas et veilleront sur lui sans qu’il s’en doute.
    – Bien… T’a-t-il parlé de Pardaillan ?
    – Oui, madame. Il le croit mort. Et je dois dire qu’il paraît très affecté de cette mort.
    – Cela passera… Tu n’as rien dit qui soit de nature à le détromper ?
    – Je m’en suis bien gardé ! D’autant plus que si le sire de Pardaillan n’est pas encore mort, il le sera bientôt.
    Ici, il y eut un silence. Fausta réfléchissait sans doute. Sur les marches de l’escalier, Valvert s’était arrêté. Il rayonnait :
    « Il n’est pas mort ! Tout va bien !… Si je ne suis pas le dernier des pleutres et des ânes bâtés, il ne mourra pas bientôt comme le dit ce d’Albaran de malheur, que la peste le mange, il sortira d’ici avec moi, bien vivant… »
    Fausta reprit :
    – Tu remontes là-haut ?
    – Oui, madame, répondit d’Albaran. Après j’irai ouvrir l’écluse qui permet d’inonder le caveau où se trouve M. de Pardaillan.
    Il y eut un nouveau silence. Souple, léger, silencieux, Valvert se remit à descendre en mâchonnant furieusement entre les dents :
    « Comment, il veut le noyer !… Ah ! sacripant ! Attends un peu je vais te l’ouvrir, moi, l’écluse !… Je vais te l’ouvrir à coups de poignard dans ton énorme bedaine d’outre d’Espagne !… »
    – Non, prononça brusquement Fausta, je ne veux pas de cette mort hideuse pour lui… Pardaillan mérite mieux vraiment.
    « Tiens, tiens, s’émerveilla Valvert, est-ce que la tigresse songerait à lâcher sa proie ?… » Non, Fausta n’y songeait pas. Déjà elle continuait :
    – La mort qui convient à un brave comme lui, c’est la mort par le fer : un bon coup de pointe en plein cœur, voilà ce qui convient à un preux comme lui.
    « A la bonne heure, railla Valvert, M me  Fausta vous assassine, c’est vrai. Du moins, n’est-ce pas sans vous couvrir de fleurs et sans vous pleurer… Car, le diable m’emporte si on ne dirait pas qu’il y a des sanglots dans sa voix. »
    Et c’était exact : la voix de Fausta semblait mouillée de larmes pendant qu’elle achevait :
    – Ce coup, droit au cœur, c’est toi qui iras le lui donner, d’Albaran…
    – Bien, madame.
    – Mais Pardaillan est armé… Quelle que soit ta force, vois-tu, d’Albaran, je ne voudrais pas te voir te mesurer avec lui. Pardaillan est le seul homme au monde qui soit plus fort que toi… Tais-toi, d’Albaran, tu ne connais pas Pardaillan… Moi, je le connais. Et si je te dis qu’il est plus fort que toi, c’est qu’il l’est.
    – Que faudra-t-il faire alors ?
    – Demain matin, tu descendras un déjeuner à Pardaillan… J’entends qu’il soit traité magnifiquement, comme il mérite de l’être… Je veux pour lui un repas copieux et délicat. Les mets les plus choisis, avec les vins les plus vénérables. Tu m’entends, d’Albaran ?
    – J’entends, madame.
    – Tu mélangeras un narcotique à son vin… Et quand il dormira… Tu iras faire en sorte qu’il ne se réveille jamais plus.
    Maintenant Valvert s’était arrêté encore une fois. Et cette fois, il ne redescendit plus. Au contraire, il remonta tout à fait, et prit le chemin de son appartement. Il ne se coucha pas tout de suite cependant. Il se tint aux écoutes derrière sa porte. Au bout d’une dizaine de minutes, il entendit un pas lourd dans le couloir. Il entrebâilla légèrement sa porte. Il reconnut d’Albaran qui venait de passer et qui, son flambeau à la main, s’éloignait de son pas pesant et tranquille.
    Alors seulement, il se déshabilla en un tour de main et se glissa entre les draps de son lit. Quelques minutes plus tard, il dormait à poings fermés, de ce sommeil robuste que l’on a à vingt ans.
    q

Chapitre 31 ODET DE VALVERT (suite)
    L e lendemain matin, Odet de Valvert sollicita de Fausta la faveur d’une audience particulière immédiate. Faveur qui lui fut accordée. Sous

Weitere Kostenlose Bücher