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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Si j’en juge d’après la stupeur de M me  Fausta, l’entreprise ne devait pas être des plus faciles. Cependant, cet homme extraordinaire l’a menée à bien, lui ! C’est un fait indéniable, puisqu’il n’est plus là !… Comment s’y est-il pris, ventrebleu ?… »
    Il fit un pas en avant et éleva son falot pour inspecter le caveau, cherchant à son tour, comme Fausta l’avait fait avant lui, par quel chemin mystérieux Pardaillan avait pu s’échapper.
    Il fit un pas en avant. Il n’en fit pas deux. A ce moment il reçut sur le crâne un choc épouvantable. Il lui sembla que la voûte de pierre venait de s’abattre soudain sur sa tête. Tout tourna en lui. Un bourdonnement terrible lui remplit les oreilles. Il tomba comme une masse, la face contre terre, et demeura immobile.
    Froidement, Fausta enjamba le corps et sortit. D’Albaran, surgi on ne savait d’où, d’Albaran livide, vacillant sur ses jambes, secouant péniblement son poing droit, se tenait à côté d’elle, une lanterne à la main, pendant qu’avec un calme extraordinaire elle fermait soigneusement la porte de fer et disait :
    – Tu n’auras pas été long à prendre ta revanche… Il m’avait bien semblé, là-haut, t’avoir vu ouvrir et fermer les yeux… Aussi j’ai marché avec une lenteur calculée pour te donner le temps de me rejoindre. C’est fait, maintenant… Il est mort…
    – Je n’en suis pas sûr du tout, madame, avoua d’Albaran d’une voix dolente.
    – Allons donc ! se récria Fausta avec un accent de profonde conviction, tu assommes un bœuf d’un coup de poing !
    – Quand je dispose de tous mes moyens, oui, madame. Mais aujourd’hui, j’ai été à moitié assommé moi-même… Je me sens bien faible… Je ne suis pas sûr de mon coup… Aussi, si vous voulez m’en croire, madame, il faut noyer le caveau au plus vite.
    – Et Pardaillan ? d’Albaran, fit Fausta sans répondre. C’est tout de même extraordinaire qu’il se soit tiré de là !… Je refuserais de le croire, si je n’avais vu de mes propres yeux le caveau vide…
    – Il ne peut être que dans la galerie, assura le colosse. Il a pu arracher un barreau, il ne pourra pas briser la porte de fer qui donne sur la rivière.
    Et il répéta avec plus de force :
    – C’est bien simple : il n’y a qu’à noyer le caveau et la galerie.
    – Eh bien, va, d’Albaran, va, autorisa Fausta. Et, avec un accent lugubre :
    – Pauvre Pardaillan, il était écrit qu’il devait finir noyé.
    q

Chapitre 32 LE CONDUIT SOUTERRAIN
    L orsque Pardaillan avait été précipité dans le vide, il s’était d’abord senti tomber comme une masse, et il n’avait pu retenir un cri de surprise qui avait été entendu par Fausta et le duc d’Angoulême demeurés dans le cabinet rond. Brusquement, la chute foudroyante avait été enrayée. Il avait subi une secousse assez rude, qui d’ailleurs ne lui avait pas fait de mal, et il y avait eu un temps d’arrêt extrêmement bref. Après quoi la descente avait repris, lentement cette fois.
    L’espèce de plateau sur lequel se trouvait le fauteuil dans lequel il était assis devait être monté sur des crémaillères invisibles, car la descente s’effectuait maintenant avec une précision mécanique, sans heurts, sans à-coups, à une allure très modérée. Pardaillan, qui avait déjà retrouvé cet inaltérable sang-froid qui l’abandonnait bien rarement, se dit :
    « M me  Fausta ne veut pas que j’aille me rompre les os au fond de cette oubliette ! C’est déjà quelque chose, cela !… »
    Il se leva. Et comme, malgré qu’il eût la vue exceptionnellement perçante et qu’il fût doué de la précieuse qualité de voir dans l’obscurité, il ne parvenait pas à percer les ténèbres qui l’environnaient, il tendit les bras autour de lui :
    « Un puits ! se dit-il, je descends dans un puits ! »
    Il resta debout, se tenant attentif, prêtant l’oreille, s’efforçant de discerner par l’ouïe ce qu’il ne pouvait distinguer par la vue. Il n’entendit que le grincement assez fort que la machine faisait en fonctionnant. Tout à coup, ce grincement cessa. Et, avec la cessation du bruit, la machine s’immobilisa.
    « Bon, il paraît que je suis arrivé à destination, songea Pardaillan. Mais où suis-je ?… Et qu’est-ce qui m’attend, là ?… Que la peste m’étrangle si je devine ce que M me  Fausta, fertile en inventions diaboliques, me

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