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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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fait-il que Concino soit seul ?… Et, s’il s’est battu seul, comment se fait-il que ce jeune homme, qui est fort comme Samson, ne l’ait pas tué ? »
    Et l’esprit toujours en éveil, elle se mit à fouiller attentivement la physionomie des trois hommes pour y découvrir la vérité qu’elle cherchait.
    Pendant qu’elle réfléchissait et observait, Concini, nous l’avons dit s’était avancé au-devant de la reine. Il se courba très bas devant elle, en s’écriant :
    – Vous, madame ! Quel honneur pour ma pauvre maison ! Ceci, il le prononça très haut, en français, comme une banalité qui pouvait tomber dans toutes les oreilles. Se jugeant assez loin pour n’être pas entendu du groupe formé par la jeune fille et ses deux gardes du corps, il ajouta aussitôt, très bas, en toscan, d’une voix frissonnante d’émotion contenue :
    – Il faut que je vous parle sur l’heure, madame… Il y va de notre salut… Il nous arrive une chose incroyable, inouïe… cette enfant que vous voyez là… c’est… notre fille !…
    Si bas qu’il eût parlé, Léonora, placée derrière Marie, avait entendu. Malgré l’étonnement prodigieux qui la bouleversa, elle ne sourcilla pas. Cependant, Marie de Médicis répondait dans un souffle :
    – Je le savais,
caro mio,
et c’était croyant vous apprendre cette fâcheuse nouvelle que je suis venue ici.
    Malgré elle sa voix avait des inflexions tendres. Sans y prendre garde, Concini reprit :
    – Pour Dieu, madame, venez.
    – Un instant, murmura Marie.
    Elle se tourna vers la jeune fille qui se tenait toujours pâle et raide au pied du lit, et, d’une voix froide comme son visage qui se fit soudain fermé, sans qu’il fût possible de découvrir en elle la moindre trace d’émotion, elle commanda :
    – Suivez-moi, mademoiselle.
    Cet ordre sec donné, elle tourna le dos et sortit majestueusement, sans s’occuper de savoir si elle était obéie. En passant, elle glissa à voix basse un ordre à Léonora. Elle n’était peut-être pas demeurée une minute dans cette chambre où, elle était entrée le front courroucé, la lèvre menaçante. Elle s’en allait radieuse. Elle n’avait pas eu un regard, pas un mot, guidée par cette funeste conseillère qui s’appelle la jalousie, pas un élan pour cette enfant retrouvée, qui était sa fille. Elle ne paraissait même pas soupçonner quelle menace effroyable constituait pour elle cette enfant, preuve vivante de son déshonneur. Non, elle s’en allait radieuse, sans songer à autre chose qu’à ceci : Concini ne la trahissait pas. Cela, seul, comptait pour elle.
    Concini la suivit, tendant le jarret, cambrant le torse, dissimulant sous une apparente indifférence l’inquiétude qui le talonnait. Car il voyait mieux et plus loin que sa royale maîtresse, lui.
    Léonora demeura seule sur le seuil de la petite porte, assez loin du groupe formé par Muguette, Valvert et Landry Coquenard. Son esprit infatigable travaillait toujours. Et déjà, elle échafaudait des combinaisons sur ce qu’elle venait d’apprendre. Des combinaisons qui, comme toujours, tendraient à assurer la sécurité de son Concinetto et à accroître sa puissance.
    Cependant, obéissant à l’ordre reçu, Muguette s’était mise en marche. Valvert la retint par le bras et, avec une grande douceur, à voix très basse :
    – Où allez-vous ? demanda-t-il.
    – Suivre ma mère. N’avez-vous pas entendu qu’elle m’en a donné l’ordre ? répondit-elle sur le même ton et avec un calme étrange.
    Et sans lui laisser le temps de répondre, elle se tourna vers Landry Coquenard et interrogea :
    – Vous avez bien dit, n’est-ce pas, que l’homme et la femme qui sortent d’ici sont mon père et ma mère ?
    – Je ne puis nier l’avoir dit, balbutia Landry Coquenard horriblement embarrassé, mais le diable m’emporte si je pensais que vous étiez en état d’entendre et de comprendre.
    – J’ai entendu et j’ai compris, c’est un fait. Vous êtes sûr de ne pas vous tromper ?
    – Hélas ! non, soupira Landry Coquenard. Et s’emportant soudain contre lui-même :
    « Que la fièvre m’étrangle, j’avais bien besoin de beugler cela comme je l’ai fait ! Ah ! triple veau malade que je suis ! »
    – Il me faut donc obéir, sinon à l’ordre de la reine, du moins à l’ordre de ma mère.
    Ceci s’adressait à Valvert. Aussi cruellement embarrassé que Landry Coquenard, il tortillait sa

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