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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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distinguer que, par terre, courait une conduite de plomb, conduite d’eau assurément. Il regarda mieux, tâta avec les doigts : le tuyau de plomb, gros comme le poing, s’enfonçait dans le mur, devant lui. Evidemment, ce tuyau qui entrait là dans l’épaisse maçonnerie devait ressortir à l’intérieur de son cachot.
    Il chercha. Et il trouva. A quelques pouces au-dessous des barreaux de fer auxquels il se cramponnait, il y avait une bouche ronde, semblable à une grosse pomme d’arrosoir, et, comme une pomme d’arrosoir, munie de petits trous. Il eut un petit sifflement admiratif. Il avait compris :
    « Ce couloir souterrain aboutit à la rivière… Ces tuyaux viennent de la rivière… Il n’y a qu’à actionner une vanne, une écluse, un mécanisme quelconque pour amener l’eau dans les tuyaux… Cette eau vient se déverser dans le caveau par cette pomme d’arrosoir qui n’a l’air de rien et que je n’aurais pu discerner d’en bas… Le caveau se remplit lentement, et celui qui l’occupe finit par se trouver submergé… Après avoir, autrefois, tenté vainement de m’assassiner de vingt manières différentes, Fausta, cette fois-ci, a résolu de me noyer !… »
    Il demeura un long moment rêveur. Il traduisit le résultat de sa rêverie par ces mots :
    « C’est bien simple, pour échapper à la noyade, je n’ai qu’à passer dans ce couloir !… Simple !… heu !… Peut-être n’est-ce reculer que pour mieux sauter !… Car enfin, si on n’arrête pas l’eau, l’eau, après avoir complètement rempli le caveau, s’engouffrera dans cette ouverture, envahira le conduit… J’ai bien dit : je n’aurai reculé que pour mieux sauter… et quand je dis sauter, c’est une manière de parler, car je ne sauterai pas ici, je coulerai bel et bien… Mais minute, ne nous hâtons pas trop de trancher la question… surtout ne jetons pas le manche après la cognée. Quand je ne ferais que gagner du temps… ce peut être le salut !… Et puis, rien ne prouve qu’on n’arrêtera pas l’eau quand on jugera que le caveau doit être plein ?… Et puis, puisque ce conduit aboutit à la rivière, il doit bien avoir une ouverture quelconque de ce côté ?… Décidément, j’avais bien dit : le plus simple est de passer dans ce couloir. Voyons maintenant si cette chose simple est faisable, et comment. »
    Il saisit un barreau à deux mains, s’arc-bouta de son mieux, tira de toutes ses forces. Le barreau trembla dans son alvéole, résista. Il recommença dix fois, vingt fois de suite, toujours avec le même résultat négatif. Il se rendit compte que, dans la position défectueuse où il était placé, dans un équilibre instable, il ne pouvait pas donner l’effort qui convenait.
    Il ne s’entêta pas. Il se mit à palper la pierre. Il avait son poignard sur lui. Il le prit. C’était une lame courte, large, solide, bien emmanchée. Il attaqua la pierre autour du barreau.
    « Cela mord assez bien, se dit-il avec satisfaction. La pierre, saturée d’humidité, s’effrite assez facilement. Quelques heures d’un travail acharné me permettront de desceller ce maudit barreau. Que M me  Fausta ne se presse pas trop de faire inonder mon cachot et tout ira bien. »
    En effet, le travail marcha assez facilement et sans trop d’efforts. Au bout de quelques heures, le barreau fut complètement descellé et Pardaillan put l’enlever avec la plus grande facilité. Seulement, ces quelques heures qu’il évaluait, lui, à deux ou trois heures de travail, avaient duré en réalité, et sans qu’il en eût conscience, presque toute la nuit.
    Le jour était déjà levé lorsqu’il se hissa dans le conduit. Sans perdre un instant, inaccessible à la fatigue, il voulut savoir où conduisait ce conduit. Il partit, courbé en deux, emportant, à tout hasard, le barreau de fer qui pouvait servir au besoin de massue ou de levier. Il vint se casser le nez sur une petite porte de tôle épaisse, percée de plusieurs trous ronds, de la dimension d’un écu. Il mit l’œil à un de ces trous et regarda.
    – Par Dieu ! s’écria-t-il, je l’avais bien dit, voilà la rivière qui roule ses eaux encaissées. Là-bas, en face, ce sont les prairies du Pré-aux-Clercs… Un peu plus à ma gauche, voilà la tour de Nesle. Mais, au fait, d’où vient que je distingue si bien ?… Eh mais !… c’est qu’il fait grand jour !… Or çà ! j’ai donc passé toute la nuit à enlever

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