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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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son calme immuable, Fausta était intriguée, mais non inquiète : elle se demandait ce que le jeune homme pouvait avoir de particulier à lui dire. Cela ne l’empêcha pas d’ailleurs de le recevoir avec sa bienveillance accoutumée. Et tout d’abord, avec un sourire gracieux, elle témoigna sa satisfaction.
    – Je suis contente de vous, monsieur de Valvert. Au cours de l’alerte d’hier soir, vous avez montré un zèle dont je vous suis gré.
    Calme, souriant, Valvert répliqua :
    – Je suis venu précisément pour vous entretenir, madame,
de tous les événements
qui se sont déroulés hier dans votre demeure.
    Les mots sur lesquels il avait insisté et que nous avons soulignés, firent dresser l’oreille à Fausta. Elle devint aussitôt très attentive. Elle ne modifia pas son attitude pourtant. Seulement elle le fixa d’un regard profond et répéta, comme si elle ne comprenait pas très bien :
    – Tous les événements ?… Quels événements ?…
    – Mais, fit Valvert, qui prit son air le plus naïf, votre entretien avec le duc d’Angoulême, la découverte de M. de Pardaillan aux écoutes, l’entretien qui a suivi avec le même M. de Pardaillan, dans votre cabinet de la tour ronde, et la disparition de M. de Pardaillan, qui n’est pas sorti de ce cabinet et qui cependant demeure introuvable. Ce sont là des événements d’importance, je pense.
    Ces paroles qu’il prononçait en souriant, de son air naïf, comme s’il ne se rendait pas compte de leur gravité, produisirent sur Fausta l’effet d’un coup de massue. Elle comprit qu’une menace grave, mortelle peut-être, était suspendue sur elle. Cependant l’empire qu’elle avait sur elle-même était si puissant que rien ne parut sur son visage de la tempête qui venait de se déchaîner en elle. La seule marque extérieure d’émotion se manifesta par un changement dans son attitude qui se fit aussitôt glaciale.
    Sans rien perdre de son calme majestueux, elle allongea lentement la main, saisit le marteau d’ivoire incrusté qui se trouvait à sa portée, frappa sur le timbre. En même temps, faisant peser plus lourdement sur lui l’éclat de ces deux magnifiques diamants noirs qu’étaient ses yeux, elle expliqua :
    – Je crois qu’il est bon qu’un témoin assiste à votre audience particulière, monsieur de Valvert.
    – Je le crois aussi, dit Valvert en s’inclinant froidement.
    D’Albaran parut aussitôt. Fausta ne lui dit pas un mot. Simplement, elle le regarda fixement une seconde. Cela suffit. De son pas pesant et mesuré, le colosse alla s’accoter nonchalamment à l’unique porte. Et, les bras croisés sur sa vaste poitrine, il demeura là, immobile, muet, l’air absent, pareil à une formidable cariatide vivante. Et cela signifiait clairement qu’on ne sortirait pas sans sa permission.
    Valvert avait suivi la manœuvre d’un œil attentif, en hochant doucement la tête, comme s’il approuvait. Et quand elle fut achevée, avec une froide impassibilité plus effrayante que les éclats d’une bruyante colère, Fausta prononça sans élever la voix :
    – Expliquez-vous maintenant, monsieur.
    – Je ne suis venu que pour cela, madame, dit Valvert avec une tranquillité qui ne le cédait en rien à celle de sa redoutable antagoniste.
    Et désignant d’un signe de tête d’Albaran, toujours figé dans son attitude absente, avec un sourire aigu :
    – Je le ferai d’autant plus complètement que je me sens plus à mon aise maintenant pour dire des choses que je me fusse fait scrupule de dire à une femme seule et sans défense.
    Fausta approuva gravement de la tête. Valvert commença, de son air naïf :
    – Tout d’abord, je dois vous dire, madame, que j’ai écouté votre conversation avec le duc d’Angoulême. Je sais donc les choses essentielles que vous avez dites au cours de cet entretien.
    Un cillement plus accentué des paupières indiqua seul l’émotion que ce début causait à Fausta.
    – Ah ! fit-elle simplement de sa voix glaciale. Et que savez-vous, voyons ? Je suis curieuse de vous l’entendre dire.
    – Votre curiosité va être satisfaite, dit Valvert en s’inclinant avec la plus parfaite aisance.
    Il se redressa, et se faisant de glace à son tour, le regard flamboyant rivé sur ses yeux, d’une voix mordante :
    – Je sais que, avec l’aide du roi d’Espagne, vous avez comploté de dépouiller le roi Louis XIII pour donner sa couronne au bâtard

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