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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Chapitre 35 LA PETITE MAISON DE CONCINI (suite)
    M arie de Médicis, mère de Louis XIII, reine régente, approchait alors de la quarantaine. Elle était toujours belle, de cette beauté imposante, un peu froide, qui la faisait comparer à une Junon. En entrant dans cette chambre, elle paraissait mortellement sérieuse, inquiète, agitée. Et son regard, dès son entrée, s’était fixé sur Muguette, toute pâle et toute raide au pied du lit, et ne se détachait plus d’elle.
    Derrière elle venait Léonora Galigaï, la femme de Concini. Elle aussi, elle dévorait du regard Muguette. Seulement, tandis que le regard fuyant, embarrassé de la reine, trahissait surtout une inquiétude mortelle, son regard à elle, d’une sinistre acuité, tombait sur la jeune fille comme une condamnation à mort.
    Dès l’apparition de la « mère », Odet de Valvert s’était vivement rapproché de Muguette. C’est qu’il sentait bien qu’elle était plus que jamais menacée. Car, chose affreuse et qui le soulevait d’indignation, cette enfant n’avait pas d’ennemis plus à redouter que ceux qui eussent dû être ses défenseurs naturels : son père et sa mère.
    Landry Coquenard éprouvait si bien la même impression qu’il était venu se camper près de son maître, où il se tenait raide, immobilisé, pâle, mais résolu, et serrant nerveusement sous son bras la rapière que Valvert lui avait jetée au moment d’engager le combat avec Concini.
    Concini, avec une admirable souplesse qui faisait sa force, s’était déjà ressaisi. Dès cet instant, Valvert ne compta plus pour lui. Il savait bien – il venait d’en avoir la preuve éclatante – que ce titre de père de celle qu’il aimait le rendait sacré aux yeux de l’amoureux. C’était lui, Concini, qui, à présent, tenait le bon bout. C’était lui qui pouvait parler et agir en maître. Et il était bien résolu à abuser sans retenue de ses avantages. Et il s’avança précipitamment au-devant de la reine.
    Sur ces différents personnages ainsi campés, un silence lourd, tragique, pesa.
    Nous avons dit qu’en entrant dans la chambre, Marie de Médicis paraissait inquiète, agitée. C’est à peine si elle avait laissé tomber sur Concini un coup d’œil courroucé, presque menaçant. Tout de suite, son regard avait cherché Muguette, s’était fixé sur elle, n’avait vu qu’elle. Il est certain qu’elle était venue, croyant surprendre son amant en flagrant délit d’infidélité. De là, le coup d’œil menaçant qu’elle lui avait décoché en entrant. Peut-être allait-elle éclater. Mais, après avoir longuement considéré la rivale qu’elle savait être sa fille, elle avait fini par apercevoir Odet de Valvert et Landry Coquenard, qui se tenaient raides comme des gardes du corps à deux pas de la jeune fille.
    La présence de ces deux hommes inconnus d’elle, qu’elle ne s’attendait pas à trouver là, suffit à chasser la jalousie. Elle ne comprit qu’une chose : c’est qu’elle ne tombait pas au milieu d’un tête-à-tête amoureux, c’est que Concini ne lui était pas infidèle. La joie qu’elle éprouva lui fit oublier tout le reste. Et son attitude à l’égard de Concini se modifia instantanément.
    Quant à Léonora, on a bien compris que c’était elle qui avait amené là Marie de Médicis. Et si elle avait affronté le risque de brouiller Concini avec la reine – ce qui pouvait être fatal à son ambition –, c’est qu’elle avait besoin d’elle pour se débarrasser de celle qu’elle voulait « faire passer pour sa fille », sans se douter qu’elle l’était réellement.
    La terrible jalouse ne s’attendait pas non plus à trouver là Odet de Valvert et Landry Coquenard. Elle fut aussi surprise que Marie de Médicis. Seulement, comme elle connaissait, elle, Odet de Valvert et Landry Coquenard, comme elle savait bien des choses que Marie de Médicis ne soupçonnait même pas, elle n’eut pas de peine à comprendre ce qui s’était passé. Et, féroce, elle se réjouit en elle-même :
    « Ah
povero Concino !
ici même, chez lui, il s’est heurté à ce rival qui est venu lui disputer sa bien-aimée !… Il faut convenir que cet aventurier ne manque pas d’une belle audace. »
    Ceci lui avait pour ainsi dire sauté aux yeux du premier coup. Tout de suite après, elle réfléchit. Et elle s’étonna :
    « Il a dû certainement y avoir bataille entre eux… Comment se

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