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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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pas un mouvement. Ce ne fut que lorsqu’il vit le poing s’abattre qu’il pivota sur les talons. Le mouvement s’accomplit avec tant de rapidité et de précision qu’il parut ne faire qu’un avec le mouvement de d’Albaran.
    Celui-ci ne rencontra que le vide. Il avait mis toute sa force d’hercule dans ce coup qui devait être mortel. Emporté par son élan, il piqua du nez en avant. C’était ce qu’attendait Valvert. En même temps qu’il s’effaçait, il leva et abattit son poing en un geste foudroyant.
    Il ne manqua pas son coup, lui. Malgré son élan, le colosse, solide comme un roc sur les larges assises qu’étaient ses énormes pieds, ne serait peut-être pas tombé. Le poing de Valvert tombant sur sa tête avec une force impétueuse, l’envoya s’étaler, étourdi, aux pieds de Fausta. D’un bond, Valvert sauta sur lui sans lui laisser le temps de se redresser. De nouveau son poing se leva et s’abattit à toute volée sur le crâne de d’Albaran qui, à moitié assommé, demeura étendu à l’endroit où il était tombé.
    Et cela s’était accompli avec une rapidité fantastique.
    Fausta, submergée par un étonnement prodigieux, laissa tomber un regard sur le colosse en la force duquel elle avait eu le tort de trop se confier. Il n’était peut-être pas mort. En tout cas il ne donnait plus signe de vie. Et elle se trouvait, elle, à la merci du vainqueur. Son calme merveilleux ne l’abandonna pas. Elle allongea la main vers le marteau.
    Valvert, qui se redressait en ce moment, lui vit le marteau entre les doigts. Il se dressa devant elle et, avec une froideur terrible, il l’avertit :
    – Faites attention, madame, que si vous faites le geste d’appeler, vous me mettez dans la nécessité de vous tuer.
    Fausta leva sur lui un regard écrasant de dédain et du bout des lèvres :
    – Oserez-vous frapper une femme ?… une souveraine !
    – Fussiez-vous assise sur ce trône de France que vous rêvez de dérober, j’oserai, oui, madame !…
    Et cela tombait avec la même froideur terrible de l’homme résolu à ne rien ménager. Pas même sa propre vie.
    Fausta, un peu pâle, mais souverainement maîtresse d’elle-même, le dévisagea une seconde de son regard flamboyant. Crut-elle qu’il n’oserait pas mettre sa menace à exécution ? Peut-être. Toujours est-il qu’elle leva le marteau avec un haussement d’épaules dédaigneux.
    Il n’était jamais entré dans la pensée de Valvert de la tuer comme il l’en avait menacée. Il pensait s’en tirer avec des menaces, sans avoir à recourir à des violences qu’il lui répugnait d’employer vis-à-vis d’une femme. L’attitude de bravade de Fausta lui fit comprendre qu’il ne s’en tirerait pas s’il n’employait pas les moyens extrêmes.
    « Nous sommes morts, M. de Pardaillan et moi, se dit-il, si je ne parviens pas à faire sombrer dans la terreur l’orgueil indomptable de cette femme ! »
    Il n’hésita pas. Il fit le geste que Fausta pensait qu’il n’oserait jamais accomplir : sa main s’abattit sur le poing levé de Fausta qui se trouva pris dans un étau et ne retomba pas. En même temps, il tira son poignard et lui mit la pointe sur la gorge. Fausta essaya d’arracher son poing à la puissante étreinte qui le maintenait. Il resserra cette étreinte, broyant impitoyablement le délicat et blanc poignet. En même temps, d’une voix effrayante, il disait :
    – Un cri, un appel, et je vous égorge sans miséricorde.
    Cette fois, devant la brutalité du geste, devant cette attitude raide, ce visage pétrifié, ces yeux flamboyants, Fausta comprit que la menace était sérieuse et que l’homme qui avait osé cette chose terrible, porter la main sur elle, oserait aller jusqu’au bout et regorgerait sans miséricorde, comme il l’avait dit, si elle poussait un cri d’appel.
    Et elle n’appela pas.
    Ses doigts broyés s’ouvrirent malgré elle, laissèrent tomber le marteau. Elle n’appela pas. Du moins eut-elle ce suprême orgueil de refouler le gémissement que la douleur faisait monter à ses lèvres. Elle n’appela pas, mais son visage toujours impassible était devenu d’une blancheur de cire, mais ses magnifiques yeux noirs lançaient de telles flammes que tout autre que Valvert eût reculé épouvanté.
    Il ne recula pas, lui. Il ne fut pas épouvanté. Au contraire, il se sentit soulagé : elle n’appelait pas. C’était tout ce qu’il voulait pour l’instant.
    Fausta

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